Pub en ligne en France: Google en forme, Meta rattrapé par Tiktok

Le réseau social TikTok, très populaire auprès des jeunes générations, propriété du chinois ByteDance. (Photo, AFP)
Le réseau social TikTok, très populaire auprès des jeunes générations, propriété du chinois ByteDance. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 12 juillet 2022

Pub en ligne en France: Google en forme, Meta rattrapé par Tiktok

Le réseau social TikTok, très populaire auprès des jeunes générations, propriété du chinois ByteDance. (Photo, AFP)
  • Les annonces sur les réseaux sociaux ont affiché la plus forte croissance (+27%) au premier semestre, pour générer 1,2 milliard d'euros de dépenses (28% du marché)
  • Selon l'étude, le groupe américain Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp) est cependant « à la peine » et sa part de marché diminue au profit de Tiktok

PARIS: Google et Amazon ont continué de tirer fortement le marché publicitaire en ligne français au premier semestre mais la progression la plus spectaculaire est venue de Tiktok, le tout au détriment des régies européennes, selon l'Observatoire de l'e-pub publié mardi. 

Le marché de la publicité numérique a atteint 4,3 milliards d'euros sur la période, soit une forte progression de 19% sur un an, alors que la période précédente marquait déjà un rebond post-Covid, a noté Emmanuel Amiot du cabinet Oliver Wyman, qui produit l'étude pour le Syndicat des régies internet (SRI). 

La publicité a notamment profité du retour des annonceurs du secteur du tourisme, qui a compensé celui de l'automobile, « très sinistré », a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse. 

Ce marché pourrait atteindre 8,8 milliards d'euros sur l'année 2022, en progression de 14%, a estimé le cabinet, qui explique la « décélération » attendue au second semestre par un alignement avec les prévisions de croissance économique. 

Les annonces sur les réseaux sociaux ont affiché la plus forte croissance (+27%) au premier semestre, pour générer 1,2 milliard d'euros de dépenses (28% du marché). 

Selon l'étude, le groupe américain Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp) est cependant « à la peine » et sa part de marché diminue au profit de Tiktok, l'application de vidéos courtes ultra populaire chez les plus jeunes, propriété du chinois ByteDance. 

Tiktok a capté les deux tiers de la croissance du segment social sur la période. « Les cartes sont rebattues », en conclut M. Amiot. 

Sur les moteurs de recherche en revanche, Google reste incontournable et affiche une performance « très soutenue », malgré la concurrence d'Amazon sur la publicité spécifique aux sites de commerce en ligne. Le segment génère 1,85 milliard d'euros de dépenses, en progression de 20%. 

Au total, les « acteurs non européens » de la pub en ligne sont destinataires de 80% des investissements des annonceurs en France, et ils captent 94% de leur croissance. 

Face à ce « déséquilibre » grandissant, les régies membres du SRI « sont résolument mobilisées pour faire valoir (leurs) atouts et afficher une posture conquérante », a déclaré la présidente du syndicat, Sylvia Tassan Toffola, dans un communiqué. 

Le SRI prépare pour l'année prochaine une nouvelle refonte de son label « Digital Ad Trust », qui promeut des médias français et des « des pratiques publicitaires responsables ». 

« Il est important que l'Europe se saisisse de ce sujet pour faire émerger des grands acteurs » et ainsi garde une part plus importante de la valeur créée par ce marché, a plaidé pour sa part M. Amiot. 

Les bannières et publicités vidéo hors réseaux sociaux progressent de 21% et contribuent au marché global à hauteur de 19% (820 millions d'euros). La contribution des sites d'information et autres groupes de presse pourrait dès le semestre prochain être dépassée par celle des sites de streaming (Youtube, Spotify, etc.) 

Enfin, pour la première fois, les moteurs d'affiliations, comparateurs et offres de marketing par courriel, diminuent de 4% à 415 millions d'euros. 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

Short Url
  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Short Url
  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

Short Url
  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.