En Gironde et près d'Avignon, d'importants incendies en cours et des fortes chaleurs

Cette photographie prise le 15 juillet 2022 montre un restaurant détruit par les flammes en raison d'un incendie de forêt se propageant dans la zone proche de la plage de Cazaux lac, près de La Teste-de-Buch, dans le sud-ouest de la France. (Photo de THIBAUD MORITZ / AFP)
Cette photographie prise le 15 juillet 2022 montre un restaurant détruit par les flammes en raison d'un incendie de forêt se propageant dans la zone proche de la plage de Cazaux lac, près de La Teste-de-Buch, dans le sud-ouest de la France. (Photo de THIBAUD MORITZ / AFP)
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Publié le Vendredi 15 juillet 2022

En Gironde et près d'Avignon, d'importants incendies en cours et des fortes chaleurs

  • Peu après 4H00 vendredi matin, les pompiers des Bouches-de-Rhône ont indiqué que le feu avait été fixé, mais qu'environ 1.000 pompiers sont toujours mobilisés
  • Les températures devaient s'intensifier vendredi au sud d'une ligne Bordeaux - Lyon avec des valeurs proches de 38°C à 40°C, mais s'atténuer au nord de celle-ci

BORDEAUX : Dans un contexte de fortes chaleurs sur la moitié sud du pays, les pompiers affrontent toujours deux feux de forêt agressifs en Gironde, avec plus de 5.000 hectares brûlés et plus de 10.000 personnes évacuées depuis mardi, et combattent désormais un incendie «virulent» près d'Avignon.

Quatre départements, dont le Vaucluse, ont été ajoutés jeudi aux sept, dont la Gironde, déjà placés en vigilance orange «canicule» par Météo-France en raison d'une intense vague de chaleur, la deuxième en un mois, qui s'est installée sur la France et devrait durer jusqu'à mardi.

Le jour de Fête nationale a été marqué par des températures élevées, jusqu'à 37/38°C dans le Sud-Ouest et la basse vallée du Rhône.

Elles devaient s'intensifier vendredi au sud d'une ligne Bordeaux - Lyon avec des valeurs proches de 38°C à 40°C, mais s'atténuer au nord de celle-ci.

Dans de nombreux lieux, les festivités du 14-Juillet ont été adaptées, voire annulées, à cause de la chaleur et des risques élevés d'incendie. Ainsi, tous les feux d'artifice ont ainsi été interdits jusqu'à lundi soir dans les Landes.

Dans la Gironde voisine, placée jeudi en vigilance rouge «feux de forêt», les deux incendies qui font rage depuis mardi, à La Teste-de-Buch (2.900 hectares brûlés), près d'Arcachon, et à Landiras (2.400 hectares), dans le sud du département, ne sont pas maîtrisés et ne le seront pas jeudi soir, d'après la préfète Fabienne Buccio.

Les deux incendies, qui mobilisent quelque 1.000 pompiers et dix aéronefs, n'ont pas fait de victimes.

«La situation est défavorable, avec un terrain difficile au sol, du vent, des fortes chaleurs», a déclaré la préfète, demandant aux vacanciers de ne pas approcher le secteur de la dune du Pilat, adossée à la forêt et fermée au public.

Le vent qui a tourné au sud en début d'après-midi a entraîné l'évacuation des 4.000 habitants du bourg et de la base militaire de Cazaux, enveloppés par un gros panache de fumée et des cendres en suspension.

- «Post-apocalyptique» -

«J'ai jamais vu ça et on a l'impression que c'est post-apocalyptique vraiment, ça tombe de partout, sur les voitures, c'est inquiétant», disait Karyn, une habitante, juste avant l'ordre d'évacuation préventive.

Selon le directeur des pompiers de Gironde Marc Vermeulen, la priorité pour la nuit sera de protéger des flammes les biens et les maisons de Cazaux.

Deux maisons ont toutefois été détruites et plusieurs sont menacées, a indiqué la préfecture en soirée.

Dans la nuit de mardi à mercredi, 6.000 personnes avaient été évacués de cinq campings proches de la dune du Pilat vers un parc des expositions. La très grande majorité a déjà quitté les lieux, a constaté une journaliste de l'AFP, la plupart étant rentrés chez eux ou ayant trouvé un hébergement ailleurs dans ce secteur très touristique.

Leur retour au camping pour récupérer leurs affaires est encore «absolument impossible», a toutefois déclaré le sous-préfet d'Arcachon Ronan Léaustic.

A Landiras, une zone peu peuplée, des hameaux ont dû être évacués jeudi et la situation est «très défavorable avec plusieurs réactivations de feux», selon la préfecture.

Au sud d'Avignon, vers Tarascon, un incendie parti vers 16h00 d'une ligne de chemin de fer s'est propagé sur un petit massif calcaire, le massif de la Montagnette, recouvert principalement de pins et a rapidement parcouru environ 1.000 hectares, brûlant au moins 300 hectares, selon les pompiers.

Peu après 4H00 vendredi matin, les pompiers des Bouches-de-Rhône ont indiqué que le feu avait été fixé, mais qu'environ 1.000 pompiers sont toujours mobilisés. Il n'a selon les secours pas fait de blessé.

Selon Météo-France, les vagues de chaleur vont devenir «plus fréquentes, plus précoces», causant des étés «de plus en plus chauds, où 35 degrés sera la norme».

Pour les scientifiques, la multiplication et l'allongement des canicules, aggravés par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique.

Incendie au sud d'Avignon: enquête ouverte, le feu est fixé

Une enquête a été ouverte vendredi sur l'incendie, désormais fixé, qui a ravagé au moins 300 hectares d'un massif forestier au sud d'Avignon, après avoir été déclenché jeudi par le passage d'un train de marchandise, a-t-on appris auprès du parquet de Tarascon.

Cet incendie, qui a parcouru 1.000 hectares et dévoré au moins 300 hectares, dont de nombreux pins dans le massif de la Montagnette, est parti jeudi après-midi d'étincelles générées sur la voie ferrée par un train de marchandise, qui a fait s'embraser la végétation, avait indiqué dès jeudi la préfecture.

De son côté, le parquet de Tarascon (Bouches-du-Rhône) a ouvert une enquête pour incendie involontaire.

«Il s'agit a priori d'un feu accidentel, mais qui s'est déclenché dans des conditions qui restent à préciser. Le train de fret aurait généré des étincelles à plusieurs reprises, selon des témoignages», a rapporté à l'AFP le procureur de Tarascon, Laurent Gumbau.

Est-ce dû à une défaillance technique ? A une défaillance de freinage ? Les enquêteurs ont commencé leurs investigations mais les matières dangereuses transportées devront d'abord être déplacées avant le début des expertises, a précisé le procureur.

Ce train «a provoqué neuf départs de feu», a affirmé de son côté le lieutenant-colonel Pierre Bisone, des pompiers des Bouches-du-Rhône, vendredi matin auprès de l'AFP, affirmant que tout serait «probablement lié à un sabot de frein bloqué» sur la machine.

Selon une source proche du dossier, le train a été arrêté en pleine voie par le conducteur, à la suite du déclenchement d'une «alarme danger» face à une température anormale constatée au niveau des quatre essieux.

Contacté par l'AFP, la SNCF n'était pas en mesure de préciser si ce train était affrété par Fret SNCF.

Une partie du trafic TER reste perturbé.

Sur le terrain, l'incendie a pu être fixé au coeur de la nuit, mais un flanc reste «très légèrement actif» sur le massif de la Montagnette, a indiqué le lieutenant-colonel Bisone.

«On va être extrêmement vigilants car avec le vent qui va se lever cet après-midi il pourrait y avoir une réinflammation du côté qui n'a pas brûlé», a-t-il ajouté.

Quatre communes --Tarascon, Barbentane, Graveson et Boulbon-- avaient mis à disposition des salles pour les évacués, et quelque 250 personnes y avaient trouvé refuge dans la nuit, même si la règle reste le confinement, insistaient encore les pompiers vendredi matin.

Jeudi, ce feu, qui dégageait un impressionnant panache de fumée, avait créé une ambiance apocalyptique, les cendres, poussées par un vent du sud, retombant jusqu'à Avignon où le festival de théâtre bat son plein.

La semaine dernière, 650 hectares de forêt avaient brûlé dans le Gard voisin et depuis mardi les secours luttent contre deux feux de forêt très importants en Gironde, avec quelque 5.000 hectares dévastés.

Feux de forêt en Gironde: plus de 7.000 hectares brûlés

La situation est «toujours défavorable» en Gironde où les pompiers affrontent depuis mardi deux incendies de forêts qui ont ravagé au moins 7.300 hectares à La Teste-de-Buch et à Landiras où près de 500 personnes ont été évacuées dans la nuit, a annoncé vendredi la préfecture du département sur Twitter.

Dans le secteur de Landiras, l'évacuation concerne 480 personnes de trois villages (Origne, Balizac et Louchats), qui ont été accueillies dans des salles, a ajouté la préfecture.

Depuis mardi, 4.200 hectares ont brûlé dans cette zone peu dense, à une quarantaine de kilomètres au sud de Bordeaux.

Sur l'autre front, à La Teste-de-Buch, quelque 3.100 hectares de pins sont partis en fumée dans cette forêt adossée à la dune du Pilat.

Selon la préfecture, «trois maisons et deux restaurants (ont été) détruits» dans le secteur de Cazaux, un bourg de cette commune très étendue.

Depuis mardi, 10.000 personnes ont été évacuées de campings proches de la dune du Pilat et du bourg et de la base militaire de Cazaux.

«La situation est toujours défavorable» sur ces deux incendies que combattent un millier de pompiers, a estimé la préfecture.

«Les feux ne sont toujours pas fixés, et malheureusement les conditions sont similaires avec des prévisions de vents pour aujourd'hui», a expliqué  le commandant Matthieu Jomain, porte-parole des pompiers de la Gironde.

A La Teste, «ces actions de jalonnement visent à prendre le feu de côté. Le prendre de front pourrait s'avérer dangereux pour nos hommes», selon le commandant.

A Landiras, «on met en œuvre des feux tactiques», qui consistent à «brûler des parcelles pour créer des zones vierges et juguler l'expansion du feu».

Jeudi, la vigilance «feux de forêt» est montée d'un cran en Gironde qui est passée en rouge (échelle 4/5), une mesure imitée dans le département voisin des Landes depuis vendredi matin.

Ces feux, qui n'ont pas fait de victime, se sont déclenchés au début de l'épisode de canicule qui touche la France depuis lundi, principalement dans l'ouest et le sud. La Gironde est maintenue en vigilance orange «canicule» par Météo-France, comme dix autres départements.

Vendredi, les maximales resteront très élevées au sud avec des valeurs proches de 38°C à 40°C, selon Météo-France.


Pointe-à-Pitre: Darmanin ordonne d'instaurer un couvre-feu pour les mineurs

Le ministre français de l'Intérieur et des Affaires étrangères Gérald Darmanin (à gauche) s'entretient avec le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire (à droite) alors qu'ils assistent à la réception d'ouverture du bureau parisien de l'investisseur public singapourien Temasek, le 10 avril 2024 à Paris (Photo, AFP) .
Le ministre français de l'Intérieur et des Affaires étrangères Gérald Darmanin (à gauche) s'entretient avec le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire (à droite) alors qu'ils assistent à la réception d'ouverture du bureau parisien de l'investisseur public singapourien Temasek, le 10 avril 2024 à Paris (Photo, AFP) .
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  • Cette mesure sera effective les soirs, à partir de 20H00
  • Le 24 mars, dans un contexte de violences urbaines et d’une série d'actes de violence armés, parfois mortels, il avait menacé de démissionner

POINTE-À-PITRE: Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a ordonné mercredi soir l'instauration pendant deux mois d'un couvre-feu pour les moins de 18 ans à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, devenu un "coupe-gorge" selon son maire", afin d'y lutter contre une flambée de la délinquance.

La mesure "va s’appliquer à partir du début de la semaine prochaine" afin de lutter contre "une délinquance qui (...) est de plus en plus jeune, et de plus en plus armée", a déclaré M. Darmanin lors d'une conférence de presse à Pointe-à-Pitre, où il est en déplacement.

Cette mesure sera effective les soirs, à partir de 20H00.

"On ne peut pas laisser circuler des enfants de 12, 13, 14 ans, avec des armes, circuler à 22 heures dans la rue, s’en prendre à des policiers, s’en prendre à des touristes, s’en prendre à des passants", a-t-il ajouté.

Le maire de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel (EELV), qui avait qualifié la ville de "coupe-gorge" en "faillite totale" fin mars, s'est félicité de l'annonce du ministre de l'Intérieur. 

"Voilà quelque chose de concret", a-t-il réagi. "Avant c'était 12% de mineurs dans la commission des délits et maintenant c'est 38% des faits délictueux", a détaillé M. Durimel, élu depuis 2020.

"Si les enfants sont chez leurs parents la nuit, ils ne vont pas brûler 70 poubelles comme ils l’ont fait à Pointe-à-Pitre la semaine dernière", a-t-il estimé.

Le 24 mars, dans un contexte de violences urbaines et d’une série d'actes de violence armés, parfois mortels, il avait menacé de démissionner.

"J’ai le sentiment que le cri que j’ai poussé il y a quelques semaines a été entendu", a-t-il déclaré à l’AFP, évoquant la possibilité de "faire de Pointe-à-Pitre, un petit territoire de 2,6 km2, un laboratoire de sécurité républicaine".

Le ministre de l'Intérieur a fait l'annonce du couvre-feu après une réunion avec la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux, le préfet et le maire de Pointe-à-Pitre.

«Opérations place nette»

Une série de mesures pour renforcer la lutte contre la délinquance accompagnera le couvre-feu.

M. Darmanin a ainsi annoncé des "opérations place nette de lutte contre la drogue, contre des points de deal et la circulation des armes, qui est sans doute le problème principal que connaît la Guadeloupe aujourd’hui".

Des opérations "place nette" ont débuté lundi en Guadeloupe et d'autres sont prévues "pour le mois à venir", a précisé à l'AFP l'entourage du ministre.

Un "nouveau contrat de sécurité en Guadeloupe" sera aussi mis en place, à l’image de ce qui a été fait en Martinique et "qui marche bien, qui a fait baisser la délinquance", selon Gérald Darmanin.

Le ministre a également évoqué "une coopération internationale" avec les îles voisines de Sainte-Lucie et la Dominique pour "lutter contre l’immigration irrégulière, la circulation des armes, le trafic de drogue".

Il a également annoncé la présence de plus de "caméras de vidéo protection", connectées "aux centres de supervision de la police".

Selon la préfecture de Guadeloupe, l’archipel compte "six fois plus d'homicides, neuf fois plus de tentatives d'homicides - dont la moitié par armes à feu - et 20 fois plus de vols à main armée que la moyenne nationale".

Ces derniers mois, Pointe-à-Pitre - 14.500 habitants en 2020 - a largement nourri la chronique des faits divers. En mars, une commerçante y a été tuée lors d'un braquage. Des touristes en croisière ont été blessés à l'arme blanche par une femme atteinte de troubles psychiatriques.


Privée d'université, la conférence de Mélenchon sur la Palestine relocalisée à la hâte

Interdite par l'université de Lille, la conférence de Jean-Luc Mélenchon sur la Palestine, prévue jeudi soir avec la militante Rima Hassan, aura finalement lieu dans une salle privée de la ville. (AFP)
Interdite par l'université de Lille, la conférence de Jean-Luc Mélenchon sur la Palestine, prévue jeudi soir avec la militante Rima Hassan, aura finalement lieu dans une salle privée de la ville. (AFP)
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  • «Cette interdiction est scandaleuse», a jugé jeudi le coordinateur de LFI, Manuel Bompard sur TF1, dénonçant une «censure des idées»
  • Jean-Luc Mélenchon a multiplié ces dernières semaines les conférences dans les universités, où il reçoit à chaque fois un accueil enthousiaste des étudiants

LILLE: Interdite par l'université de Lille, la conférence de Jean-Luc Mélenchon sur la Palestine, prévue jeudi soir avec la militante Rima Hassan, aura finalement lieu dans une salle privée de la ville, le leader LFI balayant les accusations d'antisémitisme dont son mouvement fait l'objet.

"Non à la censure ! Actualité en Palestine, conférence maintenue !", pouvait-on lire sur un tract distribué mercredi soir à la sortie du meeting de Jean-Luc Mélenchon et la militante franco-palestinienne controversée Rima Hassan à Roubaix.

La nouvelle salle, habituée à accueillir mariages et soirées étudiantes selon son compte TikTok, pourra héberger plusieurs centaines de personnes, attendues à 18H30, d'après l'estimation de LFI.

Elle se substitue aux locaux de l'université, qui a interdit mercredi la tenue de cette conférence en raison d'une montée des tensions internationales ne permettant pas de garantir "la sérénité des débats", après la récente attaque de l'Iran contre Israël.

"Je plains le président de l'université, parce que ce qu'il a fait est honteux", a lancé mercredi soir M. Mélenchon à Roubaix, devant quelque 1.200 personnes, selon les organisateurs, fustigeant les "lâches qui ne sont pas capables de défendre la liberté".

"Tout ceux qui ne sont pas absolument d'accord avec le massacre sont immédiatement des antisémites", a-t-il ajouté, LFI ayant fait de la dénonciation des opérations israéliennes à Gaza l'un des principaux axes de sa campagne pour les élections européennes du 9 juin.

«Censure»

Depuis le début de la semaine, plusieurs élus, comme la député macroniste Violette Spillebout, le parlementaire RN Sébastien Chenu et le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avaient réclamé l'interdiction de la conférence.

"Cette interdiction est scandaleuse", a jugé jeudi le coordinateur de LFI, Manuel Bompard sur TF1, dénonçant une "censure des idées". La cheffe des députées LFI, Mathilde Panot, a elle fustigé sur LCI "une atteinte fondamentale à la démocratie".

De nombreux responsables de gauche, du NPA au PS, ont eux aussi critiqué la décision, y compris ceux qui partagent des désaccords avec les Insoumis sur la question israélo-palestinienne.

Le syndicat étudiant Solidaires a lancé sur X un appel à se réunir à 14H30 devant le siège de l'université, qui a selon lui "cédé face aux menaces de la droite et de l'extrême droite".

Objet des critiques, notamment, le logo de l'association étudiante organisatrice de cette conférence, "Libre Palestine", qui montre un territoire englobant Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Une manière de "nier l'existence de l'Etat d'Israël" pour certains, dont la tête de liste des socialistes aux européennes, Raphaël Glucksmann.

«Débat ridicule»

Dans un communiqué, l'association assure que son logo "ne nie en aucun cas l'existence d'Israël" et ajoute n'avoir "jamais promu la haine ou proféré des propos antisémites".

"Interdire une conférence au nom de ce petit logo, je trouve que c'est vraiment un débat ridicule", a commenté à l'issue du meeting de Roubaix Rima Hassan, septième sur la liste LFI pour les européennes.

Cette dernière a dans le passé dit défendre la solution d'un "État binational" alors que LFI est, elle, en faveur de la solution à deux Etats comme l'immense majorité de la classe politique. "Un cri du coeur", s'est défendue celle qui qualifie Israël d'"entité coloniale fasciste", disant maintenant s'inscrire, en tant que "responsable politique", "dans le cadre de deux États côte à côte".

Nantes, Créteil, Nanterre, Clermont-Ferrand... Jean-Luc Mélenchon a multiplié ces dernières semaines les conférences dans les universités, où il reçoit à chaque fois un accueil enthousiaste des étudiants.

Le 10 avril, l'une de ses conférences à Rennes a cependant été annulée pour des raisons de sécurité. Une autre avait été annulée à Bordeaux en octobre.


Attal appelle la Nation à se mobiliser contre la violence des jeunes

Le Premier ministre français Gabriel Attal prononce un discours sur la place de la ville lors d'une visite marquant son 100e jour à Matignon, à Viry-Chatillon, au sud de Paris, le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
Le Premier ministre français Gabriel Attal prononce un discours sur la place de la ville lors d'une visite marquant son 100e jour à Matignon, à Viry-Chatillon, au sud de Paris, le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • Un peu plus de trois mois après sa nomination, l'ancien ministre de l'Éducation s'inscrit dans le droit fil de sa déclaration de politique générale
  • Attal a également annoncé que les élèves perturbateurs devraient être «sanctionnés» dans l'obtention de leurs diplômes scolaires

VIRY-CHANTILLON: "Mobilisation générale" et "sursaut d'autorité", Gabriel Attal a promis une réponse rapide de son gouvernement, avant l'été, à l'"addiction à la violence" d'une partie de la jeunesse, lors d'un déplacement dans la ville de Viry-Châtillon (Essonne) pour son centième jour à Matignon.

"C'est cela que nous sommes venus lancer aujourd'hui, depuis Viry-Châtillon: la mobilisation générale de la Nation pour renouer avec ses adolescents, juguler la violence", a déclaré le Premier ministre devant la mairie de cette ville de banlieue parisienne marquée il y a deux semaines par la mort de Shemseddine, 15 ans, passé à tabac près de son collège.

Dans cette affaire, quatre jeunes hommes, trois mineurs et un majeur, ont été mis en examen pour assassinat. Ils ont tous été placés en détention provisoire.

"Il y a besoin d'un sursaut d'autorité. Nous sommes prêts à le donner", a asséné Gabriel Attal, qui était accompagné des ministres Nicole Belloubet (Éducation) et Éric Dupond-Moretti (Justice), de la ministre déléguée Sarah El Haïry (Enfance, Jeunesse, Familles) et de la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache (Ville et Citoyenneté).

"Il y a deux fois plus d'adolescents impliqués pour coups et blessures, quatre fois plus pour trafic de drogue, et sept fois plus dans les vols avec armes que dans la population générale", a-t-il énuméré, en ciblant également "l'entrisme islamiste qui va croissant".

Un peu plus de trois mois après sa nomination, l'ancien ministre de l'Éducation s'inscrit dans le droit fil de sa déclaration de politique générale. Il était alors revenu sur les émeutes urbaines d'une rare violence qui avaient embrasé des villes et des quartiers au début de l'été 2023.

A cette occasion, il avait déclaré la phrase suivante, restée comme un symbole de ses cent premiers jours à Matignon: "tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter".

Atténuation des excuses de minorité?

Parmi les premières mesures annoncées jeudi pour attaquer "le mal à la racine", le Premier ministre a affirmé: "tous les collégiens seront scolarisés tous les jours de la semaine, entre 8H00 et 18H00" car "la journée, la place est à l'école, à travailler et à apprendre".

Il a insisté sur la responsabilisation des parents, et affirmé qu'une commission rendrait d'ici à la fin du mois des propositions pour réguler la dépendance des jeunes aux écrans, jugés en partie responsables de la "dérive" de certains jeunes.

Gabriel Attal, qui s'est entretenu avant son discours avec les équipes et les bénéficiaires de la MJC de Viry, a également annoncé que les élèves perturbateurs devraient être "sanctionnés" dans l'obtention de leurs diplômes scolaires.

"La condition pour effacer cette mention" serait "la réalisation d'activités d'intérêt général et bien sûr, de se tenir à carreau", a-t-il précisé.

Sur le volet judiciaire, le chef du gouvernement s'est dit prêt à ouvrir le débat sur des "atténuations à l'excuse de minorité" dans les condamnations pénales et sur la possibilité de "mettre en place une comparution immédiate devant le tribunal pour les jeunes à partir de 16 ans, de sorte qu'ils aient à répondre de leurs actes immédiatement comme les majeurs".

Le Premier ministre a également abordé la question du fait religieux à l'école.

"Aujourd'hui, soyons francs, de plus en plus souvent, les troubles ou les violences dont nous entendons parler à l'école ont un sous-texte identitaire ou religieux. Je vous le dis, il n'y aura pas de guerre des religions à l'école, car à l'école, la seule règle qui vaut, c'est la laïcité", a-t-il dit.

Interview télévisée 

Gabriel Attal répondait ainsi à une demande d'Emmanuel Macron de lancer une concertation contre le "surgissement de l'ultraviolence" des jeunes.

Le Premier ministre a annoncé se donner "huit semaines" pour faire aboutir ce "travail collectif", avec "un point d'étape central dans quatre semaines".

"La recherche des résultats, c'est ma boussole, mon obsession", a-t-il certifié jeudi matin lors d'une conférence à Paris, organisée par le groupe associatif SOS.

Jeudi soir, le plus jeune Premier ministre de la Ve République, 35 ans, sera ensuite longuement interviewé sur BFMTV, toujours pour marquer ses 100 jours à la tête du gouvernement.

Ceux-ci ont été marqués par plusieurs épreuves, à commencer par la crise des agriculteurs, qui n'est pas encore totalement résolue, ou celle des finances publiques, qui le place sous la menace d'une motion de censure à l'Assemblée nationale.