Avec l'économie qui se grippe, les entreprises sur le qui-vive

Pas d'alerte rouge mais des signaux faibles qui se multiplient: les entreprises françaises naviguent dans un contexte économique de plus en plus difficile. (AFP)
Pas d'alerte rouge mais des signaux faibles qui se multiplient: les entreprises françaises naviguent dans un contexte économique de plus en plus difficile. (AFP)
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Publié le Vendredi 15 juillet 2022

Avec l'économie qui se grippe, les entreprises sur le qui-vive

  • «Globalement», les entreprises vont pourtant «très bien, beaucoup ont des trésoreries encore de très bon niveau et se développent»
  • Mais les défaillances d'entreprises sont clairement en hausse depuis le début 2022, même si elle demeurent inférieures à leur niveau d'avant la pandémie de Covid-19 (50 000 à 60 000 défaillances annuelles).

PARIS: Pas d'alerte rouge mais des signaux faibles qui se multiplient: les entreprises françaises naviguent dans un contexte économique de plus en plus difficile, qui se traduit déjà par une remontée des défaillances et quelques tensions sur leur trésorerie.

Entre "la tension sur les matières premières (prix et quantité), sur l'énergie qui a été renforcée par la guerre en Ukraine, sur la logistique, les recrutements", cela "crée un environnement où on se dit qu'il faut être vigilant", indique le médiateur des entreprises Pierre Pelouzet.

"Globalement", les entreprises vont pourtant "très bien, beaucoup ont des trésoreries encore de très bon niveau et se développent".

Mais les défaillances d'entreprises sont clairement en hausse depuis le début 2022, même si elle demeurent inférieures à leur niveau d'avant la pandémie de Covid-19 (50.000 à 60.000 défaillances annuelles).

Selon le dernier baromètre du cabinet Altares, 9 286 entreprises sont tombées en défaillance au 2e trimestre 2022, un total en progression de 49% par rapport au 2e trimestre 2021. Au premier trimestre, le nombre de défaillances n'était que de 35% supérieur à celui des trois premiers mois de 2021.

Bond des procédures collectives 

"Depuis février, la tendance à la hausse s’accélère nettement avec une augmentation mensuelle moyenne de 45%" des défaillances, souligne Thierry Millon, directeur des études chez Altares.

Autre signal d'alerte, émanant cette fois du baromètre Xerfi basé sur les données des tribunaux de commerce: les ouvertures de procédures collectives ont bondi de 45% sur un an au premier semestre 2022.

Parmi ces procédures, les redressements judiciaires ont enregistré la plus forte progression (+69%), devant les procédures de sauvegarde (+53%) et les liquidations judiciaires (+40%).

L'hébergement, la restauration, le commerce et les services sont concernés au premier chef par ces procédures collectives.

"Les secteurs les plus touchés par la crise du Covid-19, qui ont résisté un temps (notamment grâce aux aides publiques), sont aujourd'hui en difficulté", résument les auteurs du baromètre.

La trésorerie des entreprises semble également se tendre légèrement, avec 803 dossiers éligibles à la médiation du crédit au 2e trimestre 2022, contre 645 au premier trimestre et 672 sur les trois derniers mois de 2021.

Malgré cette légère hausse, "le nombre de dossiers reste toutefois très inférieur à celui de début 2021" et insignifiant par rapport aux 288 000 prêts garantis par l'Etat (PGE) qui ont commencé à être remboursés au cours du deuxième trimestre 2022, tempère la Banque de France.

"Je parlerais plutôt de vigilance que d'inquiétude", nuance aussi Pierre Pelouzet, pour qui "on est à la croisée des chemins", entre une économie de crise et le retour à une économie normale.

un jour de retard, un milliard d'euros en moins 

Grâce aux dispositifs de soutien déployés par l'Etat en réaction à la pandémie, en particulier les PGE, les entreprises gardent de bons niveaux de trésorerie.

Par ailleurs, le climat des affaires fait preuve d'une certaine résistance et se maintient au-dessus de sa moyenne de long terme, même s'il a nettement diminué depuis le mois de février et le début de l'offensive militaire russe en Ukraine.

Du côté de Bercy, on tempère les inquiétudes. En matière de défaillances, "nous sommes 25,6% en dessous du niveau de 2019, avant les confinements", a ainsi souligné le ministère de l'Economie en référence aux données d'Altares.

Par précaution, le ministre Bruno Le Maire a tout de même annoncé début juillet la prolongation de la mission d'accompagnement des entreprises en difficulté à la suite de la crise sanitaire. Initialement censée s'achever fin juin, elle a bénéficié jusqu'ici à 10.000 entreprises.

Pour Pierre Pelouzet, un enjeu clé des prochains mois réside dans la capacité des entreprises à honorer leurs factures en temps et en heure.

"Si les clients se remettent à payer en retard, on peut avoir des impacts sur la trésorerie terribles dans les mois qui viennent", craint le médiateur des entreprises.

"En moyenne, un jour de retard de paiement, c’est en gros un milliard d'euros qui est dans la caisse des grands clients plutôt que dans celle des PME", détaille-t-il.


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur l'excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.