Nombreux records de chaleur en France lundi, les feux continuent en Gironde

Nul n'est plus à l'abri: le pic de cette 45e vague de chaleur recensée en France depuis 1947 est attendu sur la façade ouest, notamment dans une Bretagne jusqu'ici protégée par les entrées océaniques. (AFP).
Nul n'est plus à l'abri: le pic de cette 45e vague de chaleur recensée en France depuis 1947 est attendu sur la façade ouest, notamment dans une Bretagne jusqu'ici protégée par les entrées océaniques. (AFP).
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Publié le Mardi 19 juillet 2022

Nombreux records de chaleur en France lundi, les feux continuent en Gironde

  • Un énorme panache de fumée était visible lundi du bassin d'Arcachon
  • Les 16 700 hectares brûlés en Gironde représentent plus d'une fois et demie la superficie de Paris

PARIS: Des millions de Français ont subi lundi des records de chaleur au point culminant de l'épisode canicule, qui a contribué à deux grands brasiers en Gironde, où près de 17.000 hectares de végétation et la quasi-totalité des campings du Pilat ont brûlé.

Un énorme panache de fumée était visible lundi du bassin d'Arcachon. Les 16.700 hectares brûlés en Gironde représentent plus d'une fois et demie la superficie de Paris.

Par une chaleur caniculaire, avec plus de 40°C, et un ciel devenant gris-jaune, quelque 8.000 personnes ont dû quitter deux quartiers de la commune de La Teste-de-Buch, et 8.000 autres la commune de Landiras, à 50 kilomètres à l'est, évacués par la police.

Un homme a été placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur cet incendie, qui a brûlé 12.000 hectares de forêt depuis mardi, a annoncé le parquet de Bordeaux dans un communiqué lundi soir.

Au pied de la dune du Pilat, les cinq campings desquels 6.000 vacanciers avaient été évacués dans la nuit de mercredi "ont brûlé à 90%", a dit la préfète de Gironde, Fabienne Buccio.

De nombreuses explosions ont retenti lundi après-midi, dues au bonbonnes de gaz restées dans les campings et dans les restaurants abandonnés.

"On ne se laisse pas abattre, le feu ne fait pas ce qu'il veut, nous l'embêtons. Nous construisons des pare-feux, des fossés, tout ce qu'on peut faire faire autour de lui", a lancé la préfète.

"L'évacuation doit permettre aux pompiers de se concentrer sur l'attaque de l'incendie", explique à l'AFP le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse, porte-parole des pompiers.

A La Teste, Patricia Monteil est "en panique", dit cette quadragénaire en empilant dans sa voiture le plus de choses possibles, surtout des vêtements. "Je vais chez ma fille (dans un autre quartier) mais si ça crame là-bas aussi, je ne sais pas quoi faire".

Nuit caniculaire

De nombreux records locaux de chaleur ont été battus lors de cette "journée la plus chaude de cette vague de chaleur", a annoncé Météo-France, la seconde canicule depuis juin.

Selon des valeurs provisoires relevées à 17h, le thermomètre a par exemple affiché 39,3°C à Brest (contre un précédent record de 35,1°C en août 2003), 39,5°C à Saint-Brieuc (contre 38,1°C en août 2003), 42°C à Nantes (contre 40,3 °C en juillet 1949) ou encore 42,6°C à Biscarrosse (contre 41,7°C en juin 2022).

La nuit de lundi à mardi ne devrait pas donner de répit: la température ne tombera pas sous 25°C de la Loire à la Normandie et l'est de la Bretagne.

Nul n'est plus à l'abri: le pic de cette 45e vague de chaleur recensée en France depuis 1947 touche la façade ouest, des Landes et du Gers jusqu'au Finistère. 313 hectares de végétation ont aussi flambé dans les Monts d'Arrée (Finistère).

La multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.

«Panique»

Dans le Sud-Ouest, de fortes rafales de vent vont succéder à la canicule, a alerté Météo-France sur Twitter: "chute du mercure de 15 à 20° et rafales de vent d'ouest à 60 à 70 km/h. Phénomène soudain se propageant de la côte basque au bassin d'Arcachon entre 18 et 21h."

Le monde agricole souffre aussi. En pleines moissons, des feux de culture, provoqués par le frottement des lames des moissonneuses-batteuses, ont éclaté jusque dans le nord de la France.

Le département de Loire teste l'épandage de lait de chaux sur la chaussée à la place de graviers pour limiter l’élévation de température et éviter que le bitume fondu ne colle aux pneus des voitures.

Risques d'orage

L'alerte rouge a été maintenue lundi à 16h pour les départements suivants: Charente, Charente-Maritime, Côtes-d'Armor, Dordogne, Finistère, Gers, Gironde, Ille-et-Vilaine, Landes, Loire-Atlantique, Lot-et-Garonne, Maine-et-Loire, Morbihan, Deux-Sèvres et Vendée.

Météo-France a étendu la vigilance orange à de nouveaux départements, portant le total à 69.

Les températures vont baisser et "la vigilance rouge canicule" devrait être levée sur la carte de vigilance de mardi matin 6H", indique encore Météo-France, tandis que les fortes chaleurs vont se décaler "sur la moitié est de la France" avec des températures comprises entre 37 et 40°C.

Météo-France met aussi en garde contre des risques d'orage dans le sud des Alpes.

Cette vague de chaleur touche l'ensemble de l'Europe occidentale, provoquant également des feux de forêt en Espagne ou au Portugal. Environ la moitié du territoire de l'Union européenne est confrontée actuellement à un risque de sécheresse, a annoncé lundi la Commission européenne.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.