Le gouvernement britannique introduit des réformes pour protéger les journalistes et la liberté d'expression

Le vice-premier ministre britannique, Dominic Raab, à l'extérieur de Downing Street, à Londres, le 19 juillet 2022, propose d'accorder aux tribunaux de nouveaux pouvoirs pour protéger les journalistes contre le musellement des riches. (Reuters)
Le vice-premier ministre britannique, Dominic Raab, à l'extérieur de Downing Street, à Londres, le 19 juillet 2022, propose d'accorder aux tribunaux de nouveaux pouvoirs pour protéger les journalistes contre le musellement des riches. (Reuters)
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Publié le Jeudi 21 juillet 2022

Le gouvernement britannique introduit des réformes pour protéger les journalistes et la liberté d'expression

  • Les tribunaux auront le pouvoir de rejeter les poursuites très coûteuses engagées par ceux qui visent à censurer et réduire au silence les journalistes et les éditeurs
  • Ces affaires, baptisées «poursuites baillons», visent à intimider et ont été utilisées par des oligarques russes pour cibler les médias

LONDRES: Mercredi, le gouvernement britannique a fait  une proposition visant à accorder aux tribunaux d'Angleterre et du Pays de Galles le pouvoir de rejeter les «poursuites baillons», dénommées «slapp» en anglais (strategic litigation against public participation).

Selon le site Web du gouvernement, les Slapp sont des poursuites visant à censurer, intimider et réduire au silence les journalistes et les éditeurs en leur imposant le prix d'une défense juridique onéreuse jusqu'à ce qu'ils abandonnent leurs critiques.

Les propositions, présentées par le vice-premier ministre, Dominic Raab, comprennent «un nouveau mécanisme permettant aux tribunaux de rejeter plus rapidement les plaintes infondées et un plafonnement des coûts afin d'empêcher les mégariches, comme les oligarques russes, d'utiliser des procès coûteux comme arme pour faire taire leurs détracteurs».

Les tribunaux se verraient accorder de nouveaux pouvoirs destinés à protéger la liberté d'expression en appliquant un test en trois étapes. Il s'agirait d'abord de déterminer si l'affaire concerne une activité journalistique d'intérêt public, par exemple une enquête sur la mauvaise gestion financière d'une entreprise ou d'un individu. Ensuite, les juges examineraient s'il existe des preuves d'abus de procédure et détermineraient si l'affaire a des chances réalistes d'aboutir.

Toute personne visée par une Slapp présumée pourrait demander au tribunal d'envisager un rejet anticipé de la plainte.

Les plans visant à réprimer les poursuites-bâillons ont été annoncés en mars après que le gouvernement britannique a été accusé de ne pas en faire assez pour protéger les journalistes et les organisations médiatiques contre les oligarques russes proches du président Vladimir Poutine, qui ont utilisé à plusieurs reprises des procédures coûteuses devant les tribunaux britanniques pour faire taire les critiques et décourager les enquêtes sur leurs affaires.

«Nous ne laisserons pas ceux qui financent Poutine exploiter la compétence juridique du Royaume-Uni pour museler leurs critiques», a déclaré Raab. «Aujourd'hui, j'annonce des réformes pour défendre la liberté d'expression, mettre fin à l'abus de notre système judiciaire et défendre ceux qui, courageusement, font la lumière sur la corruption.»

Michelle Stanistreet, secrétaire générale de l’Union nationale des journalistes, a déclaré que les réformes représentent «une étape importante dans la lutte contre le déploiement des Slapp et d'autres formes de «lawfare» visant à bloquer les enquêtes journalistiques».

«L'abus de la loi par les puissants et les sournois, qui n'apprécient guère le travail légitime des médias qui leur demandent des comptes, est un fléau qui doit être éradiqué.»

Dawn Alford, directrice exécutive de la Society of Editors, a également salué les propositions et a déclaré qu'un mécanisme qui «permettra aux tribunaux de rejeter plus rapidement les affaires sans fondement et un plafonnement des coûts sont des protections essentielles qui devraient dissuader les riches d'utiliser la menace d'un procès très coûteux pour faire taire leurs critiques, et devraient permettre aux journalistes et aux autres personnes de remplir leur rôle de chien de garde du public sans intimidation.»

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Israël attaque l’Iran: fortes explosions tôt vendredi dans le centre du pays

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
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  • Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes
  • Les vols commerciaux ont été suspendus avant une reprise graduelle depuis les deux aéroports majeurs de la capitale, comme l’a annonce l’agence Irna

TEHERAN, WASHINGTON : Israël a lancé une attaque contre l'Iran, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire du week-end dernier, ont indiqué plusieurs médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains.

ABC, CBS et CNN, entre autres médias, ont rapporté les frappes tôt vendredi, heure du Moyen-Orient, en citant des responsables américains.

CNN a précisé que l'attaque israélienne n'avait pas pris pour cible d'installations nucléaires, rapportant là encore un responsable américain.

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars.

Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan (centre), sont "totalement en sécurité", a précisé l'agence Tasnim.

 


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington et Londres imposent des sanctions contre l'Iran, visant des fabricants de drones

Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
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  • Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense
  • L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol

WASHINGTON: Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont imposé jeudi des sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles", après l'attaque du week-end dernier contre Israël.

Les sanctions de Washington visent "16 personnes et deux entités permettant la production de drones iraniens" dont les Shahed qui "ont été utilisés lors de l'attaque du 13 avril", a annoncé le département du Trésor dans un communiqué.

Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense.

Le président américain Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis allaient continuer à faire "rendre des compte" à l'Iran avec ces nouvelles sanctions visant la République islamique.

Il a assuré que les sanctions étaient destinées à "limiter les programmes militaires déstabilisateurs de l'Iran", selon un communiqué de la Maison Blanche.

Les sanctions imposées par Londres ciblent, elles, "plusieurs organisations militaires iraniennes, individus et entités impliqués dans les industries iraniennes de drones et missiles balistiques", a précisé le Trésor.

L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol.

Téhéran a présenté son attaque comme une riposte à la frappe meurtrière imputée à Israël visant le consulat iranien à Damas début avril.

Eviter l'escalade 

En réponse, les pays occidentaux ont promis de renforcer leurs sanctions contre l'Iran, mais veulent aussi éviter une escalade de la violence dans la région.

L'Union européenne a ainsi décidé, mercredi lors d'un sommet à Bruxelles, d'imposer de nouvelles sanctions visant les producteurs iraniens de drones et de missiles.

Et jeudi, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a indiqué que les dirigeants des pays du G7, en réunion sur l'île italienne de Capri, discutent "de mesures supplémentaires", tout en insistant sur la nécessité d'éviter "une escalade".

Les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie) devraient appeler à des sanctions individuelles contre des personnes impliquées dans la chaîne d'approvisionnement iranienne en missiles et en drones, selon une source au sein du ministère italien des Affaires étrangères.

Et les ministres des Finances et banquiers centraux du G7, réunis à Washington, avaient promis, dans un communiqué mercredi soir, d'assurer "une coordination étroite de toute mesure future visant à affaiblir la capacité de l'Iran à acquérir, produire ou transférer des armes pour soutenir ses activités régionales déstabilisatrices".

Ils avaient par ailleurs appelé "à la stabilité dans l'ensemble de la région, au vu des risques économiques posés par une escalade régionale, notamment les perturbations du transport maritime international".