Grand succès pour des artistes saoudiens lors d’une exposition organisée par deux sœurs à Venise

Saad Howede, Tola Petroleum. (Photo fournie)
Saad Howede, Tola Petroleum. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 23 juillet 2022

Grand succès pour des artistes saoudiens lors d’une exposition organisée par deux sœurs à Venise

  • Obaid Alsafi, qui s’est fait connaître l’année dernière grâce à une subvention du Misk Art, combine les nouveaux médias, l’intelligence artificielle et la poésie arabe dans sa pratique artistique
  • Dans Connection (2019), Hmoud al-Attawi évoque le toucher pixélisé des doigts, inspiré de La création d’Adam de Michel-Ange

FORMENTERA: «Nous avons passé les deux dernières années à examiner l’identité culturelle dans le monde arabe d’un point de vue sociologique», déclare Mona al-Abdallah, cocommissaire de Re-composing, une exposition au Palazzo Bembo à Venise, dédiée aux artistes saoudiens. Elle-même, sa sœur Maya (l’autre co-commissaire de l’exposition) et leur mère ont cofondé la 369 Art Gallery à Djeddah en 2014, qui délocalise cette année à Riyad.

«Nous avons choisi de nous tourner vers des artistes basés en Arabie saoudite pour cette exposition parce que ce pays est vivant. C’est à la fois ancien et nouveau. J’ai 41 ans et il y a des artistes qui n’ont que 18 ans dans ce spectacle. Je suis étonnée par le processus d’adhésion des Saoudiens. Cela en dit long sur la régénération de la culture arabe.»

Hmoud al-Attawi, Connexion. (Photo fournie)
Hmoud al-Attawi, Connexion. (Photo fournie)

Bien qu’il puisse souvent sembler que la même poignée d’artistes apparaissent constamment dans les biennales saoudiennes, de nombreux artistes participant à cette exposition sont moins connus, comme le jeune Saoudien Rexchouk, influencé par la culture pop, dont l’œuvre Pass the Bukhoor (2022) place des hommes et des femmes vert citron aux yeux écarquillés en costume traditionnel dans un cadre bordé de palmiers, où ils se nettoient avec du «bukhoor», le brûle-parfum utilisé à la maison et lors de rassemblements rituels à travers la péninsule Arabique.

Ensuite, il y a Mariam Almesawi, une artiste qui est également «experte en braille et spécialiste des troubles mentaux», selon ses dires, mais sur qui vous aurez du mal à trouver quoi que ce soit en ligne. Sa vidéo d’une simplicité trompeuse «Folklor al-Arab» (2022) représente une figure féminine tournante portant une djellaba blanche unie avec des tresses noires couvrant son visage.  

Obaid Alsafi, qui s’est fait connaître l’année dernière grâce à une subvention du Misk Art, combine les nouveaux médias, l’intelligence artificielle et la poésie arabe dans sa pratique artistique. Son œuvre Desert Insight (2022) est une horloge imaginaire encadrée d’un cercle de sable. En son centre, se trouve un moniteur programmé montrant des figures sous forme kaléidoscopique – une évocation à la fois du temps géologique et de ce que l’artiste appelle le «temps virtuel». Pendant ce temps, dans un commentaire sur le développement urbain rapide et la migration au sein du Royaume, My Mother's Rug (2021) de Saeed al-Gamhawi, une projection complexe qui a été exposée à Noor Riyadh 2021, numérise un vieux tapis familial dans un effort pour préserver le temps.

Saeed al-Gamhawi, My Mother's Rug. (Photo fournie)
Saeed al-Gamhawi, My Mother's Rug. (Photo fournie)

Le thème de «Re-composing» (Recomposer) évoque une idée éphémère d’identités fluides ou un arrangement et réarrangement musical, mais il y a un fort sentiment de matérialité et de culture matérielle dans l’exposition. Agar (2022), du cinéaste Deyaa Youssef, par exemple, est une vidéo texturale de grande qualité, mettant en scène une femme portant une abaya brodée, qui considère l’eau comme sacrée, tandis que la sculpture de Khulod Albugami, Terhal (2021) est une figure en laine sur des pieds en bois, inspirée des structures de tente et de l’adaptation au désert. M. Albugami – qui fait partie des artistes les plus établis de l’exposition – s’inspire de son héritage culturel bédouin. Dans le même ordre d’idées, Houda Terjuman, une artiste ayant des origines suisses, syriennes et marocaines, crée un palmier miniature flottant au-dessus d’un lit vert à l’aide d’une éponge de plâtre en cuivre et de fil en sciure de bois (Uprooted Palm, 2021).

Une esthétique sculpturale dramatique est exposée. L’artiste syrien Hatem al-Ahmad, né à Abha, associe des abaisse-langues dans une sculpture fluide de la taille d’un mur appelée Shlonak (2022), répertoriant la maladie (au XIXe siècle, les abaisse-langues étaient utilisés comme signe de la peste).

«Ce fut un processus profondément collaboratif», soutient Mona al-Abdallah. «Pour nous, l’œuvre devait être une forme fluide, comme une langue qui reflète la fluidité du langage.» Fait intéressant, la question «Shou lonak?» – quelle est votre couleur? – qui apparaît comme une expression familière pendant cette période évolue en «Shlonak?» (Comment allez-vous?)

Dans Connection (2019), Hmoud al-Attawi évoque le toucher pixélisé des doigts, inspiré de La création d’Adam de Michel-Ange. Il utilise des anneaux islamiques qui mesurent le nombre de perles de prière, puisque le travail représente une connexion au divin à travers les doigts et le comptage. «Hmoud al-Attawi et Saad Howede, qui partagent le studio Wasm à Riyad, sont très axés sur la recherche», déclare Mona al-Abdallah. «Parfois, ils travaillent conceptuellement sur un projet pendant un an avant de l’exécuter. Nous croyons en eux et pensons qu’ils seront la prochaine grande révélation.»

Dans Tola Petroleum (2019), M. Howede crée une grille composée de rangées de bouteilles d’oud remplies de pétrole – un regard pointu sur les symboliques traditionnelles de la culture arabe et leur interchangeabilité. C’est une synthèse soignée de la façon dont cette exposition – en tant qu’aperçu de la pratique de l’art contemporain en Arabie saoudite – indique que les traditions ancestrales constituent une partie importante, existant côte à côte avec le changement culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.