La dernière muse de Picasso mise en lumière au Doyenné de Brioude

Portraits de Jacqueline Roque par Pablo Picasso (photo, pablo-ruiz-picasso.net)
Portraits de Jacqueline Roque par Pablo Picasso (photo, pablo-ruiz-picasso.net)
Short Url
Publié le Dimanche 03 juillet 2022

La dernière muse de Picasso mise en lumière au Doyenné de Brioude

  • «Elle a le don de devenir peinture à un degré inimaginable», disait le peintre de la jeune galeriste de 45 ans sa cadette qu'il a épousée en 1961
  • L'exposition a le mérite de mettre en valeur le rôle essentiel de la dernière compagne de cet artiste collectionneur de femmes

BRIOUDE, France : Muse, compagne, modèle: Jacqueline Roque, la dernière épouse de Picasso, qui a marqué les 20 dernières années de sa vie, est mise en lumière au Doyenné de Brioude (Haute-Loire) qui lui dédie une exposition.

«Elle a le don de devenir peinture à un degré inimaginable», disait le peintre de la jeune galeriste de 45 ans sa cadette qu'il a épousée en 1961.

«Picasso, l'oeuvre ultime: hommage à Jacqueline» regroupe une cinquantaine de toiles, sculptures, gravures et céramiques prêtées par des particuliers ou le musée Picasso de Paris, visibles jusqu'au 16 octobre à Brioude, dans cette ancienne demeure médiévale classée monument historique.

Le couple se rencontre à l'été 1952 alors que cette jeune femme aux immenses yeux noirs s'occupe de la galerie Madoura à Cannes. Il a 71 ans, elle 26. L'artiste «est subjugué par sa beauté, son port de tête et son regard», écrit Jean-Louis Prat, le commissaire de l'exposition, dans l'album de présentation.

«L'âge venant, sa relative instabilité sentimentale qui a alimenté les gazettes et nourri le mythe du minotaure avide de chair fraîche qui lui collait à la peau, est remise en cause par sa rencontre avec Jacqueline», souligne la conservatrice Brigitte Léal dans ce livre.

L'exposition a le mérite de mettre en valeur le rôle essentiel de la dernière compagne de cet artiste collectionneur de femmes, dont le comportement fait parfois polémique à l'ère #metoo.

«L'œuvre ultime n'est pas une oeuvre tardive, il y a quelque chose qui fait que Picasso retrouve une vitalité, due à la présence de sa muse», explique à l'AFP Jean-Louis Prat, qui a lui-même connu Jacqueline.

A partir de 1953, avant leur mariage, Picasso la peint sans relâche, de manière frénétique. La seule année 1963, elle est représentée 160 fois dans ses oeuvres.

Le couple reste ensemble  jusqu'à la mort du peintre en 1973. Jacqueline, elle, se suicide en 1986 après avoir sombré dans la dépression.

«C'était une femme qui avait une personnalité, une intelligence, une vivacité. Elle avait en elle quelque chose de particulier, qui a été mis en évidence dans toutes les oeuvres que l'on voit d'elle», se souvient le commissaire de l'exposition, décrivant une femme «forte et frêle à la fois».

-«Secrète domination»-

Parmi les tableaux présentés, de nombreux portraits: en costume turc, en djellaba, en tenue d'Arlésienne, avec un chien ou un chat, coiffée de différents chapeaux, assise, les jambes repliées ou allongée.

«L'œuvre ultime est un témoignage de ce risque permanent que prend l'artiste porté jusqu'au bout par le désir de faire face et de dire sa vérité au quotidien», dit Jean-Louis Prat.

En 1955, Pablo Picasso se lance dans des variations d'un tableau célèbre d'Eugène Delacroix, «Les femmes d'Alger», fasciné par la ressemblance d'un des sujets avec Jacqueline. Dans ses variations du «Déjeuner sur l'herbe» et de «l'Olympia» de Manet, une femme jouant avec un oiseau ou un chat prend souvent les traits de sa muse.

«Cette compagne de tous les instants lui inspire aussi des sujets auxquels il n'aurait pas pensé des années plus tôt», explique Jean-Louis Prat. Comme ces nouveaux personnages de mousquetaires qui surgissent à partir de 1967, mi-espagnols, mi-hollandais ou «Le Matador» peint en 1970.

«On voit que c'est une muse active, par exemple à travers toutes les photos qu'elle a réalisées. Elle participe à la vie au quotidien. Elle est présente dans l'atelier, dans la maison, en permanence», ajoute-t-il.

L'exposition est jalonnée d'agrandissements de photographies prises par Jacqueline elle-même. Pour Brigitte Léal, «les tableaux empilés dans l'atelier et qu'elle s'amuse à photographier avec un incontestable talent apportent la preuve de sa secrète domination».


L'Anglaise doyenne de l'humanité fête ses 116 ans

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
Short Url
  • Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans
  • "Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme"

LONDRES: La doyenne du monde, la Britannique Ethel Caterham, fête jeudi ses 116 ans, a annoncé la maison de retraite dans laquelle elle vit.

Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans.

Elle vit dans une maison de retraite du Surrey, un comté au sud de Londres.

"Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme", a indiqué un porte-parole de la maison de retraite.

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard", a précisé la même source.

Ethel Caterham est le dernier sujet vivant du roi Édouard VII, dont le règne s'est achevé en 1910. Elle est aussi la Britannique la plus âgée de tous les temps, selon la base de données Oldest in Britain.

L'année dernière, elle avait reçu une lettre du roi Charles III la félicitant d'avoir atteint cette "étape remarquable".

 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Short Url
  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
Short Url
  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com