Liban: Les réseaux d'approvisionnement en eau «sont au bord de la rupture», avertit l'Unicef

Des manifestants anti-gouvernementaux scandent des slogans lors d'une manifestation, dénonçant la détérioration de la situation économique devant le siège du gouvernement à Beyrouth, le 21 juillet 2022 (Photo, AP).
Des manifestants anti-gouvernementaux scandent des slogans lors d'une manifestation, dénonçant la détérioration de la situation économique devant le siège du gouvernement à Beyrouth, le 21 juillet 2022 (Photo, AP).
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Publié le Vendredi 22 juillet 2022

Liban: Les réseaux d'approvisionnement en eau «sont au bord de la rupture», avertit l'Unicef

  • Les employés de la Banque du Liban entament leur deuxième jour de grève après un raid visant à arrêter le gouverneur, Riad Salamé
  • Le ministre de la Justice tente de calmer la situation après l'arrestation de l'évêque Moussa al-Hajj, lundi dernier

BEYROUTH: Les enfants libanais sont en danger, les systèmes d'approvisionnement en eau du pays étant au bord de la rupture, a averti l'Unicef.

«Si un effondrement total des réseaux publics d'approvisionnement en eau a jusqu'à présent été évité, les systèmes d'approvisionnement en eau sont au bord de la rupture, ce qui constitue une menace pour la santé de millions de personnes, en particulier les enfants», a prévenu l'Unicef dans un communiqué.

L'organisme des Nations unies a révélé que l'alimentation électrique limitée du Liban rend impossible le pompage d'une quantité suffisante d'eau et, dans certains cas, «entraîne l'arrêt complet des opérations de pompage».

L'Unicef a ajouté avoir déjà prévenu «il y a un an que le système d'approvisionnement en eau avait atteint un point de rupture».

Edouard Beigbeder, représentant de l'Unicef au Liban, a affirmé que «des millions de personnes au Liban sont affectées par la disponibilité limitée d'eau propre et potable, et s'attaquer à ce problème est de la plus haute importance pour la santé des enfants et des familles au Liban.

«Depuis le début de la crise, l'approvisionnement en eau par habitant auprès des établissements de distribution d'eau a considérablement diminué en raison des fréquentes coupures de courant, n’atteignant pas les 35 litres par jour, considérés comme la quantité minimale acceptable», a-t-il signalé.

«Le coût moyen de 1 000 litres d'eau transportés par camion a augmenté pour atteindre 145 000 livres libanaises (5,88 euros au taux de change de Sayrafa, précisé par la Banque du Liban) en avril 2022, soit une augmentation de près de 50% par rapport au même mois en 2021.

«Une famille de cinq personnes, buvant un total de 10 litres par jour, devrait dépenser environ 6,5 millions de livres (environ 250 euros selon Sayrafa) par an, en plus du coût de l'eau qu'elle utilise pour répondre à ses besoins de cuisine et d'hygiène», a-t-il expliqué.

D'après son rapport, l'Unicef - qui contribue financièrement au fonctionnement des pompes à eau au Liban – «a besoin de 73,52 millions d’euros par an pour maintenir les systèmes essentiels opérationnels et l'eau courante pour plus de quatre millions de personnes à travers le pays, ainsi que pour préserver l'accès et le fonctionnement des systèmes d'eau publics».

L'avertissement de l'Unicef est intervenu en plein chaos politique au Liban, source de nouvelles crises, ce qui a conduit le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, à qualifier le pays d’«Asfourieh» (maison de fous) dans un discours prononcé mercredi.

Les employés de la Banque du Liban ont poursuivi leur grève de trois jours jeudi, en protestation contre la descente de la procureure d'État du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, au siège de la banque mardi, à la recherche de son gouverneur dans le but de l'arrêter.

Le raid a eu lieu après que Riad Salamé ne s’est pas présenté pour interrogatoire sur les accusations d'enrichissement illicite et de blanchiment d'argent dont Aoun l'a accusé en mars.

Pour la deuxième journée consécutive, les opérations de change sur la plate-forme de taux Sayrafa de la banque ont été suspendues, incitant les commerçants et les citoyens à se tourner vers le marché noir pour obtenir des dollars.

Les autres opérations touchées sont la compensation de chèques, les virements à l'étranger, l'ouverture de crédits et d'autres procédures. Plus important encore, les ordres de paiement et les virements émis par le ministère des Finances ne seront pas déboursés.

Les répercussions déclenchées par l'arrestation de Moussa al-Hajj, archevêque de Haïfa et de la Terre sainte, se sont également poursuivies après sa détention lundi au poste frontalier libanais de Ras al-Naqoura, à son retour d'Israël. Il a subi un interrogatoire de onze heures, au cours duquel l'argent et les médicaments qu'il avait apportés de la part de Libanais ayant fui en Israël il y a vingt-deux ans ont été saisis.

Le Conseil des évêques maronites, qui a tenu une réunion exceptionnelle mercredi, a exprimé sa consternation face à l'arrestation d'Al-Hajj, à la saisie de son passeport et de son téléphone, et à sa convocation devant le juge militaire Fadi Akiki.

Lors d'une réunion, le Conseil a exigé le retrait d'Akiki et a qualifié l’évènement d’acte «prémédité et déterminé, à un moment remarquable et suspect, et à des fins malveillantes connues».

Le Conseil a également appelé le ministre de la Justice à prendre les mesures disciplinaires nécessaires à l'encontre des responsables, et a demandé au procureur général de cassation de renvoyer Akiki devant l'inspection judiciaire et de le congédier.

Le bureau de presse du ministre de la Justice, Henri Khouri, a annoncé jeudi que le ministre demandait à toutes les autorités judiciaires de le tenir au courant d’une façon urgente sur le développement de l'enquête avec Al-Hajj et le raid sur la banque centrale.

Walid Joumblatt, président du Parti socialiste progressiste, a appelé à traiter la situation dans le calme en soulignant la nécessité de respecter les institutions «dans ces circonstances difficiles, avant toute considération».

Sleimane Franjieh, chef du mouvement Marada et candidat à la présidence, a rencontré jeudi le patriarche maronite, Bechara Boutros al-Raï, et a affirmé que le système judiciaire libanais était politisé et que les juges faisaient l'objet d'une «intimidation politique et médiatique».

Dans une conférence de presse jeudi, le Front souverain pour le Liban a qualifié l'arrestation d'Al-Hajj de «coup d'État pour profiter des dernières élections parlementaires».

Il a déclaré que certains procureurs, personnalités sécuritaires et juges offraient leurs services aux personnes qui dirigent l'État, une référence voilée à la milice soutenue par l'Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com