Les Banques centrales du CCG suivent la Fed: augmentation des taux d'intérêt en raison de l'inflation

La Banque centrale du Koweït a augmenté son taux d'escompte clé de 25 points de base (pb) pour le porter à 2,5%. (Shutterstock)
La Banque centrale du Koweït a augmenté son taux d'escompte clé de 25 points de base (pb) pour le porter à 2,5%. (Shutterstock)
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Publié le Vendredi 29 juillet 2022

Les Banques centrales du CCG suivent la Fed: augmentation des taux d'intérêt en raison de l'inflation

  • Les Banques centrales des Émirats arabes unis (EAU), du Qatar et de Bahreïn ont respectivement relevé leurs taux d'intérêt à 2,4%, 3% et 3,25%
  • Les économistes de FocusEconomics ont prévu que le taux d'inflation en Arabie saoudite serait en moyenne de 2,4% en 2022

RIYAD: Les Banques centrales de la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont augmenté les taux d'emprunt de référence de trois quarts de point de pourcentage mercredi dernier après que la Réserve fédérale américaine a redoublé ses efforts contre l'inflation.

Cette décision a été prise après que la Fed a accru le taux directeur de 75 points de base. Il s’agit de la quatrième hausse des taux d'intérêt au cours des quatre derniers mois et de la plus élevée depuis 1994.

Les banques centrales du CCG tentent de rétablir la stabilité des prix

Afin de rétablir la stabilité des prix et de lutter contre l'inflation, la Banque centrale d'Arabie saoudite, également connue sous le nom de «Sama», a augmenté son taux de prise en pension de 75 points de base pour l’amener à 3% et son taux de prise en pension inverse d'une marge similaire pour le porter à 2,50%.

Les Banques centrales des Émirats arabes unis (EAU), du Qatar et de Bahreïn ont respectivement relevé leurs taux d'intérêt à 2,4%, 3% et 3,25%.

La Banque centrale du Koweït, qui lie sa monnaie à un panier plutôt qu'au seul dollar, a également augmenté son taux d'escompte de 0,25 point de base pour le porter à 2,50%.

La Banque centrale d'Oman a également augmenté les taux d'intérêt des banques locales de 75 points de base pour les hisser à 3%.

 

L'Arabie saoudite sera-t-elle touchée?

Fawaz al-Fawaz, économiste et chroniqueur indépendant qui habite l’Arabie saoudite, estime toutefois que ces hausses de taux n'auront pas un impact énorme à un niveau plus large.

«L'effet macroéconomique ne devrait pas être significatif étant donné que les taux augmentent à partir de niveaux historiquement bas et qu’ils viennent d'atteindre les taux dits “normaux”. Au niveau macroéconomique, et plus particulièrement dans le domaine des finances publiques, la hausse des taux est intervenue alors que les finances publiques saoudiennes se sont considérablement améliorées et que le besoin d'emprunter a diminué», explique Al-Fawaz.

Ce dernier ajoute: «L'effet le plus probable de l'augmentation de la dette sur les consommateurs, en particulier les prêts hypothécaires, pourrait réduire leur capacité à dépenser de l'argent pour d'autres choses.»

Contrairement à Al-Fawaz, Abdallah Baeshen, analyste qui réside à Riyad, considère que les récents développements affecteront l'économie saoudienne comme toute autre économie mondiale.

«Le coût plus élevé des services et des biens va changer le comportement des clients. Les gens se détourneront des biens tels que les grandes marques, le luxe, les actifs et, pour certains, des services les plus importants comme les soins de santé, l'éducation et l'alimentation», alerte Baeshen.

Il poursuit: «L'inflation sera plus élevée, parce que la plupart des marchandises arrivent sur le marché saoudien de l'extérieur. Dans l'ensemble, je pense que le gouvernement va essayer de contrôler l'inflation plutôt que les taux d'intérêt, car cette dernière touche toute la population, en particulier les personnes à faibles revenus.»

L'inflation en Arabie saoudite et aux EAU est inférieure à celle de l'Occident

En juin, l'inflation aux États-Unis a atteint 9,1%, le taux le plus élevé depuis 1981. Dans des pays comme l'Arabie saoudite et les EAU, l'inflation n'a pas eu un impact aussi important.

En Arabie saoudite, la plus importante économie du monde arabe, le taux d'inflation annuel est passé de 2,2% en mai à 2,3% en juin 2022, selon les données publiées par l'Autorité générale des statistiques.

«Comme le taux d'intérêt augmente, si vous ne pouvez pas contrôler l'inflation en même temps, cela va être inhabituel pour l'économie, et ensuite vous ajouterez deux chiffres pour l'augmentation du coût de la vie», renchérit Baeshen.

Les économistes de FocusEconomics ont prévu que le taux d'inflation en Arabie saoudite serait en moyenne de 2,4% en 2022. Ils ont également prévu que l'inflation dans le Royaume serait de 2,2 % en 2023.

Jadwaa Investment a également prévu que l'inflation du Royaume atteindrait 2,4% en 2022, sous l'effet d'une hausse mondiale des prix des denrées alimentaires.

Aux EAU, l'inflation est relativement faible par rapport aux taux enregistrés dans d'autres régions du monde. L'indice des prix à la consommation dans ce pays a atteint 3,4% au cours du premier trimestre de 2022.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".