Montauban: les entrées aux urgences filtrées par interphone 24h/24

Cette photographie prise à Montauban, dans le sud de la France, le 20 juillet 2022, montre l'un des deux interphones de l'accueil des urgences, qui annonce «Vous n'êtes pas orienté par le SAMU ou un médecin, sonnez ici». (AFP).
Cette photographie prise à Montauban, dans le sud de la France, le 20 juillet 2022, montre l'un des deux interphones de l'accueil des urgences, qui annonce «Vous n'êtes pas orienté par le SAMU ou un médecin, sonnez ici». (AFP).
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Publié le Lundi 25 juillet 2022

Montauban: les entrées aux urgences filtrées par interphone 24h/24

  • Pour éviter l'engorgement de son service des urgences, en manque de médecins, l'hôpital de Montauban est un des premiers en France à en filtrer l'entrée, nuit et jour, grâce à deux interphones
  • Ce «filtrage», mis en place depuis début juillet, vise à faire le tri pour ne traiter que les cas «relevant vraiment» des urgences

MONTAUBAN : "On vous attend au centre de soins immédiats" à deux kilomètres de là, dit une voix par l'interphone, devant la porte close des urgences de Montauban. Déconcerté, l'homme rebrousse chemin, avec son frère malade et son fils handicapé.

Pour éviter l'engorgement de son service des urgences, en manque de médecins, l'hôpital de Montauban est un des premiers en France à en filtrer l'entrée, nuit et jour, grâce à deux interphones.

Le vert est réservé aux patients ayant obtenu un accord téléphonique préalable de prise en charge. Via le rouge, les autres peuvent expliquer leur cas, avant d'être autorisés à entrer. Ou pas.

Ce "filtrage", mis en place depuis début juillet, vise à faire le tri pour ne traiter que les cas "relevant vraiment" des urgences, explique l'une des chefs du service, Hélène Pizzut, 45 ans.

Le nouveau procédé se traduit par une "diminution moyenne de 25% du nombre de passages" et "le recentrage sur son coeur de métier" du service, afin aussi d'attirer davantage d'urgentistes, en nombre insuffisant en France.

Des gens se présentant sans rendez-vous sont orientés vers d'autres centres médicaux susceptibles de les soigner, comme cet homme d'une quarantaine d'années, son frère pâle de douleur et son fils autiste.

25% de patients en moins

Avec plus ou moins de succès: trois heures plus tard, il est à nouveau là, renvoyé par le centre auquel il avait été adressé. Devant la même porte fermée, il reste poli, mais semble fatigué et en colère.

Ces dernières années, le nombre de patients venant aux urgences a explosé. "On était il y a vingt ans à 20 000 entrées, on est actuellement à 40 000" par an, affirme à l'AFP l'autre chef de service, Dominique Coppin.

Cette croissance coïncide avec une baisse du nombre de généralistes libéraux. Dans le Tarn-et-Garonne, 10% de la population n'a pas de médecin traitant, rappelle cet urgentiste de 67 ans.

Si l'activité reste soutenue, elle est moins intense qu'elle ne le serait sans "filtrage", souligne-t-il, montrant la salle d'attente, où sont assis trois patients. "La vingtaine de places seraient toutes occupées."

Dans un couloir, plusieurs brancards vides. Sans "régulation" à l'entrée, ils seraient tous pris aussi, poursuit Dominique Coppin. Ce soir-là, seule une femme âgée y attend d'être soignée.

Un peu plus loin, deux patients sont alités, chacun dans une salle équipée d'appareils de mesure.

Une quinzaine de personnes au total sont à ce moment-là prises en charge aux urgences.

Travailler sereinement

D'un pas rapide, médecins et soignants passent d'une salle à l'autre, d'un box à l'autre, s'arrêtent devant un écran pour consulter les dossiers des patients, échangent entre eux.

S'ils n'arrêtent jamais, ils ne semblent toutefois pas particulièrement stressés. Pour Hélène Pizzut, depuis la mise en place des interphones, le personnel peut en effet travailler avec davantage de "sérénité".

Le choix fait à Montauban correspond, admet-t-elle, à l'idée que se fait le gouvernement de l'accès aux urgences.

Pour limiter leur engorgement, le nouveau ministre de la Santé, François Braun, a exhorté à contacter d'abord "le 15", où les appels ont du même coup augmenté.

Ainsi, à Montauban, la baisse de 25% de l'activité aux urgences s'est accompagnée d'une hausse de plus de 50% des appels au Samu.

La Première ministre, Elisabeth Borne, a aussi souhaité début juillet "que chacun puisse prendre le réflexe du '15' et ne pas venir systématiquement aux urgences".

Elle relayait ainsi plus sobrement le message de M. Braun qui avait estimé, avant sa prise de fonction: "Les urgences, ça ne peut plus être +open bar+!".

Mais le président de l'association des usagers de l'hôpital de Montauban, Maurice Souleil, voit les choses autrement.

Selon lui, il vaudrait mieux revenir sur des décennies de "politiques de destruction de l'hôpital public", cause de la saturation des urgences et des déserts médicaux.

Il dénonce aussi la limitation des entrées en faculté de médecine -numerus clausus supprimé en 2018- ou le financement des hôpitaux en fonction de leur niveau d'activité.

A Montauban, les usagers s'inquiètent en outre du projet de construction d'un nouvel hôpital en dehors du centre-ville, qui leur serait moins accessible.


Un nouvel élan pour le dialogue culturel entre la France et l’Arabie saoudite

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  • La France et l’Arabie saoudite ont signé un accord prévoyant la création d’un pavillon saoudien permanent au Centre Pompidou, vitrine de l’art contemporain et du dialogue culturel
  • Ce partenariat s’accompagne du développement du Musée d’art contemporain d’AlUla et d’une exposition commune en 2026, prolongeant huit ans de coopération exemplaire entre les deux pays

PARIS: Un nouvel accord culturel vient renforcer les liens entre la France et l’Arabie saoudite. À l’occasion d’une rencontre à Paris entre le Prince Badr ben Abdullah ben Farhan Al Saud, ministre saoudien de la Culture et gouverneur de The Royal Commission for AlUla, et Rachida Dati, ministre française de la Culture, un partenariat a été signé entre la Royal Commission for AlUla et le Centre Pompidou.

La cérémonie s’est déroulée en présence de Jean-Yves Le Drian, président de l’Agence française pour le développement d’AlUla (AFALULA), Abeer M. AlAkel, directrice générale de la Royal Commission for AlUla, et Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou.

L’accord prévoit la création d’un pavillon permanent du Royaume d’Arabie saoudite au Centre Pompidou. Ce nouvel espace sera une vitrine de l’art saoudien, arabe et international, et incarnera la volonté commune des deux pays de renforcer le dialogue entre les cultures et de promouvoir l'art contemporain.

Le partenariat vise également à développer le Musée d’art contemporain d’AlUla, en Arabie saoudite, ainsi qu’à présenter de nouvelles œuvres lors de l’exposition “Arduna”, programmée en janvier 2026 dans le cadre du Festival des Arts d’AlUla. Cet événement, fruit d’une collaboration entre Arts AlUla, le Centre Pompidou et AFALULA, illustrera la dynamique culturelle en plein essor autour du site historique d’AlUla.

Ce projet s’inscrit dans la continuité de la coopération franco-saoudienne engagée depuis huit ans autour d’AlUla, oasis millénaire devenue un symbole d’innovation et de partage.

Pour Paris comme pour Riyad, cet accord marque une nouvelle étape dans la diplomatie culturelle, où la collaboration artistique devient un vecteur de rapprochement et de compréhension mutuelle.


Menaces en prison contre Sarkozy: deux détenus jugés le 19 décembre

Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
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  • Deux détenus de la prison de la Santé, accusés d’avoir menacé Nicolas Sarkozy dans une vidéo diffusée après son incarcération, seront finalement jugés le 19 décembre à Paris
  • L’un des prévenus est poursuivi pour menaces de mort, l’autre pour détention illégale d’un téléphone en cellule. L’affaire intervient alors que l’incarcération de Nicolas Sarkozy, condamné pour financement libyen, est sans précédent sous la Ve République

PARIS: Deux détenus de la Santé, qui devaient être jugés vendredi en comparution immédiate à Paris pour une vidéo de menaces visant Nicolas Sarkozy, diffusée sur les réseaux sociaux après l'incarcération cette semaine de l'ancien président dans cette prison parisienne, comparaîtront finalement le 19 décembre.

Ilies B., 28 ans, et Ange O., 24 ans, ont obtenu un délai pour préparer leur défense devant le tribunal correctionnel de Paris où ils avaient été déférés en comparution immédiate.

Il est reproché à Ilies B. d'avoir "menacé de mort" M. Sarkozy "de manière réitérée" par les propos "Il (M. Sarkozy) va passer une mauvaise détention", "on va venger Kadhafi, on est au courant de tout Sarko".

Selon son conseil Georges Parastatis, son client aurait crié "Rends l'argent!", "Takieddine, on est au courant!" et "On va venger Kadhafi!".

Ange O. sera lui jugé pour avoir détenu illégalement en détention un téléphone portable dont il a refusé de donner le code aux enquêteurs.

Ilies B. est détenu dans l'attente de son procès en appel les 2 et 3 décembre devant les assises d'Evry, après une peine en première instance de treize ans de réclusion criminelle pour des faits d'extorsion commis avec arme, selon les débats à l'audience.

Ange O. est en détention provisoire dans le cadre d'une enquête pour infraction à la législation sur les stupéfiants.

Relevant que les affaires de portables en détention arrivaient rarement au tribunal, son avocat Robin Crépieux a demandé de "mettre en perspective ce dossier avec la façon dont c'est traité".

Les deux hommes vont quitter la Santé et être transférés à Osny (Val d'Oise) et Fleury-Mérogis (Essonne).

Nicolas Sarkozy s'est constitué partie civile dans ce dossier: il s'agit de "menaces de mort qui ont eu un retentissement qui ne peut être laissé sans réponse pénale", a expliqué à l'AFP son avocat Isaac Arnoud.

Les deux hommes avaient été placés en garde à vue après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo, manifestement tournée par un détenu de l'établissement pénitentiaire, proférant des menaces à l'arrivée de Nicolas Sarkozy le 21 octobre.

L'ancien chef de l'État a été condamné le 25 septembre à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, reconnu coupable d'avoir sciemment laissé des proches démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.

Nicolas Sarkozy a fait appel. Son incarcération est une première dans l'histoire de la République. Deux policiers assurent sa protection en détention, une mesure exceptionnelle.


Tempête Benjamin: gros coup de vent jeudi sur le littoral et l'intérieur du pays

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
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  • La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin
  • Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi

BORDEAUX: La tempête Benjamin occasionne de "fortes rafales" de vent sur une "bonne partie du territoire" jeudi, avec de grosses vagues sur le littoral atlantique et les côtes de la Manche, selon Météo France qui a placé 19 départements au total en vigilance orange.

Les départements concernés jeudi par la vigilance orange pour épisode venteux, à des heures diverses, sont le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Manche, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aude et les deux départements de Corse, auxquels Météo-France a ajouté la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes dans son dernier bulletin jeudi matin.

Cette même vigilance a en revanche été levée dans le Puy-de-Dôme.

La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin.

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs du Puy-de-Dôme, les Corbières ou les plaines des Pyrénées-Orientales, avertit le prévisionniste.

Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi.

Sur les côtes de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'en Seine-Maritime, les vents forts soufflant d'ouest à nord-ouest, qui se sont renforcés en cours de nuit dans le golfe de Gascogne puis en Manche jeudi matin, engendreront "de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer", ajoute Météo-France.

Ce phénomène, combiné à des coefficients de marée "de vive-eau" (autour de 80), pourrait provoquer des "submersions marines" sur le littoral de ces quatre départements placés en vigilance orange à ce titre, le risque étant le plus marqué au moment des pleines mers.

Enfin, après plusieurs jours de précipitations abondantes avec des cumuls compris entre 40 et 90 mm (soit 40 à 90 litres d'eau par mètre carré), les départements de la Corrèze et du Cantal sont placés quant à eux en vigilance orange pour le risque d'inondation.