Nouvel épisode caniculaire en France, 2 700 hectares de forêts dévorés en Gironde

Un pompier lutte contre un incendie de forêt qui s'est déclaré au pied de la Dune du Pilat près de La Teste-de-Buch, dans le sud-ouest de la France, le 13 juillet 2022. (Photo, AFP)
Un pompier lutte contre un incendie de forêt qui s'est déclaré au pied de la Dune du Pilat près de La Teste-de-Buch, dans le sud-ouest de la France, le 13 juillet 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 13 juillet 2022

Nouvel épisode caniculaire en France, 2 700 hectares de forêts dévorés en Gironde

Un pompier lutte contre un incendie de forêt qui s'est déclaré au pied de la Dune du Pilat près de La Teste-de-Buch, dans le sud-ouest de la France, le 13 juillet 2022. (Photo, AFP)
  • Ces feux sévissent sur fond d'épisode caniculaire pour la seconde fois en un mois, illustration du changement climatique qui va causer des étés «de plus en plus chauds, où 35 degrés sera la norme», selon Météo-France
  • Sept départements du Sud-Ouest, la Drôme et l'Ardèche, étaient mercredi en vigilance orange canicule

BORDEAUX: Le bilan s'aggrave en Gironde où deux incendies, des « feux compliqués » qui progressent toujours, ont déjà ravagé près de 2 700 hectares de pins mercredi, sur fond de nouvelle vague de chaleur dans le sud de la France. 

« Devant l’ampleur des feux de forêts en Gironde », le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu'il se rendrait sur place à 18H30, « auprès des sapeurs pompiers et des élus ». « Des milliers d’autres hectares sont encore menacés, nous sommes pleinement mobilisés », a-t-il écrit sur Twitter. 

Ces feux sévissent sur fond d'épisode caniculaire pour la seconde fois en un mois, illustration du changement climatique qui va causer des étés « de plus en plus chauds, où 35 degrés sera la norme », selon Météo-France. 

Sept départements du Sud-Ouest, la Drôme et l'Ardèche, étaient mercredi en vigilance orange canicule. 

Le numéro vert « canicule » - 0800.06.66.66 - a été réactivé. 

En Gironde, les pompiers combattent depuis mardi après-midi deux incendies distincts dans des forêts de pins, l'un à Landiras, à une quarantaine de kilomètres au sud de Bordeaux où 1 500 hectares ont déjà brûlé, et un second à La Teste-de-Buch, qui a dévoré 1 200 hectares, près de la dune du Pilat, exceptionnellement fermée au public. 

« On a deux feux compliqués », avec un « vent tournant sur les deux sites qui oblige à réévaluer tout le temps le dispositif. De plus, à la Teste, c’est du sable, c’est complexe en terme de circulation », a expliqué le commandant des pompiers Matthieu Jomain avant de résumer: « on a de longues heures devant nous ». 

Les feux sont alimentés « par une végétation sèche, notamment les sous-bois. Evidemment, la chaleur n'aide pas », avait estimé la préfète de Gironde Fabienne Buccio lors d'un point presse sur place. 

Des investigations judiciaires sont en cours pour déterminer l'origine des deux incendies. Si à Landiras, elle est pour l'heure indéterminée, à La Teste-de-Buch, « c’est vraiment un accident ou une panne de camion, un camion qui a pris feu en tout cas », a indiqué la préfète lors d'un point de situation dans l'après-midi. 

« Ça fait mal au cœur »  

Dans la nuit, 6 000 personnes logeant dans cinq campings de la zone très touristique du Pilat ont été évacuées au parc des expositions de la Teste-de-Buch. 

Si de nouvelles évacuations ne sont pas à prévoir dans l'immédiat, les autorités ont déjà « pré-alerté des habitations, d’autres campings » ainsi que »des habitants, du côté de la base militaire de Cazaux notamment », selon la préfète. 

Sur place, sous une chaleur de plomb et sans possibilité de douche, la solidarité s'organise pour venir en aide aux déplacés de la nuit qui ont pour la plupart laissé leurs affaires dans leurs tentes et caravanes. 

« On voit ça a la TV et on se dit que ça ne va jamais nous arriver, et puis forcément quand ça nous arrive, ça fait un peu bizarre. Les cris des gens (...) l'odeur de la fumée tout ça, c'est flippant », raconte Pascal Cordonnier, touriste évacué venu de Troyes. 

« Ils peuvent quitter les lieux où ils sont hébergés mais pas retourner dans leur camping. Ils ne bougeront pas jusqu’à demain au moins (...) l'enjeu est trop risqué », a insisté la préfète. 

Pour la mairie, aidée de la protection civile et de la « solidarité » des communes voisines, il s'agit donc de « trouver des solutions pour loger les gens chez l'habitant ». « Certains proposent une chambre, ou leur jardin pour planter les tentes », explique Bruno Pastoureau, adjoint à l'éducation du maire de La Teste de Buch. 

« Voir notre forêt qui brûle, ça fait mal au cœur », soupire-t-il. 

Entre 700 et 800 sapeurs-pompiers sont engagés, aidés de « 10 moyens aériens, soit à peu près la moitié de ce que compte la France », et des « colonnes de renfort arrivent », selon la préfète. 

La préfecture de la Gironde avait placé mardi le département en vigilance orange feu de forêts (vigilance « élevée »/niveau 3 sur 5), « au vu des conditions météorologiques ». 

Météo-France s'attend à un nouvel épisode caniculaire, le deuxième en un mois, d'une durée « de huit à dix jours », avec un pic probablement « entre samedi et mardi » 19 juillet. 

En Ile-de-France, la préfecture de police a décidé de réduire mercredi la vitesse sur les autoroutes et voies rapides en raison d'un épisode de pollution à l'ozone. 

Des pointes voisines de 40° sont attendues dans le sud-ouest jeudi après-midi, selon Météo-France. 

Les risques élevés d’incendie ont conduit des villes comme Nîmes à renoncer à tirer son feu d'artifice du 14 Juillet ou adapter, comme à Toulouse ou Lourdes, les festivités. 


L'Elysée a proposé un hommage pour Bardot, la famille n'a pas donné suite

 L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
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  • Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday
  • Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines"

PARIS: L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron à l'AFP.

"Il y a eu un échange avec la famille avec proposition qu’un hommage ait lieu sans que la famille ne donne suite", a déclaré ce proche, en rappelant qu'une telle démarche correspond à un "usage républicain" et que les hommages sont "systématiquement décidés d'un commun accord avec les proches du défunt".

Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday.

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines".

Emmanuel Macron ne se rendra pas aux obsèques, qui se tiendront dans l’intimité le 7 janvier à Saint-Tropez, a également indiqué le proche du président.

En 2023, l'actrice avait adressé une lettre incendiaire au chef de l'Etat, lui reprochant son manque d'action contre la souffrance animale. "Je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai", avait-elle notamment écrit.

Après une cérémonie à l'église retransmise sur grands écrans, l'inhumation privée de l'actrice et chanteuse au cimetière marin sera suivie d'"un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs", a précisé la Fondation de Brigitte Bardot, dédiée à la protection des animaux.

"À ce moment-là, tout le monde l'évoquera et partagera ses plus beaux souvenirs avec elle. Ce sera un grand moment de communion, simple, à son image", a précisé mardi la maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, dans une inteview au quotidien local Var-Matin.

"Mon rôle, c'est de lui organiser des obsèques dignes. Il faut tout mettre en œuvre pour que les Tropéziens et les admirateurs puissent se recueillir", a ajouté l'édile.

Interrogée sur le souhait exprimé il y a quelques années par Brigitte Bardot d’être enterrée à la Madrague, sa propriété en bord de mer, Sylvie Siri a affirmé avoir "respecté ses dernières volontés". "Seule la défunte avait décidé de son lieu d’enterrement", a souligné l'élue.

 


Agriculteurs: nouveaux rassemblements, bénédiction de tracteurs dans le Nord

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
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  • Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer
  • Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur

CAMBRAI: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Mgr Vincent Dollmann et plusieurs prêtres ont célébré une messe sur un autel de paille en périphérie de Cambrai, en soutien aux agriculteurs "qui font face à des épreuves".

Il a salué la "dignité" des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines contre l'accord de libre échange du Mercosur ou contre l'abattage systématique de troupeaux de bovins touchés par la DNC.

Une petite centaine de tracteurs ont été mobilisés, arborant des panneaux comme "Mercosur = mort de l'agriculture".

Jean Camier, 24 ans, jeune agriculteur d'Hermies qui doit reprendre l'exploitation familiale d'engraissement de bovins d'ici deux ans, se réjouit d'avoir fait bénir son tracteur et participé à la célébration qui selon lui "montre que tout le monde est avec [eux]".

Si les Hauts-de-France ne sont pas touchés par la DNC, il se dit "de tout cœur" avec les agriculteurs des régions concernées, soulignant avoir "un peu peur que la maladie remonte" vers le nord.

Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer.

Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur", a expliqué à l'AFP Louis Lacheré, des Jeunes Agriculteurs.

En Occitanie, plusieurs barrages emblématiques, à Carbonne Haute-Garonne) sur l'A64, Sévérac (Aveyron) ou Le Buisson (Lozère) sur l'A75, tiennent toujours, tandis que d'autres agriculteurs se remobilisent.

Ainsi, à Foix, une douzaine de tracteurs bloquaient depuis lundi midi l'entrée sud du tunnel de contournement de la ville et commençaient à installer un campement, a constaté un correspondant de l'AFP.

"On veut montrer à l’État qu'on est toujours autant mobilisés", a déclaré sur place Sébastien Durand, président de la Coordination rurale (CR) en Ariège. "Il n'y a pas de Noël, il n'y a pas de Premier de l'An; on sera là".

Depuis le début de l'épidémie de DNC en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation par un abattage systématique des troupeaux touchés, la vaccination et les restrictions de mouvements.

Cette gestion fortement contestée par certains agriculteurs, notamment de la CR (deuxième syndicat agricole, classé à droite, voire à l’extrême droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche).

 


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.