Sommet de Téhéran: Erdogan déterminé à agir contre les Kurdes de Syrie

Vladimir Poutine, Ebrahim Raïssi et Recep Tayyip Erdogan se sont rencontrés à Téhéran le 19 juillet (Photo, WANA via Reuters).
Vladimir Poutine, Ebrahim Raïssi et Recep Tayyip Erdogan se sont rencontrés à Téhéran le 19 juillet (Photo, WANA via Reuters).
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Publié le Mercredi 20 juillet 2022

Sommet de Téhéran: Erdogan déterminé à agir contre les Kurdes de Syrie

  • L'Iran, la Turquie et la Russie ont dans leur communiqué conjoint soutenu implicitement Ankara dans sa lutte contre les Kurdes
  • Dès l'ouverture du sommet le président turc avait donné le ton appelant la Russie et l'Iran à le soutenir

TÉHÉRAN: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affiché mardi sa détermination à poursuivre "prochainement" ses opérations militaires contre les Kurdes en Syrie, malgré une opposition iranienne affichée, lors d'un sommet tripartite à Téhéran avec ses homologues russe et iranien.

"Il doit être clair pour tous qu'il n'y a pas de place dans la région pour les mouvements terroristes séparatistes et leurs affidés. Nous poursuivrons prochainement notre lutte contre les organisations terroristes", a prévenu le chef de l'Etat turc, qui considère les combattants kurdes comme "terroristes".

L'Iran, la Turquie et la Russie ont dans leur communiqué conjoint soutenu implicitement Ankara dans sa lutte contre les Kurdes, indiquant "rejeter toutes les initiatives d'auto-détermination illégitimes". Ils ont "affiché leur volonté de s'opposer à des ambitions séparatistes qui pourraient saper la souveraineté et l'intégrité de la Syrie" et menacer la sécurité des pays voisins avec "des attaques transfrontalières et des infiltrations".

Dès l'ouverture du sommet le président turc qui menace d'intervenir dans le nord de la Syrie depuis plusieurs mois, avait donné le ton appelant la Russie et l'Iran à le soutenir dans son combat contre le "terrorisme" en Syrie.

Il avait dénoncé les milices kurdes qui posent un grave problème autant à l'Iran qu'à la Turquie. "Le terrorisme (des organisations kurdes) constitue une menace pour nous tous", or "leur retrait à 30 km de nos frontières ne s'est toujours pas produit", a-t-il déploré.

Peu de temps auparavant, le guide suprème iranien l'ayatollah Ali Khamenei avait souligné l'opposition de son pays à une éventuelle opération militaire turque en Syrie, la jugeant "préjudiciable" pour la région.

Le sommet a été aussi l'occasion pour l'Iran et la Russie, tous deux sous le coup de sanctions occidentales, d'afficher le renforcement de leur coopération sur le long terme dans le secteur du gaz et du pétrole.

"La coopération à long terme entre l'Iran et la Russie est très profitable aux deux pays (...). Il y a des accords et des contrats entre les deux pays y compris dans les secteurs du pétrole et du gaz qui doivent être poursuivis et mis en oeuvre totalement", rapporte un communiqué de l'ayatollah Ali Khamenei.

Coopération

Le président russe Vladimir Poutine, qui se déplace pour la deuxième fois hors de son pays depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février, est arrivé mardi à Téhéran pour des discussions avec ses homologues iranien et turc sur cette guerre mais aussi sur le conflit en Syrie.

M. Poutine a jugé mardi "utiles" les pourparlers trilatéraux à Téhéran avec ses homologues.

"La rencontre a été utile et très instructive (...) nous avons discuté des points-clés de notre coordination concernant la Syrie", a-t-il déclaré à l'issue des discussions, lors d'un discours diffusé à la télévision russe, en invitant ses deux homologues à se rendre en Russie pour une nouvelle rencontre sur ce sujet "avant la fin de l'année".

Ce sommet intervient quelques jours après la tournée du président américain Joe Biden au Moyen-Orient.

Céréales

Le sommet est l'occasion pour M. Erdogan de se réunir avec M. Poutine pour la première fois depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par Moscou. La Turquie, membre de l'Otan, a essayé de maintenir le contact avec les deux pays, proposant sa médiation à plusieurs reprises.

Sur la question de l'exportation des céréales d'Ukraine via la mer Noire, le président russe a évoqué des avancées et a remercié M. Erdogan.

"J'aimerais vous remercier pour vos efforts de médiation, pour avoir proposé la Turquie comme terrain de négociations concernant les problèmes de production alimentaire, les problèmes d'exportation des céréales via la mer Noire", a indiqué Vladimir Poutine selon des propos retranscrits dans un communiqué du Kremlin.

L'autre sujet sensible de ce sommet est celui du nucléaire iranien.  La Russie participe aux pourparlers entamés il y a plus d'un an entre l'Iran et les grandes puissances pour relancer l'accord international de 2015 sur le programme nucléaire iranien, permettant la levée des sanctions contre Téhéran en échange des restrictions sur ses activités nucléaires. Ces discussions sont au point mort depuis mars.

Jeudi, lors de son déplacement en Israël, Joe Biden a signé avec le Premier ministre israélien Yaïr Lapid un pacte de sécurité engageant les Etats-Unis à ne jamais permettre à l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire.


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".