L'Ukraine célèbre ses fermiers remorqueurs de tanks avec un timbre

Des enfants ukrainiens déguisés en soldats assistent à un événement consacré à la sortie des derniers timbres ukrainiens à thème militaire sur un terrain près du village de Mala Rogan, dans la région de Kharkiv, le 28 juillet 2022. (AFP).
Des enfants ukrainiens déguisés en soldats assistent à un événement consacré à la sortie des derniers timbres ukrainiens à thème militaire sur un terrain près du village de Mala Rogan, dans la région de Kharkiv, le 28 juillet 2022. (AFP).
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Publié le Vendredi 29 juillet 2022

L'Ukraine célèbre ses fermiers remorqueurs de tanks avec un timbre

  • Ce MT-LB des années 1970 a été abandonné fin mars par les forces russes après leur retrait du nord-est de l'Ukraine, à 30 kilomètres de la frontière entre les deux pays
  • Le véhicule a été trouvé par le conducteur de tracteur Vitali Denyssenko, souriant, avec une étincelle malicieuse dans les yeux, lorsqu'il tire son trophée autour d'un champ du village de Mala Rogan

MALA ROGAN : Remorqué tranquillement par un tracteur comme s'il était stationné illégalement, le blindé de transport de troupes russe n'a plus l'air si intimidant, et est même paradé devant des Ukrainiens ravis, réunis pour célébrer cette prise.

Ce MT-LB des années 1970 a été abandonné fin mars par les forces russes après leur retrait du nord-est de l'Ukraine, à 30 kilomètres de la frontière entre les deux pays.

Le véhicule a été trouvé par le conducteur de tracteur Vitali Denyssenko, souriant, avec une étincelle malicieuse dans les yeux, lorsqu'il tire son trophée autour d'un champ du village de Mala Rogan.

"Nous avions besoin de deux tracteurs pour l'extraire, ce que nous avons pu faire après que les militaires ont déminé le champ", raconte cet homme de 44 ans à un groupe de journalistes réunis pour couvrir le spectacle.

Des images de chars russes et d'autres véhicules militaires remorqués par des tracteurs ukrainiens font régulièrement le tour des réseaux sociaux, devenant un symbole de la résistance face à l'invasion lancée le 24 février.

Vitali Denyssenko a suivi l'exemple d'autres agriculteurs en faisant don de sa prise à l'armée ukrainienne.

"Nous ne pouvons pas l'utiliser. Qu'est-ce qu'on pourrait en faire? Le conduire à la discothèque du village?", plaisante-t-il.

Les agriculteurs ukrainiens ont réquisitionné tant de véhicules russes dans les zones occupées puis abandonnées par les forces de Moscou que des blagues sur Internet ont commencé à les appeler la "cinquième plus grande armée" d'Europe.

Engouement

Leur courage est désormais célébré par la poste ukrainienne, présente jeudi à Mala Rogan pour lancer un nouveau timbre représentant un tracteur remorquant un char russe sous un ciel jaune.

Selon Tetyana Fomenko, directrice du magasin de collection de timbres du service postal régional de Kharkiv, il s'agit du quatrième timbre à thème militaire émis pendant la guerre. Cinq millions d'exemplaires doivent être mis en vente.

Si l'identité du premier Ukrainien ayant remorqué un char russe n'est pas connue, l'engouement s'est vraiment installé lorsque Viktor Kytchouk et ses amis ont pris un char T-80 soviétique le 1er mars à Slatyné, un village de quelque 6.000 habitants à une dizaine de kilomètres de la frontière russe.

"Nous avons trouvé beaucoup de véhicules et d'équipements dans notre village une fois qu'il a été libéré", a déclaré  cet homme de 44 ans, se souvenant que les tirs d'obus pleuvaient alors qu'ils menaient leur audacieuse opération.

Une fois le char en leur possession, ils ont coupé tout le câblage, percé les optiques et dépecé le char pièce après pièce pour les emporter.

Viktor Kytchouk a envoyé une vidéo de lui et de ses amis chevauchant le char au chef militaire régional Volodymyr Oussov, qui l'a diffusé sur YouTube, où le clip est rapidement devenu viral avec quelque 350.000 vues.

Le service postal ukrainien aime les symboles de défiance face à l'armée russe. En avril, il a émis un timbre représentant un soldat faisant un doigt d'honneur au navire amiral de la flotte russe de la mer Noire.

Ce navire, le Moskva, a coulé après un incendie à bord qui a été causé, selon Kiev, par une frappe de missile ukrainien. La Russie assure de son côté que l'accident est dû à une explosion de munitions à bord.

Jeudi à Kiev, une énorme file d'attente s'est formée devant la poste centrale pour acquérir le dernier timbre à la mode, malgré les trois heures d'attente estimées.

"C'est ainsi que nous soutenons la lutte de notre peuple contre l'agresseur russe", a déclaré Vitali, collectionneur de timbres de longue date de 60 ans.

Une partie de l'argent récolté par la vente de ces timbres doit aller aux forces armées ukrainiennes.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.