Comment le Sri Lanka s'est retrouvé pris dans la tourmente

Les gens se pressent à l'intérieur de la résidence officielle du président sri-lankais, à Colombo, le 10 juillet 2022. (Photo, AFP)
Les gens se pressent à l'intérieur de la résidence officielle du président sri-lankais, à Colombo, le 10 juillet 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 10 juillet 2022

Comment le Sri Lanka s'est retrouvé pris dans la tourmente

Les gens se pressent à l'intérieur de la résidence officielle du président sri-lankais, à Colombo, le 10 juillet 2022. (Photo, AFP)
  • Les Sri Lankais vivent depuis des mois avec des pénuries alimentaires et de médicaments, des coupures d'électricité faute de combustible pour les centrales, et une pénurie d'essence qui limite les déplacements
  • «Nous nous dirigeons vers une période d'incertitude dangereuse», a déclaré un député tamoul, Dharmalingam Sithadthan

COLOMBO: Un mouvement de protestation contre la crise économique fait rage depuis des mois au Sri Lanka où le président Gotabaya Rajapaksa a promis samedi de démissionner après l'invasion de sa résidence, une crise sans précédent depuis l'indépendance en 1948 de cette île de 22 millions d'habitants. 

Qui sont les frères Rajapaksa? 

Gotabaya Rajapaksa, 73 ans, président depuis 2019, est membre d'un clan qui domine la vie politique sri-lankaise depuis des décennies. 

Son frère Mahinda, 76 ans, le chef charismatique du clan, a été auparavant le président du pays une décennie durant, jusqu'en 2015. Il a considérablement endetté le pays, auprès de la Chine surtout envers laquelle d'énormes dettes ont été contractées pour financer des projets d'infrastructure faramineux et entachés de soupçons de corruption. 

Mahinda est adulé par la majorité ethnique cinghalaise pour avoir écrasé en 2009 la guerilla des Tigres tamouls, mettant fin à 37 ans de guerre civile. Gotabaya --surnommé « Terminator »-- était alors son principal lieutenant, occupant le poste influent de secrétaire du ministère de la Défense et contrôlant les forces armées et la police. 

A son accession à la présidence, Gotabaya a nommé son frère au poste de Premier ministre mais Mahinda a dû démissionner en mai après de très violents affrontements entre forces de l'ordre et manifestants. 

Qu'est-il arrivé à l'économie? 

Le secteur du tourisme, vital pour l'économie de l'île, a subi le contrecoup des attentats jihadistes d'avril 2019 contre des églises et des hôtels (279 morts dont 45 étrangers), puis de la pandémie de coronavirus. 

Les plus importantes réductions d'impôts de l'histoire de l'île, octroyées par Gotabaya à son accession à la présidence, ont également vidé les coffres, et le Sri Lanka s'est retrouvé sans devises suffisantes pour importer ce dont il a besoin, que ce soit de la nourriture, des médicaments ou des combustibles. 

Malgré une aide de l'Inde et d'autres pays, en avril 2022 le pays fait défaut sur le paiement de sa dette extérieure de 51 milliards de dollars, et cherche un renflouement auprès du Fonds monétaire international. 

Quelles conséquences pour la population? 

Les Sri Lankais vivent depuis des mois avec des pénuries alimentaires et de médicaments, des coupures d'électricité faute de combustible pour les centrales, et une pénurie d'essence qui limite les déplacements. 

L'inflation galopante (55% sur le seul mois de juin) rend les rares choses qu'on peut encore trouver inaccessibles pour une grande partie de la population. 

Les Nations unies ont averti que le pays était en danger de grave crise humanitaire, avec plus des trois quarts de la population ayant déjà dû réduire leur alimentation. 

Pourquoi Rajapaksa est-il toujours en place?  

Après des mois de manifestations, en mai des partisans du président s'en sont pris violemment aux manifestants. Neuf personnes ont été tuées et des centaines blessés dans ces affrontements, qui ont provoqué la démission du Premier ministre, Mahinda Rajapaksa, frère du président. 

Celui-ci a toutefois réussi à s'accrocher au pouvoir, nommant à la tête du gouvernement un véréran de la politique, Ranil Wickremesinghe, jusqu'à samedi. 

Samedi 9 juillet, les manifestants, après l'avoir obligé à fuir le palais présidentiel qu'ils ont pris d'assaut, ont également mis le feu à sa maison (dont il était absent). Il a alors annoncé son intention de démissionner la semaine prochaine. 

Et maintenant? 

Le Parlement aura alors légalement un mois pour choisir son successeur. Mais le président du Parlement a promis une décision d'ici la fin de la semaine. 

Une promesse peut-être difficile à tenir, car pour l'instant personne parmi les parlementaires ne semble en mesure d'obtenir un soutien suffisant. 

« Nous nous dirigeons vers une période d'incertitude dangereuse », a déclaré un député tamoul, Dharmalingam Sithadthan. « Gota aurait dû démissionner tout de suite, pour qu'on évite une vacance du pouvoir ». 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.