La grève à la SNCF perturbe les départs en vacances

Trois TGV sur quatre circulant sur certaines lignes, et deux TER sur cinq : la grève des salariés de la SNCF a perturbé le 6 juillet 2022 au matin le départ en vacances de nombreux voyageurs. (AFP)
Trois TGV sur quatre circulant sur certaines lignes, et deux TER sur cinq : la grève des salariés de la SNCF a perturbé le 6 juillet 2022 au matin le départ en vacances de nombreux voyageurs. (AFP)
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Publié le Mercredi 06 juillet 2022

La grève à la SNCF perturbe les départs en vacances

  • Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF - CGT, Unsa, SUD-Rail et CFDT - ont appelé à faire grève mercredi pour réclamer des hausses de salaires face à une inflation qui s'envole
  • Le trafic local en Ile-de-France est également très perturbé

PARIS : "On a fini par s'en sortir": malgré la grève qui perturbe le départ en vacances estivales pour de nombreux voyageurs, la situation restait calme mercredi matin dans les halls de gare.

"C’est tranquille depuis ce matin, je pense que les gens ont anticipé. Et puis c’est le mois de juillet, il y a quand même moins de monde", confie à l’AFP un agent de la gare de Lyon-Perrache.

Dans le hall, plusieurs équipes d’agents sont présentes pour renseigner et aiguiller les voyageurs. Les liaisons Intercités Lyon-Nantes sont supprimées et plusieurs trains remplacés par des autocars, comme le 11H24 pour Vienne (Isère).

Marie-Ange Pourrat, vendeuse de robes de mariée, a pris son train matinal habituel qui a été maintenu en provenance de Tarare, à une quarantaine de km au nord-ouest de Lyon. "Ce matin, ça a été, mais ce soir je vais devoir finir mon travail plus tôt pour attraper un train à 18H36, sinon j’ai un car qui met plus de temps et qui risque d’être complet", s'inquiète cette sexagénaire.

Elle dit "comprendre" le mouvement de grève, mais insiste: "Il faut aussi faire la part des choses, quand on a un travail par les temps qui courent, il faut aussi se contenter de ce qu’on a."

Trains de nuit annulés

Alors que le rail s'apprête à vivre un été de fréquentation record après deux années marquées par la pandémie de Covid-19, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF - CGT, Unsa, SUD-Rail et CFDT - ont appelé à faire grève mercredi pour réclamer des hausses de salaires face à une inflation qui s'envole. La direction de la SNCF dialoguait avec les syndicats mercredi midi.

Côté TGV, 3 trains sur 5 circulent sur l'axe Est, 3 trains sur 4 sur les axes Nord et Atlantique, et 4 trains sur 5 sur l'axe Sud-Est, selon SNCF Voyageurs. Deux Ouigo sur 3 devraient être maintenus, tandis que le trafic international (Eurostar, Thalys, Lyria) devrait être "normal" ou "quasi normal".

Le trafic local en Ile-de-France est également très perturbé, avec un train sur deux sur les lignes B, C, D, E du RER, et sur les lignes J, L, N, R, U du Transilien. De nombreux trains Intercités ont également été supprimés et les trains de nuit sont annulés, à l'exception du Paris-Nice.

Tous les clients dont les trajets ont été annulés ont normalement été prévenus par SMS ou par courriel. En cas de train supprimé, "il ne faut pas se faire rembourser et racheter un autre billet, qui sera au prix d'aujourd'hui et donc plus cher, mais il faut faire un échange: le billet sera au même prix que celui que vous aviez payé initialement, c'est sans surcoût", a précisé la SNCF à l'AFP.

Colère

A Nantes, sur 507 trains interrégionaux qui devaient circuler, seuls 141 sont maintenus, selon la CGT-Cheminots. Sur le parvis de la gare, une quarantaine de syndicalistes de la CGT et de SUD-Rail ont déployé leurs drapeaux.

"Nous demandons des mesures d’urgence pour s’ajuster à l’inflation qui ne cesse de galoper et une augmentation générale des salaires", a expliqué à l’AFP Nicolas Boumier, secrétaire de la CGT-Cheminots à Nantes. "Nos salaires sont gelés depuis 2014 et nous demandons d’avancer les négociations annuelles sur nos salaires qui ne sont prévues qu’en 2023."

Restaurateur en Lozère, Damien, 27 ans, a su lundi soir que ses deux TER pour rejoindre Les Sables-d’Olonne, en Vendée, étaient annulés ce mercredi. "J’ai été obligé de faire deux heures de voiture pour Clermont-Ferrand puis prendre un bus de nuit et rejoindre la gare routière de Nantes", a-t-il raconté. "Maintenant que je suis arrivé à la gare TGV, je dois attendre pendant quatre heures mon train pour Les Sables."

Très remonté contre ce mouvement social, il a du mal à cacher sa colère. "On nous demande de privilégier le train, mais comment faire s’il n’y en a pas", a-t-il déploré. "La prochaine fois, je prendrai ma voiture. Au moins, je sais quand je pars et quand j’arrive."

A Paris, à la gare de Lyon, Marc Jaouen, agriculteur de 38 ans voyageant avec ses deux enfants explique avoir "fait Bernay (Eure)-Saint-Lazare pour venir à Gare de Lyon et partir à Marseille". Dans les faits, il y a eu 3 trains annulés sur 5, nous on est partis à 6H42 au lieu de 8H15 et on attend le 10H39 maintenant", détaille-t-il. "Ça va, on a fini par s'en sortir."


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.