Valentino retrouve ses sources romaines le temps d'un défilé exceptionnel

Des mannequins présentent des créations de la collection Valentino Haute Couture automne/hiver 2022-23 pour femmes et hommes lors de l'événement de la Maison Couture, devant les marches de la Piazza di Spagna et l'église Trinita dei Monti, à Rome, le 8 juillet 2022. (AFP)
Des mannequins présentent des créations de la collection Valentino Haute Couture automne/hiver 2022-23 pour femmes et hommes lors de l'événement de la Maison Couture, devant les marches de la Piazza di Spagna et l'église Trinita dei Monti, à Rome, le 8 juillet 2022. (AFP)
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Publié le Samedi 09 juillet 2022

Valentino retrouve ses sources romaines le temps d'un défilé exceptionnel

  • Le palais Mignanelli situé sur la place d'Espagne en est encore le quartier général et le siège des ateliers qui fabriquent méticuleusement depuis plus de 60 ans les créations de la maison
  • C'est par cette image forte que le défilé événement de la collection Automne-Hiver 2022-2023 de la maison romaine Valentino s'est achevé au cœur de Rome

ROME : Cent mannequins, femmes, hommes, de toutes les couleurs de peau, de tous les âges, de toutes les tailles posent sur les escaliers de la place d'Espagne à Rome, vêtus de la nouvelle collection haute couture de Valentino.

C'est par cette image forte que le défilé événement de la collection Automne-Hiver 2022-2023 de la maison romaine s'est achevé vendredi au cœur de la Ville Eternelle.

Une exception – Valentino défile normalement durant la fashion week haute couture de Paris - voulu par Pierpaolo Piccioli, le directeur artistique de la maison, pour célébrer les origines et la relation vive et quotidienne de Valentino avec Rome.

Le palais Mignanelli situé sur la place d'Espagne en est encore le quartier général et le siège des ateliers qui fabriquent méticuleusement depuis plus de 60 ans les créations de la maison.

L'Eglise de la Trinité des Monts, les palais historiques, les palmiers baignés par la lumière dorée ont donc fait office de décor somptueux au spectacle qui a envahi non seulement la place d'Espagne mais le quartier entier avec une passerelle longue de 600 mètres qui parcourait les rues alentour.

Plus de 100 looks ont défilé devant les 500 invités, presse, people - parmi lesquels l'actrice Anne Hathaway tout de rose vêtue, Anna Wintour, rédactrice en chef de l'édition américaine du magazine Vogue, ou la chanteuse Laura Pausini - mais aussi plus d’une centaine d'étudiants d'écoles de mode et d'art de Rome, invités pour l'occasion.

"Pour cette collection que j'ai intitulée 'The Beginning' [le commencement] j'ai ressenti le besoin d'avoir une conversation imaginaire avec monsieur Valentino. Je n'ai jamais cherché à détruire pour créer la nouveauté", a expliqué Pierpaolo Piccioli, le directeur artistique de la maison depuis 2008.

"La beauté est une réponse à la démocratie qui est menacée", a-t-il déclaré quelques heures avant le défilé lors de la conférence de presse.

"Je voulais que dans le lieu le plus symbolique de Rome, au milieu des monuments, la photographie finale de mon défilé montre ses visages, ses corps, ses couleurs de peau qui peuplent les périphéries de nos grandes villes mais qui ne font pas encore partie de la photographie officielle et institutionnelle du monde", a-t-il poursuivi.

"Je crois qu'aujourd'hui ici, où régnait autrefois un certain canon de perfection, 45 mannequins noirs, 20 autres asiatiques et des hommes qui choisissent librement de porter des vêtements féminins, c'est beaucoup plus fort que n'importe quelle connerie que Salvini, Meloni [chefs de formations italiennes d'extrême droite] ou Trump peuvent dire".

Simplicité et maestria

Sur le podium, les créations démontrent la vision du couturier qui revendique une haute couture "dont on ne perçoit pas les efforts derrière la beauté des pièces, comme une simplicité apparente qui cache toute la maestria des ateliers".

Des grandes roses en taffetas de soie aux plumes recouvrant manteaux et chapeaux, des micro-robes aux créations volumineuses, le pêle-mêle de Piccioli pioche dans l'univers de la maison et l'emmène dans la contemporanéité.

Les invités ont ensuite rejoint le site des Thermes de Caracalla pour un dîner sous les étoiles Les célèbres vestiges des colossaux thermes romains construits en 216 après JC se sont illuminés le temps d'une soirée et d'un dj set qui a vu se succéder aux platines Naomi Campbell et Pierpaolo Piccioli lui-même.

En arrière-plan des festivités, l’événement est aussi l'occasion pour la maison de soutenir la ville de Rome en offrant deux nouveaux palmiers pour remplacer ceux de la place d'Espagne, moribonds et de financer une partie de la restauration des Thermes de Caracalla. Et pour faire participer le grand public à cette grande fête, la maison ouvrira ses portes du 10 au 12 juillet pour faire découvrir les ateliers de la place Mignanelli à l'occasion d'une exposition de pièces historiques du grand couturier.


Le rappeur français Jul, toujours champion du streaming en 2025, sort un double album

Jul, photo X, compte du rappeur.
Jul, photo X, compte du rappeur.
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  • Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril
  • Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026

PARIS: Numéro 1 des artistes les plus streamés dans l'Hexagone en 2025, le rappeur français Jul, originaire de Marseille (sud-est), sort vendredi "TP sur TP", un double album enregistré à Paris contenant des duos éclectiques, de Naza au groupe corse I Muvrini.

"Je fais tout à l'instinct, tout sur l'esprit du moment", confie Jul dans le documentaire qui accompagne cette sortie, disponible sur YouTube.

Le film plonge dans les coulisses de la création du disque lors de sessions d'enregistrement nocturnes dans un studio parisien, où il dit être venu chercher "une autre inspiration".

"J'ai toujours fait des bons albums avec la grisaille", sourit "le J", loin de Marseille, la ville dont il est devenu un emblème jusqu'à être, à l'arrivée de la flamme olympique sur le Vieux-Port en provenance de Grèce, l'un des premiers porteurs français des Jeux de Paris en 2024.

En une quinzaine de jours, cet artiste prolifique - une trentaine d'albums, au moins deux nouveautés par an depuis 2014 -, a bâti un double opus de 32 morceaux, via son label indépendant D'or et de platine.

"J'essaie d'innover, j'essaie de faire ce que j'aime", lâche le rappeur de 35 ans.

Le titre de l'album, "TP sur TP", s'inscrit dans son univers: "TP" signifie "temps plein", en référence au volume horaire des dealers et autres petites mains d'un trafic qui gangrène la cité phocéenne.

A ses yeux, sa musique n'évoque "que de la réalité", des instants de vie "que ce soit dans la trahison, que ce soit dans les joies, les peines". Comme des photos qui défilent sur un téléphone, "mes sons, c'est mes souvenirs à moi", compare-t-il dans le documentaire.

Parmi les duos figurent son ami Naza, la star américaine des années 2000 Akon ("Lonely") ou encore le trublion catalan du rap Morad.

Jul rend aussi hommage à ses racines familiales corses, avec "A chacun sa victoire", titre où il conte l'espoir aux côtés du célèbre groupe I Muvrini, et dans une autre chanson avec Marcu Antone Fantoni.

Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril. Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026.

En parallèle, son règne sur le classement des artistes les plus écoutés en streaming en France se poursuit: en 2025, il reste numéro 1 pour la cinquième année consécutive sur Spotify et la sixième année d'affilée sur Deezer, selon les données de ces plateformes publiées cette semaine.


A Notre-Dame de Paris, plus de 11 millions de visiteurs un an après la réouv

Une foule se rassemble devant la cathédrale Notre-Dame illuminée lors d'une cérémonie marquant la réouverture de cet édifice emblématique, dans le centre de Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
Une foule se rassemble devant la cathédrale Notre-Dame illuminée lors d'une cérémonie marquant la réouverture de cet édifice emblématique, dans le centre de Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
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  • Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli plus de 11 millions de visiteurs, dépassant largement sa fréquentation d’avant l’incendie
  • De nouveaux travaux extérieurs sont prévus au-delà de 2030, poussant l’établissement public à lancer un nouvel appel aux dons

PARIS: Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli plus de 11 millions de personnes, qui se pressent pour admirer la pierre blonde et le mobilier épuré de l'édifice victime d'un incendie géant en 2019.

Le 7 décembre 2024, la cathédrale était rouverte après plus de cinq ans de travaux, en présence de chefs d’État dont Emmanuel Macron et Donald Trump, lors d'une cérémonie retransmise en mondovision.

Un an plus tard, "la cathédrale a accueilli plus de 11 millions de visiteurs venus du monde entier", soulignent ses responsables.

Maria Vega, Colombienne de 22 ans, n'envisageait pas un voyage à Paris sans passer par Notre-Dame. "C'est particulièrement important pour moi qui me suis récemment réengagée dans l'Eglise", explique la jeune femme qui s'émerveille d'une restauration "très précise": "La beauté et la simplicité sont frappantes."

Dany Tavernier, 55 ans, venue de Seine-et-Marne avec sa famille, visite pour la première fois la cathédrale restaurée: "C'est magnifique, on voudrait en voir plus, comme la +forêt+ de la charpente", dit-elle à la sortie de l'édifice.

La cathédrale a dépassé ses niveaux de fréquentation (estimés autour de 8 à 9 millions d'entrées) d'avant l'incendie du 15 avril 2019, qui avait ravagé la toiture et la charpente de ce chef d'œuvre de l'art gothique du XIIe siècle.

Un chantier titanesque, financé grâce à 843 millions d'euros de dons, a été nécessaire pour restaurer la cathédrale qui ne désemplit pas depuis sa réouverture.

Les files s'étirent toujours sur le parvis, surtout le week-end, mais "aujourd'hui, la queue est tout à fait satisfaisante", assure-t-on à la cathédrale.

Les visiteurs individuels peuvent entrer avec ou sans réservation, et toujours gratuitement, malgré l'idée d'une contribution de 5 euros avancée par la ministre de la Culture Rachida Dati. Une suggestion rejetée par le diocèse de Paris, au nom de la mission d'accueil inconditionnel de l’Église.

- Dons -

Face à l'afflux de visiteurs, on affiche toutefois à Notre-Dame une volonté de "réguler" les entrées, particulièrement pendant les offices, en fonction du nombre de visiteurs déjà présents. "Il est important de bien accueillir, que ce soit agréable pour tous de venir, pour prier et visiter, dans un environnement paisible", ajoute-t-on.

"Quand vous êtes à l'intérieur, vous pouvez vraiment prier, je viens de le faire pendant vingt minutes, vous n'entendez pas les gens autour", assure Melissa Catapang, 39 ans, venue de Dubaï, qui loue "la solennité" de l'endroit.

Car la cathédrale se veut aussi "pleinement lieu de prière" avec plus de 1.600 célébrations organisées cette année, et un véritable essor des pèlerinages: plus de 650, dont un tiers venus de l’étranger.

Il s'agit là d'un phénomène relativement nouveau, des pèlerins venant pour la Vierge, d'autres pour la couronne d'épines - une relique acquise par Saint Louis en 1238 -, d'autres encore mus par "l'espérance, le renouveau, la résilience".

La cathédrale compte poursuivre cette dynamique spirituelle et culturelle.

Jusqu'au 2 février, une crèche provençale d'une cinquantaine de santons est installée.

La couronne d'épines est désormais présentée en ostension tous les vendredis de 15H00 à 18H30 - alors qu'elle n'était jusqu'ici vénérée que le premier vendredi de chaque mois.

Les vitraux contemporains de l'artiste Claire Tabouret seront installés fin 2026 pour remplacer six des sept baies du bas-côté sud de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. Mais dès mercredi, des maquettes grandeur nature seront exposées au Grand Palais.

Et s'il reste 140 millions d'euros sur les dons collectés, "il manque encore au moins l'équivalent" pour terminer la restauration d'un édifice qui n'était pas en bon état avant l'incendie, souligne l"établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, maître d'ouvrage de la restauration, qui lance un appel aux dons.

Des travaux sur des parties extérieures "ont été engagés en 2025 et devront être programmés jusqu’au-delà de 2030", ajoute-t-on: après la restauration déjà lancée du chevet, il faudra se pencher sur la sacristie, les trois grandes roses de la cathédrale, les façades nord et sud du transept, le presbytère...

La Fondation Notre Dame espère elle lever 6 millions d'euros.


Dubai, Paris, Tokyo : un défilé panoramique sur rails en Suisse

Jessica Minh Anh a présenté “Luxury in Motion”, une campagne mode mêlant IA, haute couture européenne et style japonais. (Photo: fournie)
Jessica Minh Anh a présenté “Luxury in Motion”, une campagne mode mêlant IA, haute couture européenne et style japonais. (Photo: fournie)
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  • Jessica Minh Anh a présenté “Luxury in Motion”, une campagne mode mêlant IA, haute couture européenne et style japonais, tournée à bord du GoldenPass Express entre Montreux et les Alpes bernoises
  • Le projet, soutenu par plusieurs designers internationaux, met en scène le dialogue entre innovation technologique, silhouettes architecturales et paysages suisses, poursuivant la démarche avant-gardiste d’Anh

DUBAI: Un mélange transcontinental d’influences venues des Émirats arabes unis, du Japon, de la France et de l’Italie a occupé le devant de la scène cette semaine, alors que le mannequin et productrice de défilés Jessica Minh Anh organisait une campagne mode à bord du GoldenPass Express en Suisse.

Le projet a réuni des pièces de haute couture générées par IA depuis Dubaï, du tailoring européen classique et des tenues traditionnelles japonaises, le tout dans un décor en mouvement reliant la Riviera vaudoise aux Alpes bernoises.

La production, intitulée « Luxury in Motion », a été tournée dans la cabine Prestige du Montreux Oberland Bernois Railway. Anh a indiqué que les paysages suisses offraient un contraste naturel avec les éléments technologiques et stylistiques mis en avant tout au long du shooting.

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Plus tôt dans la journée, Anh s’était préparée pour la production dans un studio à Genève avant de partir pour Montreux dans un convoi de véhicules électriques. Son look d’ouverture présentait un ensemble en soie de Francesca Ruffini Stoppani (F.R.S), suivi d’autres pièces de la marque durant le trajet.

À la gare de Montreux, Anh est montée à bord du train en portant un accessoire de Johanna Braitbart. Fanny Moix, directrice marketing du MOB Railway, a indiqué que cette collaboration visait à mettre en valeur les panoramas de la ligne tout en y ajoutant une dimension créative contemporaine.

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La campagne a ensuite mis l’accent sur des designs intégrant technologie et silhouettes architecturales. Parmi elles figuraient une combinaison blanche de la marque dubaïote MAGNO MONTERO, qui utilise l’IA générative dans son processus créatif, ainsi qu’une robe brodée de la designer japonaise Yumi Katsura.

Lors du trajet retour, la production a alterné entre scènes tournées sur le quai et séquences mises en scène dans la cabine Prestige, capturant le contraste entre une couture technologique et le paysage alpin environnant. Un second look signé MAGNO MONTERO a clôturé la journée de tournage.

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Les préparatifs de la campagne, comprenant essais photo et planification, ont été effectués à Spaces Geneva, exploité par IWG. Cyrill Schuler, CEO d’IWG Suisse, Monaco & Gibraltar, a souligné que le profil international d’Anh trouvait un écho particulier auprès de la communauté d’affaires de l’entreprise.

Anh, qui a déjà produit des événements tels qu’un défilé solaire ou un show au sommet de la tour Eiffel, a indiqué qu’elle souhaitait poursuivre de nouveaux projets mêlant technologie, mode et collaborations transfrontalières.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp