L'horizon s'assombrit pour l'économie mondiale, alerte le FMI

Pour 2023, la prévision mondiale est encore plus dégradée, perdant 0,7 points, pour tomber à 2,9%, à cause notamment des conséquences de la lutte contre l'inflation. (Photo, AFP)
Pour 2023, la prévision mondiale est encore plus dégradée, perdant 0,7 points, pour tomber à 2,9%, à cause notamment des conséquences de la lutte contre l'inflation. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 26 juillet 2022

L'horizon s'assombrit pour l'économie mondiale, alerte le FMI

  • « L'économie mondiale, encore sous le choc de la pandémie et de l'invasion russe de l'Ukraine, fait face à des perspectives de plus en plus sombres et incertaines»
  • La croissance mondiale n'est désormais plus attendue qu'à 3,2% en 2022, soit 0,4 point de moins que ce qui était anticipé en avril

WASHINGTON : L'économie mondiale est prise dans une tempête de chocs et d'incertitudes, alors qu'elle tentait de se relever de la Covid-19, selon le FMI, qui a révisé mardi en baisse ses prévisions de croissance et alerte sur les nombreux risques en vue.

"L'économie mondiale, encore sous le choc de la pandémie et de l'invasion russe de l'Ukraine, fait face à des perspectives de plus en plus sombres et incertaines", observe l'économiste en chef du Fonds monétaire international, Pierre-Olivier Gourinchas, dans une note de blog.

"De nombreux risques" évoqués par le FMI dans ses dernières prévisions, en avril, "ont commencé à se concrétiser", alerte-t-il, et "le monde pourrait bientôt se trouver au bord d'une récession mondiale, deux ans seulement après la dernière".

Par conséquent, la croissance mondiale n'est désormais plus attendue qu'à 3,2% en 2022, soit 0,4 point de moins que ce qui était anticipé en avril.

"Cela reflète le ralentissement de la croissance dans les trois plus grandes économies du monde – les Etats-Unis, la Chine et la zone euro – avec des conséquences importantes pour les perspectives mondiales", observe Pierre-Olivier Gourinchas.

La prévision de croissance des Etats-Unis pour cette année est abaissée de 1,4 point par rapport à avril, à 2,3%, en raison d'"une croissance plus faible en début d'année", et des conséquences de la forte inflation.

La Chine a enregistré "un ralentissement pire que prévu", avec 3,3% de croissance prévue (-1,1 point) à cause des fermetures liées à la Covid-19, et de "l'aggravation de la crise immobilière".

La prévision de croissance pour la zone euro est abaissée de 0,2 point seulement, à 2,6%, plombée par l'Allemagne, la France et l'Espagne, en conséquence, entre autres, de la guerre en Ukraine.

«Chocs»

La Russie en revanche, qui fait face à une vague de sanctions internationales en répercussions à cette attaque, devrait voir son économie plonger un peu moins qu'attendu en 2022, de 6%, et non de 8,5% comme anticipé il y a trois mois.

Guerre en Ukraine, inflation, fort ralentissement économique en Chine: "Plusieurs chocs ont frappé une économie mondiale déjà fragilisée par la pandémie", relève le FMI.

Les prix ne cessent de grimper, partout dans le monde. L'inflation devrait atteindre 8,3% cette année à l'échelle mondiale (+0,9 point par rapport aux prévisions d'avril). La guerre en Ukraine a fait flamber les prix de l'alimentation et de l'énergie, pesant particulièrement lourd sur les populations les plus pauvres.

Face à cela, les banques centrales, dont la Fed aux Etats-Unis et la BCE en Europe, ont commencé à refermer le robinet des liquidités pour restreindre la consommation et desserrer la pression sur les prix.

Mais cela ne se fera pas sans mal, avertit le FMI: "Une politique monétaire plus stricte aura inévitablement des coûts économiques, mais tout retard ne fera que les exacerber".

Pour protéger les populations les plus vulnérables, "un soutien budgétaire ciblé (de la part des gouvernements) peut aider à amortir l'impact", sans toutefois alourdir les dettes publiques, car les taux d'intérêts ont augmenté, avertit encore l'institution de Bretton Woods.

Risques nombreux

Pour 2023, la prévision mondiale est encore plus dégradée, perdant 0,7 points, pour tomber à 2,9%, à cause notamment des conséquences de la lutte contre l'inflation.

Et la réalité pourrait ainsi s'avérer encore pire, tant les risques pesant sur l'économie sont nombreux.

La guerre en Ukraine pourrait faire croître plus avant les prix de l'énergie, et "un arrêt complet des exportations de gaz russe vers les économies européennes en 2022 ferait largement augmenter l'inflation dans le monde à cause de prix de l'énergie plus élevés".

La lutte contre l'inflation pourrait elle, se révéler "plus coûteuse qu'attendu", souligne encore le FMI, relevant que "le risque de récession est particulièrement important en 2023".

Et le resserrement des conditions financières, en faisant grimper les taux d'intérêt, pourrait provoquer des situations de surendettement dans les pays émergents et en développement.

La croissance mondiale, qui avait reculé de 3,1% en 2020 sous l'effet de la Covid-19, a rebondi de 6,1% en 2021.


L’architecture au service d’un futur urbain durable et inclusif

Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. (Photo: fournie)
Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. (Photo: fournie)
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  • Le French Architecture Tour 2025 réunit 15 agences françaises aux Émirats pour explorer des partenariats sur l’urbanisme durable, l’ingénierie et l’innovation
  • Avec une croissance de 22 % prévue dans la construction aux UAE, la mission française cible des projets ambitieux à Abou Dhabi, Dubaï et Sharjah

ABOU DHABI: Le French Architecture Tour 2025 a officiellement débuté aux Émirats arabes unis, réunissant une délégation de 15 agences françaises de premier plan dans les domaines de l’architecture, de l’ingénierie et du paysage. Organisée par Business France en partenariat avec l’association AFEX (Architectes Français à l’Export), cette mission ambitionne de renforcer les liens franco-émiriens autour d’un développement urbain durable, connecté et tourné vers l’avenir.

« Cette tournée incarne notre volonté commune de bâtir des environnements urbains durables, inclusifs et résilients », a déclaré S.E. Nicolas Niemtchinow, ambassadeur de France aux Émirats, lors de la cérémonie d’ouverture à La Résidence de France à Abou Dhabi. « Les entreprises françaises viennent avec un savoir-faire de renommée mondiale, mais aussi avec une volonté sincère de participer activement au développement de ce pays. »

Le secteur de la construction aux Émirats connaît une croissance fulgurante, avec une projection de 130 milliards de dollars d’ici 2029, soit une augmentation de 22 %. De grands projets structurants incarnent cette dynamique : à Abou Dhabi, le musée Guggenheim (le plus grand au monde) et la communauté de Ramhan Island valorisent le patrimoine et le luxe ; à Dubaï, The Loop, une promenade de 93 km climatisée, et le district urbain technologique basé sur l’IA à Al Jaddaf positionnent l’émirat à la pointe de l’innovation. À Sharjah, les projets Aljada et Sharjah Sustainable City illustrent l'engagement pour un urbanisme écologique.

Dans ce contexte de compétition accrue et d’innovation, l’expertise française en matière d’architecture durable, de design urbain et de solutions techniques trouve une place stratégique.

La délégation 2025 réunit des agences renommées telles que PCA-Stream, AW², Terrell, Etienne Tricaud Architecture et Architecturestudio, connues pour leur approche innovante et leur rayonnement international. Elles sont accompagnées de structures spécialisées comme AIA Life Designers, Atelier Joan Gaudin, Franklin Azzi, Ubique Groupe ou encore AC&T Paysages & Territoires.

Des entreprises industrielles telles qu’Alphi (coffrages) et Echame (cloisons acoustiques, bardage) complètent la chaîne de valeur, tout comme FlexLedLight, experte en éclairage architectural via son partenaire régional Option 1 World.

« Nos membres sont animés par une vision humaniste de la ville et un haut niveau d’exigence technique », souligne Madeleine Houbart, secrétaire générale de l’AFEX.

Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. Des rencontres ciblées avec des acteurs locaux tels que Miral et Shurooq (Sharjah Investment and Development Authority) entre autres ont permis d’identifier des opportunités concrètes de collaboration.

Le French Architecture Tour 2025 incarne ainsi une volonté partagée : unir excellence française et ambitions émiriennes pour construire les villes durables, innovantes et humaines de demain.


Démission de Lecornu: les banques françaises dévissent en Bourse

L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française. (AFP)
L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française. (AFP)
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  • Les cours des banques françaises, très sensibles au coût de la dette françaises, n'ont pas résisté à la hausse brutale du taux d'intérêt de la France à dix ans, passé de 3,51% hier à 3,61% juste après la démission de Sébastien Lecornu
  • "Les banques françaises mais également les banques européennes sont dans le rouge, car elles détiennent de la dette françaises. Avec la hausse du taux (d'intérêt) à dix ans, les investisseurs réajustent leur risque", explique Alexandre Baradez

PARIS: L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française.

BNP Paribas (-4,35% vers 12H10), la Société Générale (-5,91%) et le Crédit Agricole (-4,35%) ont immédiatement plongé après l'annonce, survenue peu après l'ouverture de la Bourse.

Vers 12H10, le CAC 40 dans son ensemble plongeait de 1,49%, après avoir brièvement chuté de plus de 2% peu après la démission de Sébastien Lecornu.

La chute des banques est "100% attribuable à cette décision politique", a indiqué à l'AFP Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marché chez IG France.

Les cours des banques françaises, très sensibles au coût de la dette françaises, n'ont pas résisté à la hausse brutale du taux d'intérêt de la France à dix ans, passé de 3,51% hier à 3,61% juste après la démission de Sébastien Lecornu.

"Les banques françaises mais également les banques européennes sont dans le rouge, car elles détiennent de la dette françaises. Avec la hausse du taux (d'intérêt) à dix ans, les investisseurs réajustent leur risque", explique Alexandre Baradez.

Or sur le taux d'intérêt de la France à dix ans, "si le seuil des 3,60% est franchi, la dette française pourrait être exposée à des attaques massives, amplifiant la nervosité des marchés", s'est inquiété Antoine Andreani, qui dirige la recherche chez XTB France.

L'écart entre les taux d'emprunt français et allemand sur les marchés a quant à lui atteint 89 points de base dans la foulée de la démission du Premier ministre, au plus haut depuis janvier. La veille, l'écart était de 81 points de base.

"La démission de Lecornu plonge la scène politique dans l'incertitude. Les investisseurs craignent un effet domino sur la politique économique et budgétaire", a encore commenté Antoine Andreani.


Eolien en mer: TotalEnergies et EDF pourraient devenir partenaires dans la Manche

Cette photographie montre les éoliennes de TotalEnergies dans le parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île française de la Réunion, le 22 janvier 2025. (AFP)
Cette photographie montre les éoliennes de TotalEnergies dans le parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île française de la Réunion, le 22 janvier 2025. (AFP)
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  • TotalEnergies, lauréat du projet éolien Centre Manche 2, pourrait s’allier à EDF après le désistement de son partenaire RWE, qui se retire du secteur des renouvelables
  • EDF, déjà impliqué dans le projet voisin Centre Manche 1, devient un partenaire stratégique potentiel

PARIS: Le géant français des hydrocarbures TotalEnergies, qui a remporté la semaine dernière l'appel d'offres pour le plus grand parc éolien en mer du pays, dans la Manche, pourrait finalement s'allier avec EDF sur ce projet, a-t-il indiqué vendredi, confirmant une information des Echos.

TotalEnergies a emporté la semaine dernière, face à EDF, l'appel d'offres pour le parc éolien Centre Manche 2, mais son partenaire au sein du consortium victorieux, RWE, a fait part de son intention de jeter l'éponge. Le groupe allemand, candidat lors du lancement de l'appel d’offres en 2022, a depuis décidé de réduire ses investissements dans les renouvelables.

EDF Renouvelables avait de son côté remporté en 2023 l'appel d'offres pour le parc Centre Manche 1, qui doit jouxter celui de TotalEnergies. Mais ses conditions financières sont moins favorables, avec un prix d'achat de l'électricité fixé à 44,9 euros le mégawattheure (MWh) contre 66 euros pour celui de TotalEnergies.

"Pour TotalEnergies, EDF est un partenaire naturel" en cas de départ de RWE, a déclaré un porte-parole du géant pétro-gazier à l'AFP. Le groupe a pour habitude de gérer en partenariats ses grandes infrastructures de production d'énergie, renouvelable ou de pétrole et de gaz.

Contacté par l'AFP, EDF Renouvelables n'a pas fait de commentaire.

Un observateur du dossier fait valoir que l'entreprise publique "a tout intérêt" à entrer dans le second parc "pour améliorer sa rentabilité" alors que son projet voisin est à la peine.

Selon Les Echos, qui cite une source proche du dossier, un abandon du projet Centre Manche 1 "n'est pas envisagé, mais dans les conditions actuelles, prendre une décision finale d'investissement n'est pas possible".

Centre Manche 1 doit avoir une puissance de 1 gigawatt (GW), soit la consommation électrique d’environ 800.000 foyers, tandis que celle de Centre Manche 2, de 1,5 GW, alimentera en électricité verte plus d'un million de foyers.