Journaliste palestinienne tuée: Washington reste sourd aux appels à une enquête indépendante

La journaliste d'Al Jazeera Shireen Abu Akleh, qui a été tuée lors d'un raid israélien à Jénine, est exposée au siège d'Al-Jazeera à Doha, au Qatar, en mai 2022 (Photo, Reuters).
La journaliste d'Al Jazeera Shireen Abu Akleh, qui a été tuée lors d'un raid israélien à Jénine, est exposée au siège d'Al-Jazeera à Doha, au Qatar, en mai 2022 (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 27 juillet 2022

Journaliste palestinienne tuée: Washington reste sourd aux appels à une enquête indépendante

  • Les proches de la journaliste se sont rendus à Washington à l'invitation de M. Blinken
  • Israël a toujours démenti que la journaliste d'Al Jazeera ait été prise délibérément pour cible

WASHINGTON: La famille de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, tuée en mai dernier, a pressé mardi Antony Blinken de faire rendre des comptes en Israël, mais le chef de la diplomatie américaine est resté sourd aux appels à une enquête indépendante.

Les proches de la journaliste, tuée alors qu'elle couvrait une opération militaire israélienne en Cisjordanie occupée, se sont rendus à Washington à l'invitation de M. Blinken après avoir tenté, sans succès, de rencontrer le président Joe Biden lors de sa récente visite en Israël et dans les Territoires occupés.

"Nous continuons à demander des comptes et à réclamer justice pour Shireen", a déclaré à l'AFP la nièce de la journaliste, Lina Abu Akleh, à sa sortie du département d'État après un entretien de près d'une heure avec M. Blinken.

"Si personne n'est tenu responsable du meurtre de Shireen, c'est une sorte de feu vert donné à d'autres gouvernements pour tuer des citoyens américains", a ajouté la jeune femme de 27 ans, qui était notamment accompagnée du frère de la journaliste, Tony.

Lina Abu Akleh a indiqué que le secrétaire d'État américain avait compris les inquiétudes de la famille et promis "d'établir un meilleur canal de communication".

Mais il "n'a pris aucun engagement" sur les appels de la famille à lancer une enquête américaine indépendante sur les circonstances de la mort de la journaliste, a-t-elle ajouté.

Star de la chaîne panarabe Al Jazeera, Shireen Abu Akleh était équipée d'un gilet pare-balles avec la mention "presse" et d'un casque de reportage lorsqu'elle a été tuée d'une balle dans la tête le 11 mai à Jénine. Aucun combattant palestinien n'était à proximité de la reporter, et des soldats israéliens étaient, eux, postés, à environ 200 mètres.

Le 4 juillet, les États-Unis avaient conclu dans un communiqué qu'elle avait "vraisemblablement" été tuée par un tir provenant d'une position israélienne, sans avoir de raison de croire que sa mort ait été intentionnelle. La famille avait critiqué ce communiqué.

Enquête «approfondie»

Interrogé mardi sur la possibilité d'une nouvelle enquête américaine, le porte-parole du département d'État, Ned Price, a invoqué le communiqué du 4 juillet, laissant entendre que pour les États-Unis, c'était suffisant.

"Nous pensons que la publication de ces conclusions démontre notre engagement envers une enquête crédible, une enquête approfondie et, surtout, une enquête qui établit des responsabilités", a-t-il déclaré à la presse.

L'armée israélienne dispose de "procédures pour éviter les victimes civiles" et "pour s'assurer que cela ne se reproduire pas", a-t-il ajouté.

M. Blinken a présenté "nos plus profondes condoléances" à la famille et a rendu hommage à Shireen Abu Akleh, une journaliste "sans peur en quête de vérité", a encore déclaré M. Price.

Israël a toujours démenti que la journaliste d'Al Jazeera ait été prise délibérément pour cible. L'armée israélienne avait dans un premier temps évoqué l'hypothèse qu'un homme armé palestinien soit à l'origine du tir, avant de se rétracter.

M. Blinken avait critiqué "l'intrusion de la police israélienne" lors des obsèques de la journaliste. Des policiers israéliens armés de matraques avaient tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens. À la suite de cette intervention, le cercueil avait failli tomber des mains des porteurs, mais avait été rattrapé in extremis.

Les proches de Shireen Abu Akleh doivent aussi rencontrer des élus du Congrès qui ont appelé à une enquête du FBI.

"Si nous permettons que le meurtre de Shireen soit oublié, nous envoyons le message que les vies des citoyens américains de l'étranger n'ont pas d'importance, que les vies des Palestiniens qui vivent sous occupation israélienne n'ont pas d'importance, et que les journalistes les plus courageux du monde, ceux qui couvrent l'impact humain des conflits armés et de la violence, peuvent être sacrifiés", avait noté le frère de Shireen, Tony Abu Akleh, avant les entretiens avec les dirigeants américains.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.