Plus de 500 morts en Espagne après la canicule qui a balayé l'Europe occidentale

Le lac du parc du Retiro à Madrid qui subit une vague de chaleur inédite (Photo, AP).
Le lac du parc du Retiro à Madrid qui subit une vague de chaleur inédite (Photo, AP).
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Publié le Jeudi 21 juillet 2022

Plus de 500 morts en Espagne après la canicule qui a balayé l'Europe occidentale

  • La canicule qui s'est abattue ces derniers jours sur l'ouest de l'Europe, du Portugal au Royaume-uni, a balayé de nombreux records de températures
  • Ces températures extrêmes représentent un risque parfois dramatique pour les salariés, poussant les syndicats à exiger plus de mesures de protection

MADRID: L'Espagne déplorait mercredi "plus de 500" morts liés à la vague de chaleur qui vient de balayer l'Europe de l'ouest en semant des incendies dévastateurs et en faisant grimper les températures à des niveaux records.

"L'urgence climatique est une réalité" et "le changement climatique tue", a martelé le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez en visitant la région d'Aragon (nord-est), touchée par l'un des nombreux feux qui ont ravagé des dizaines de milliers d'hectares dans le pays.

Les températures exceptionnellement élevées durant dix jours ont provoqué la mort de "plus de 500 personnes", a-t-il affirmé, en faisant référence aux estimations de surmortalité d'un institut de santé publique.

Selon des données préliminaires de l'agence météorologique espagnole, cette vague de chaleur pourrait avoir été la plus intense jamais enregistrée en Espagne et l'une des trois plus longues.

Deuxième épisode caniculaire en à peine un mois sur le continent, la canicule qui s'est abattue ces derniers jours sur l'ouest de l'Europe, du Portugal au Royaume-uni, a balayé de nombreux records de températures.

Cette multiplication des vagues de chaleur est une conséquence directe de la crise climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.

Feux ralentis en France et en Grèce

Ces températures exceptionnellement élevées ont favorisé de nombreux feux dévastateurs comme en France, où les deux incendies qui se sont déclarés le 12 juillet à La Teste-de-Buch et à Landiras en Gironde, un département du sud-ouest bordant l'océan Atlantique, ont détruit 20.600 hectares de forêt.

Mais leur progression semblait ralentir mercredi: avec 300 hectares détruits ces dernières heures, "le bilan est plutôt positif" même si les incendies "ne sont toujours pas fixés", a indiqué à la presse un porte-parole des pompiers, Arnaud Mendousse.

Durant la nuit, aucune nouvelle évacuation n'a été ordonnée et aucune victime n'est à déplorer. Depuis le début des incendies, près de 36.750 personnes ont été évacuées dans cette région.

En visite à La Teste-de-Buch, le président Emmanuel Macron a estimé que la France allait devoir "acheter plus" d'avions de lutte contre les incendies pour faire face à des feux de forêts qui risquent de devenir plus fréquents.

D'autres incendies se sont déclarés ailleurs en Europe, dont un au nord d'Athènes où, après une nuit difficile, les pompiers avaient repris le dessus mercredi sur les flammes.

"Le ciel était rouge... Nous sommes partis sans rien emporter avec nous", a déclaré à la télévision publique ERT un habitant de Pallini, l'une de ces communes de la banlieue de la capitale grecque, qui a perdu sa voiture dans les flammes.

Hélicoptères et avions restaient positionnés dans la zone pour éviter toute reprise du feu qui a conduit à l'évacuation de centaines de personnes, dans ces banlieues où vivent quelque 90.000 personnes.

En Slovénie, plusieurs centaines de pompiers ont été également déployés mercredi, près de la frontière avec l'Italie, pour combattre un incendie qui a provoqué l'évacuation de plusieurs villages.

Bien plus au nord, dans le village de Wennington à l'est de Londres, un feu s'est étendu mardi sur une superficie de 40 hectares, à une trentaine de kilomètres du centre de la capitale britannique.

Température record au Danemark

Cette canicule a fait tomber mardi plusieurs records en Europe. Comme au Royaume-Uni, où le mercure a atteint un niveau jamais enregistré de 40,3°C à Coningsby, un village du nord-est de l'Angleterre, selon l'agence météo Met Office.

En Ecosse, le record absolu a également été battu avec 34,8°C, tandis qu'en France, plus de 60 records de chaleur ont été enregistrés localement.

C'était mercredi au tour du Danemark d'enregistrer sa plus haute température pour un mois de juillet avec 35,6 degrés alors que la canicule touche désormais la Scandinavie.

Ces températures extrêmes représentent un risque parfois dramatique pour les salariés, poussant les syndicats à exiger plus de mesures de protection.

Après l'Espagne, où deux personnes sont mortes dans la région de Madrid à cause d'un coup de chaleur alors qu'elles travaillaient, les autorités sanitaires françaises ont annoncé mercredi que deux personnes étaient décédées ces derniers jours à leur travail dans le cadre d'accidents "en lien possible" avec la canicule.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.