Bretagne et Ethiopie, une improbable rencontre qui fait swinguer les Vieilles Charrues

Vêtue d'une robe blanche brodée traditionnelle, la chanteuse éthiopienne Selamnesh Zéméné, a fait swinguer son public sur des gammes pentatoniques. (Photo, AFP)
Vêtue d'une robe blanche brodée traditionnelle, la chanteuse éthiopienne Selamnesh Zéméné, a fait swinguer son public sur des gammes pentatoniques. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 16 juillet 2022

Bretagne et Ethiopie, une improbable rencontre qui fait swinguer les Vieilles Charrues

Vêtue d'une robe blanche brodée traditionnelle, la chanteuse éthiopienne Selamnesh Zéméné, a fait swinguer son public sur des gammes pentatoniques. (Photo, AFP)
  • La chanteuse éthiopienne Selamnesh Zéméné, a emballé vendredi soir le festival français des Vieilles Charrues avec ses envolées lyriques matinées de rock
  • Percussions, batterie, clavier et basse l'accompagnaient sur scène avec, en remplacement de la guitare électrique, un accordéon et un orgue électronique Farfisa

CARHAIX-PLOUGUER: Badume's Band, fruit d'une rencontre improbable entre des musiciens bretons et les grooves envoûtants de la chanteuse éthiopienne Selamnesh Zéméné, a emballé vendredi soir le festival français des Vieilles Charrues avec ses envolées lyriques matinées de rock. 

Vêtue d'une robe blanche brodée traditionnelle, la chanteuse à la voix hypnotique, issue de la communauté de nomades troubadours azmari, a fait swinguer son public sur des gammes pentatoniques. 

Percussions, batterie, clavier et basse l'accompagnaient sur scène avec, en remplacement de la guitare électrique, un accordéon et un orgue électronique Farfisa. 

Issus de la scène jazz, funk et traditionnelle bretonne, les comparses de Badume's Band sont tombés amoureux du répertoire éthiopien des années 1960-1970 grâce au travail de redécouverte de ces sonorités au charme étrange réalisé par l'ethnomusicologue Francis Falceto, avec sa collection « Ethiopiques ». 

« Au début des années 2000, on tournait avec le chanteur de Centre-Bretagne Eric Menneteau qui s'est lancé à corps perdu dans l'apprentissage de la langue, de la musique et de la culture éthiopienne », raconte Antonin Volson, le batteur du groupe. 

Après avoir tourné avec le clarinettiste Aklilu Zewdie, le saxophoniste Gétatchèw Mèkurya, les Bretons ont accompagné Mahmoud Ahmed, figure emblématique du « swinging Addis », ce mouvement musical qui enflamma les nuits de la capitale éthiopienne des années 1960. 

Puis vient en 2007 la rencontre avec Selamnesh Zéméné, jeune femme originaire des hauts plateaux de Gondar, ancienne capitale de l'Éthiopie antique, qui chantait chaque soir dans un célèbre cabaret d'Addis-Abeba. 

« La transe, la danse... » 

« Au début, quand on s'est lancés dans l'aventure de la musique éthiopienne, on a repris frénétiquement ce répertoire qui mélangeait musique traditionnelle, influences des musiques afro-américaines et cubaines pour se l'approprier avec nos instruments, nos sonorités », poursuit Antonin Volson. 

Le point commun entre les tonalités bretonnes et éthiopiennes réside selon lui dans « la transe, la danse, la tradition orale et la pratique du chant contre-chant ». 

« Badume's n'est pas une fusion entre la musique bretonne et la musique éthiopienne, c'est plutôt une musique de l'excellence, très jazz, funk », commente Tangui Le Cras, membre du collectif La Fiselerie, basé à Rostrenen (Côtes d'Armor), qui coordonne la programmation de la scène Gwernig aux Vieilles Charrues. 

Après avoir tourné sur de grosses scènes et effectué de nombreux allers-retours entre la Bretagne et l'Ethiopie, le groupe glisse « vers des sons rock » en se produisant dans de plus petites salles. 

Leur 3ème album « roots et rock », Yaho Bele (« dis oui », ndlr), est sorti fin 2021. 

Le chant, en langue amharique, offre une large place à l'improvisation avec des textes poétiques issus d'un répertoire traditionnel que Selamnesh Zéméné se réapproprie, les paroles étant souvent à double ou triple sens. 

Considérée comme l'une des grandes voix féminines en Ethiopie, l'artiste vit toujours à Addis-Abeba et revient en Europe régulièrement pour des tournées. 


L'Anglaise doyenne de l'humanité fête ses 116 ans

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
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  • Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans
  • "Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme"

LONDRES: La doyenne du monde, la Britannique Ethel Caterham, fête jeudi ses 116 ans, a annoncé la maison de retraite dans laquelle elle vit.

Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans.

Elle vit dans une maison de retraite du Surrey, un comté au sud de Londres.

"Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme", a indiqué un porte-parole de la maison de retraite.

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard", a précisé la même source.

Ethel Caterham est le dernier sujet vivant du roi Édouard VII, dont le règne s'est achevé en 1910. Elle est aussi la Britannique la plus âgée de tous les temps, selon la base de données Oldest in Britain.

L'année dernière, elle avait reçu une lettre du roi Charles III la félicitant d'avoir atteint cette "étape remarquable".

 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com