USA: Interpellation d'un suspect après au moins 6 morts lors d'un défilé du 4-Juillet

La police se déploie après que des coups de feu ont éclaté lors d'un défilé du 4 juillet dans la riche banlieue de Chicago, à Highland Park, dans l'Illinois (Photo, Reuters).
La police se déploie après que des coups de feu ont éclaté lors d'un défilé du 4 juillet dans la riche banlieue de Chicago, à Highland Park, dans l'Illinois (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 05 juillet 2022

USA: Interpellation d'un suspect après au moins 6 morts lors d'un défilé du 4-Juillet

La police se déploie après que des coups de feu ont éclaté lors d'un défilé du 4 juillet dans la riche banlieue de Chicago, à Highland Park, dans l'Illinois. (Reuters)
  • Les tirs ont éclaté alors que des centaines de personnes s'étaient massées pour assister au traditionnel défilé du 4 juillet, qui célèbre la déclaration d'indépendance des Etats-Unis en 1776
  • Après une brève poursuite en voiture, le suspect a été interpellé «sans incident», a indiqué lundi soir à la presse Lou Jogmen, chef de la police de Highland Park

HIGHLAND PARK: La police a interpellé le suspect de la fusillade ayant fait lundi au moins six morts et 26 blessés lors d'un défilé près de Chicago pour la fête nationale américaine du 4 juillet.

Le drame, dans un pays encore sous le choc d'une récente série de fusillades meurtrières, a eu lieu à Highland Park, dans le nord des Etats-Unis.

Des centaines de policiers ont recherché le jeune homme qui, armé d'un fusil puissant, avait tiré sur la foule réunie dans cette ville cossue de 30 000 habitants, située sur les rives du lac Michigan.

L'homme s'était posté sur le toit d'un commerce, semant la panique avant de fuir.

La police avait identifié un suspect, Robert – dit "Bobby" – Crimo, âgé de 22 ans et "originaire de la région". Elle avait diffusé la photo d'un jeune homme diaphane, au visage émacié et tatoué.

"Soyez très vigilants, cette personne est en fuite", avait mis en garde l'un de ses porte-parole, Christopher Covelli. "Elle est considérée comme armée et très dangereuse".

Après une brève poursuite en voiture, le suspect a été interpellé "sans incident", a indiqué lundi soir à la presse Lou Jogmen, chef de la police de Highland Park.

L'homme dispose de plusieurs pages sur internet, où il est présenté comme un musicien de Chicago surnommé "Awake the rapper".

Les autorités avaient déployé un énorme dispositif sécuritaire avec des véhicules blindés et des renforts fédéraux.

«Champ de bataille»

En ce lundi férié, des centaines de personnes, dont de nombreuses familles avec enfants, avaient pris place sur les trottoirs de Highland Park pour assister, comme dans tous les Etats-Unis, au traditionnel défilé de la fête d'indépendance américaine.

Alors que des fanfares lycéennes marchaient dans les rues, une rafale de tirs a retenti. "On a entendu environ 50 coups de feu, on a tous pensé qu'il s'agissait de feux d'artifices", a commenté sur CNN une femme témoin du drame, qui a donné seulement son prénom, Zoe.

"A un moment, j'ai vu une fille couverte de sang, je n'avais jamais vu ça", a-t-elle ajouté, en décrivant une "panique, avec des gens qui tombaient les uns après les autres".

Elle s'est cachée derrière une poubelle avant d'être mise à l'abri dans un sous-sol. En sortant, elle a découvert "un champ de bataille".

D'après les premiers éléments de l'enquête, le tireur a fait feu depuis le toit d'un commerce, accessible par un escalier de secours. "Il était très discret et difficile à voir", a décrit M. Covelli.

Il a immédiatement pris la fuite mais un fusil "puissant" a été retrouvé par la police.

Cinq personnes, toutes adultes, sont mortes sur place et une sixième après son transfert à l'hôpital. Au moins 26 blessés, âgés de 8 à 85 ans, ont été pris en charge par les secours et certains, dont au moins un enfant, se trouvaient dans un état critique, selon un responsable hospitalier.

Les festivités ont immédiatement été suspendues dans plusieurs villes des environs, qui ont également fermé leurs plages et appelé la population à la plus grande prudence.

Les tueries par arme à feu en 2022 aux Etats-Unis

En six mois, le pays a déjà enregistré quelque 300 fusillades comptant au moins quatre personnes touchées. En voici les principales.

- 23 janvier: six personnes sont retrouvées tuées par balle dans une maison de Milwaukee, dans l'Etat du Wisconsin. Un homme de 34 ans est inculpé de ces meurtres, apparemment commis lors d'un cambriolage qui a mal tourné.

- 3 avril: une fusillade éclate à l'heure de sortie des boîtes de nuit au centre de Sacramento, la capitale de la Californie: six morts.

- 14 mai: un jeune suprémaciste blanc âgé de 18 ans tue dix Afro-Américains dans un supermarché de Buffalo, dans l'Etat de New York.

- 24 mai: 19 enfants et deux enseignantes, présents dans une école primaire de la ville texane d'Uvalde, tombent sous les balles d'un adolescent de 18 ans à peine, ce qui en fait l'un des pires massacres de ces dernières années aux Etats-Unis.

- 1er juin: un homme récemment opéré du dos, irrité par la persistance de douleurs dorsales, tue son chirurgien, un autre médecin et deux autres personnes dans un hôpital à Tulsa, dans l'Oklahoma.

«Un fléau américain»

La tragédie a immédiatement ravivé le débat sur les armes à feu, dont près de 400 millions sont en circulation aux Etats-Unis.

"C'est accablant qu'une fête en l'honneur de l'Amérique soit sabotée par un fléau typiquement américain", a commenté le gouverneur démocrate de l'Illinois J.B. Pritzker. "La seule liberté que nous refusons à nos citoyens est de vivre sans la peur quotidienne des armes à feu."

Se disant "choqué", le président démocrate Joe Biden a pour sa part promis dans un communiqué de "ne pas abandonner la lutte contre l'épidémie de violence par armes à feu" après ce nouveau bain de sang.

Les Etats-Unis sont encore sous le choc d'une série de fusillades, dont l'une dans une école primaire d'Uvalde au Texas a fait 21 morts dont 19 enfants le 24 mai.

Le pays est plus généralement confronté à une hausse des violences par armes à feu, avec plus de 22 000 personnes tuées depuis le début de l'année, selon le site Gun Violence Archive, qui inclut les suicides dans ses données.


Nouvelle date pour la conférence sur l’État palestinien relancée par la France et l’Arabie saoudite

Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
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  • Initialement prévue du 17 au 20 juin, la conférence a été reportée après le lancement par Israël, le 13 juin, d'une guerre de 12 jours contre l'Iran
  • L'objectif de la conférence, reprogrammée pour les 28 et 29 juillet, est l'adoption urgente de mesures concrètes conduisant à la mise en œuvre d'une solution à deux États

NEW YORK : Une conférence internationale organisée et coprésidée par l'Arabie saoudite et la France pour discuter de la création d'un État palestinien, qui avait été reportée le mois dernier, a été reprogrammée pour la fin du mois.

"La conférence ministérielle sur la solution des deux États reprendra les 28 et 29 juillet ; les détails seront communiqués sous peu", ont confirmé des diplomates à Arab News vendredi.

Initialement prévu du 17 au 20 juin, l'événement, officiellement intitulé "Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États", a été reporté après le lancement par Israël, le 13 juin, de son opération militaire de 12 jours contre l'Iran.

L'événement, convoqué par l'Assemblée générale des Nations unies, aura lieu au siège des Nations unies à New York. L'objectif est l'adoption urgente de mesures concrètes qui conduiront à la mise en œuvre d'une solution à deux États et mettront fin à des décennies de conflit entre Israéliens et Palestiniens.

Au moment du report, le mois dernier, le président français Emmanuel Macron avait déclaré que la conférence était repoussée pour des raisons logistiques et de sécurité, mais avait insisté sur le fait qu'elle se tiendrait "dès que possible".

Ce report ne "remet pas en cause notre détermination à aller de l'avant dans la mise en œuvre de la solution des deux États", avait-il ajouté

M. Macron devrait annoncer officiellement la reconnaissance par la France d'un État palestinien lors de cet événement. Cette semaine, il a exhorté les autorités britanniques à faire de même.

La Palestine est officiellement reconnue par 147 des 193 États membres de l'ONU. Elle bénéficie du statut d'observateur au sein de l'organisation, mais n'en est pas membre à part entière.

Lors d'une réunion préparatoire des Nations unies en mai, Manal Radwan, conseillère au ministère saoudien des affaires étrangères, a déclaré que la conférence intervenait à un moment "d'urgence historique", alors que Gaza "endurait des souffrances inimaginables".

Elle a déclaré que l'Arabie saoudite était honorée de se tenir aux côtés des autres nations engagées dans des efforts diplomatiques pour apporter "un changement réel, irréversible et transformateur, afin d'assurer, une fois pour toutes, le règlement pacifique de la question de la Palestine".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".