Mini-tsunami en mer Égée et deux jeunes tués à Samos

Destructions sur l'île de Samos à la suite du fort séisme qui a frappé la Grèce et la Turquie le 20 octobre 2020 (STR/Eurokinissi/AFP)
Destructions sur l'île de Samos à la suite du fort séisme qui a frappé la Grèce et la Turquie le 20 octobre 2020 (STR/Eurokinissi/AFP)
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Publié le Vendredi 30 octobre 2020

Mini-tsunami en mer Égée et deux jeunes tués à Samos

  • Une partie de la cathédrale de Karlovassi, l'un de deux ports de l'île, s'est effondrée, ainsi que certaines vieilles maisons de Vathy, l'autre port
  • Un "mini-tsunami" s'est produit à Samos quelques minutes après le fort séisme qui s'est produit à 11H51 GMT, le niveau d'eau au port de Vathy étant monté jusqu'à 50 cm, selon la Ert

ATHÈNES : Au moins quatre personnes ont été blessées légèrement à Samos à la suite d'un fort séisme de 6,7 qui a frappé cette île grecque en mer Egée en même temps que la ville turque proche d'Izmir, provoquant un mini-tsunami et des dégâts matériels, selon des sources concordantes.

L'Agence de presse grecque Ana et la télévision publique Ert ont fait état "de quatre personnes blessées légèrement" qui ont été hospitalisées.

"Il y a des blessés mais pas de blessés graves, il s'agit surtout des blessures orthopédiques", a déclaré à la Ert le directeur de l'hôpital de Samos, Nikos Stephanis, sans toutefois préciser leur nombre.

Selon la radio Skaï, le nombre de blessés légers s'élève à huit, dont cinq ont été hospitalisés. 

Une partie de la cathédrale de Karlovassi, l'un de deux ports de l'île, s'est effondrée, ainsi que certaines vieilles maisons de Vathy, l'autre port.

Toutefois  "aucune personne n'a été pour l'instant bloquée dans des maisons", a indiqué à l'AFP un porte-parole des pompiers. 

"Samos a résisté", a tweeté le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, appelant ses habitants à rester "vigilants" durant les prochaines heures. 

M. Mitsotakis, qui devait s'adresser à la nation vendredi après-midi et annoncer de nouvelles mesures pour lutter contre la propagation de l'épidémie de coronavirus, a reporté son allocution à samedi. 

Un "mini-tsunami" s'est produit à Samos quelques minutes après le fort séisme qui s'est produit à 11H51 GMT, le niveau d'eau au port de Vathy étant monté jusqu'à 50 cm, selon la Ert.

"C'était un fort séisme, j'ai pris mon bébé et je suis sortie", a raconté à l'AFP Irini Georgali, habitante d'un village situé à six kilomètres de Vathy dont la maison n'a pas subi de dégâts.

"C'était le chaos, nous n'avons jamais vécu cela... Pour l'instant nous n'avons pas de victimes. Certains bâtiments ont été abîmés, une église notamment", située dans le port de Karlovassi, a expliqué à Ert Giorgos Dionysiou, vice-maire de Samos.

Le séisme à Samos a fortement été ressenti sur l'île de Crète et à Athènes. Son épicentre est situé à "19 kilomètres au large de Samos et à deux kilomètres de profondeur", selon un communiqué de l'Observatoire grec de sismologie.

D'après Sharif Mohamed, un réfugié irakien habitant dans le camp de Vathi, "tout le monde a eu peur et la police a appelé à s'éloigner de la mer". 

Aucun blessé n'a jusqu'ici été enregistré parmi les 4 500 demandeurs d'asile qui vivent dans le camp surpeuplé de Vathy, selon les autorités locales.

L'aéroport de l'île a rouvert après être resté fermé presque une heure.

La Protection civile grecque a averti par SMS les habitants de Samos de rester "en plein air et loin des bâtiments" et de "s'éloigner des côtes".

Le secrétaire général du service d'asile Manos Logothetis et le vice-ministre de la Protection civile Nikos Hardalias doivent se rendre sur place pour évaluer la situation, selon des communiqués officiels.

De son côté, le ministre des Migrations Notis Mitarachi doit visiter l'île proche de Chios, où le séisme a été ressenti et où se trouve également un camp de demandeurs d'asile comptant plus de 3 400 personnes.

Deux jeunes tués par l'écroulement d'un mur

Deux adolescents ont été tués sur l'île grecque de Samos par l'écroulement d'un mur lors du fort séisme de 6,7 qui a frappé vendredi cette île de l'archipel de Dodécannèse en mer Egée, a indiqué la télévision publique Ert.

Selon Ert, il s'agirait de "deux jeunes élèves" dont l'âge serait de 15 et 17 ans tués à Vathy, port de Samos. 

Selon la radio Skaï, les deux jeunes rentraient chez-eux de l'école lors du séisme survenu à 11H51 GMT (13H51 locales). 

De son côté le service des pompiers a indiqué à l'AFP que "deux jeunes sans connaissance ont été retirés des gravats d'un mur qui s'était écroulé et transférés à l'hôpital pour être identifiés". 

Dans un premier temps les autorités grecques n'avaient pas fait état de morts après ce séisme dont l'épicentre est situé au large de Samos. Mais quelques heures plus tard les pompiers ont reçu un appel pour secourir les deux adolescents ensevelis sous des gravats du mur.

De nombreux dégâts ont été  provoqués à Samos par l'écroulement des murs de vieilles maisons, selon les autorités.

Ce séisme qui a également frappé la Turquie voisine a fait au moins quatre morts et 120 blessés à Izmir, grande ville turque en face de Samos.

La Grèce est située sur d'importantes failles géologiques et les tremblements de terre y sont fréquents, surtout en mer, le plus souvent sans faire de victime. Le dernier séisme mortel, de magnitude 6,7, avait eu lieu sur l’île de Kos, proche de Samos, en mer Égée en juillet 2017, tuant deux personnes. 


Le Premier ministre canadien, Mark Carney, se rend à Kiev pour la fête de l'indépendance de l'Ukraine

Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
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  • « En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X
  • Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent.

KIEV : Le Premier ministre canadien, M. Carney, est arrivé dimanche à Kiev pour célébrer la fête de l'indépendance ukrainienne, alors que les dirigeants mondiaux exercent une pression croissante pour mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie.

« En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X à son arrivée dans la capitale ukrainienne.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiha, a accueilli le Premier ministre canadien à la sortie du train, à Kiev, comme en témoignent des photos partagées sur son compte X.

« Nous sommes reconnaissants au Canada de partager ce jour important avec nous et nous apprécions tout le soutien », a-t-il écrit sur X, expliquant que M. Carney participera aux célébrations du jour de l'Indépendance et rencontrera le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent, une solution défendue par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre.

Le même jour, l'Ukraine a lancé une série d'attaques de drones sur le territoire russe, provoquant des incendies dans une centrale nucléaire et un terminal pétrolier.

Les forces russes continuent, elles, de progresser lentement sur le front, annonçant samedi avoir pris deux villages dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.


L'Ukraine lance une série d'attaques contre la Russie le jour de son indépendance

(Photo Fournie)
(Photo Fournie)
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  • « Voici comment l'Ukraine réagit lorsque ses appels à la paix sont ignorés », a déclaré le président Volodymyr Zelensky, alors que la perspective d'une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine s'éloigne.
  • Depuis le début des combats, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) met en garde contre le risque d'une catastrophe, notamment à la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine,

KIEV : L'Ukraine a lancé une série d'attaques aux drones sur le territoire russe dimanche, jour où elle célèbre son indépendance, une réaction selon Kiev à l'enlisement des efforts diplomatiques pour régler le conflit. 

« Voici comment l'Ukraine réagit lorsque ses appels à la paix sont ignorés », a déclaré le président Volodymyr Zelensky, alors que la perspective d'une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine s'éloigne.

Les drones ukrainiens ont provoqué des incendies dans une centrale nucléaire et un terminal pétrolier russes.

Dans la nuit, les autorités locales russes ont indiqué avoir intercepté des drones ukrainiens dans des régions parfois éloignées du front, comme celle de Saint-Pétersbourg (nord-ouest) ou sur la Volga.

Abattu peu après minuit par la défense antiaérienne russe, l'un des engins « a explosé et endommagé un transformateur auxiliaire » sur le terrain de la centrale nucléaire située dans la région de Koursk, frontalière de l'Ukraine, a annoncé son opérateur sur son compte Telegram.

« L'incendie a été éteint », a-t-on ajouté, précisant qu'il n'y avait aucune victime, mais que le fonctionnement d'un réacteur avait été réduit. « Le niveau de radiation sur le site industriel de la centrale nucléaire de Koursk et dans les environs n'a pas changé et correspond aux niveaux normaux », selon la même source. 

En août 2024, Vladimir Poutine avait accusé Kiev de vouloir frapper la centrale située dans la région de Koursk, alors sous l'offensive ukrainienne. Les forces russes l'ont reprise au printemps.

Depuis le début des combats, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) met en garde contre le risque d'une catastrophe, notamment à la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, occupée par la Russie depuis mars 2022.

Par ailleurs, sur la côte de la mer Baltique, l'interception de dix drones au-dessus du port d'Oust-Louga, près de Saint-Pétersbourg, a provoqué un incendie dans un terminal pétrolier du groupe russe Novatek, a indiqué le gouverneur régional Alexandre Drozdenko sur Telegram.

« Les pompiers et le ministère des Situations d'urgence sont à l'œuvre pour l'éteindre », a-t-il ajouté.

« Plus jamais contrainte »

« L'Ukraine ne sera plus jamais contrainte dans l'histoire d'endurer la honte que les Russes appellent un « compromis » », a martelé Volodymyr Zelensky, insistant sur le fait que Kiev avait besoin « d'une paix juste ».

Le président ukrainien s'exprimait alors que son pays célébrait dimanche les 34 ans de son indépendance, une journée marquée par la visite à Kiev du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, dont le pays « renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a-t-il écrit sur X.

La Russie a lancé une offensive militaire à grande échelle en Ukraine en février 2022 et contrôle actuellement environ 20 % de ce pays voisin, dont la Crimée, péninsule annexée en 2014.

Ces dernières semaines, alors que les discussions pour mettre fin au conflit s'accéléraient sous la pression de Donald Trump, l'Ukraine a lancé des dizaines de drones vers le territoire russe. L'objectif est de viser les raffineries et les dépôts de pétrole russes afin d'entraver leur capacité à financer l'offensive.

Ces attaques sont accusées d'être à l'origine de la flambée des prix des carburants en Russie, qui ont atteint des records, malgré la suspension des exportations d'essence décrétée par le gouvernement.

Vendredi, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a annoncé de son côté avoir demandé l'aide de Donald Trump pour résoudre ses problèmes d'approvisionnement en pétrole russe via l'oléoduc Droujba, bombardé selon lui par Kiev. 

Avancées russes 

Alors que l'Ukraine est bombardée quotidiennement, une femme de 47 ans a trouvé la mort dimanche matin dans une frappe de drone russe dans la région de Dnipropetrovsk, dans l'est du pays, a annoncé le gouverneur régional.

Les forces aériennes ukrainiennes ont indiqué que la Russie avait lancé 72 drones de type Shahed, divers types de leurres et un missile balistique lors de cette attaque. Elles ont également précisé avoir enregistré « les impacts de 24 drones et d'un missile (…), à 10 endroits ».

Sur le front, Moscou a accru ses gains territoriaux ces derniers mois, face à des forces ukrainiennes moins nombreuses et moins bien équipées.

Samedi, elle a revendiqué la prise de deux villages dans la région de Donetsk (est), progressant notamment vers la ville de Kostyantynivka, un bastion important sur la route de Kramatorsk, un point crucial pour la logistique ukrainienne.

Alors que Moscou et Kiev s'accusent respectivement de bloquer l'organisation d'une éventuelle réunion avec leur homologue, Donald Trump a annoncé vendredi qu'il se donnerait « deux semaines » pour décider de sa position concernant ce conflit. 


Les Etats-Unis ordonnent l'arrêt des travaux sur un immense parc éolien, presqu'achevé

Le président américain Donald Trump s'exprime dans le bureau ovale le 22 août 2025 à Washington, DC. Trump a annoncé que le tirage au sort de la Coupe du Monde de la FIFA 2026 aura lieu au Kennedy Center. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime dans le bureau ovale le 22 août 2025 à Washington, DC. Trump a annoncé que le tirage au sort de la Coupe du Monde de la FIFA 2026 aura lieu au Kennedy Center. (AFP)
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  • L'administration Trump a suspendu le projet Revolution Wind, l'un des plus grands parcs éoliens offshore aux États-Unis
  • Le projet, construit à 80% par le groupe danois Orsted, pourrait alimenter 350.000 foyers

WASHINGTON: Le gouvernement américain a ordonné vendredi l'arrêt des travaux sur un immense projet de parc éolien en mer au large de la côte nord-est, pourtant achevé à 80%.

Il s'agit du dernier d'une série de coups d'arrêt imposés à des projets d'énergie éolienne par l'administration de Donald Trump, qui a déclaré jeudi que "le vent, ça ne marche pas".

Le projet Revolution Wind, dont la construction a démarré l'an dernier après avoir reçu toutes les autorisations nécessaires, doit alimenter plus de 350.000 foyers de l'Etat de Rhode Island, selon son constructeur, l'entreprise danoise d'énergie renouvelable Orsted.

Matthew Giacona, directeur du Bureau of Ocean Energy Management (BOEM) a publié une lettre vendredi ordonnant l'"arrêt de toute activité en cours" du projet pour permettre un examen.

"En particulier, BOEM cherche à répondre à des inquiétudes concernant la protection d'intérêts de sécurité nationale aux Etats-Unis", selon cette lettre qui n'a pas donné d'autre précision.

"Vous ne pouvez pas reprendre les activités tant que BOEM" n'aura pas terminé son examen, a-t-il ajouté.

Orsted a indiqué dans un communiqué que l'entreprise "évaluait toutes les options pour régler la question rapidement" dont le recours à "de possibles procédures légales".

La ferme éolienne est achevée à 80%, avec 45 des 65 turbines prévues déjà installées, selon l'entreprise qui précise espérer terminer le projet à la fin de l'année prochaine.

Peu après son retour à la Maison Blanche pour un second mandat en janvier, Donald Trump a signé une série de décrets mettant un coup d'arrêt à l'éolien. Parmi les mesures annoncées, il a imposé un gel des permis d'exploitation et des prêts fédéraux pour tout projet d'éolien en mer ou sur terre.

"Nous n'allons pas faire le coup de l'éolien", a déclaré M. Trump en janvier, assurant que les turbines sont "laides", "bousillent le paysage" et "tuent les baleines".

Orsted, leader du développement d'énergie éolienne offshore, a annoncé lundi devoir lever 60 milliards de couronnes (9,4 milliards de dollars) via une émission de titres, pour faire face aux conséquences des décisions américaines gelant les projets de parcs éoliens.

Empire Wind, un autre gigantesque projet éolien offshore au large des côtes de New York, construit par le Norvégien Equinor, a été temporairement arrêté par l'administration Trump à la mi-avril.