Près de Kharkiv, des Ukrainiens commencent une difficile reconstruction

Galyna Chorna, 75 ans, réagit alors qu'elle est assise dans l'entrée d'un immeuble endommagé de neuf étages où elle vit à Saltivka, un quartier nord de la deuxième plus grande ville ukrainienne de Kharkiv, le 29 juillet 2022, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Galyna Chorna, 75 ans, réagit alors qu'elle est assise dans l'entrée d'un immeuble endommagé de neuf étages où elle vit à Saltivka, un quartier nord de la deuxième plus grande ville ukrainienne de Kharkiv, le 29 juillet 2022, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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Publié le Samedi 30 juillet 2022

Près de Kharkiv, des Ukrainiens commencent une difficile reconstruction

  • Mala Rogan, situé à une trentaine de kilomètres de la frontière russe, a été capturé deux semaines après le début de la guerre le 24 février
  • L'occupation n'a toutefois été que de courte durée, les Russes se retirant de la zone après deux semaines de combats acharnés, qui ont suffi pour laisser la rue de Galyna Kios en ruines

MALA ROGAN: Galyna Kios et sa famille ont survécu terrés dans un sous-sol sombre, cuisinant sur un poêle à bois de fortune, tandis que les troupes russes prenaient possession du village, dans le nord-est de l'Ukraine.

Mala Rogan, situé à une trentaine de kilomètres de la frontière russe, a été capturé deux semaines après le début de la guerre le 24 février.

"Vous devez partir parce que nous avons besoin de toute la rue", a expliqué un soldat russe à Mme Kios, se souvient-elle, avant que les miitaires n'occupent sa maison.

L'occupation n'a toutefois été que de courte durée, les Russes se retirant de la zone après deux semaines de combats acharnés, qui ont suffi pour laisser la rue de Galyna Kios en ruines.

"J'ai vu ce qu'ils avaient fait à ma maison, ce qu'il en restait", témoigne cette femme de 67 ans, veuve et mère de quatre enfants, tout en philosophant: "Les biens matériels ne valent pas la vie".

"Je suis heureuse que, par la volonté de Dieu, je sois en vie. Tout ce qui est perdu est matériel, nous pouvons le reconstruire", ajoute-t-elle, se remémorant ce qu'elle a pensé ce jour-là.

Depuis lors, elle manie la pelle et le balai, déblaie et nettoie comme des milliers d'Ukrainiens retournant dans leurs maisons libérées mais en ruines.

Carcasses de blindés 

Dans la région de Kharkiv, où est situé Mala Rogan, 90% des logements ont été détruits dans les zones libérées de l'occupation russe, selon les autorités locales.

Il y a un peu moins d'une dizaines de maisons dans la rue poussiéreuse de Galyna Kios, et chacune porte les traces de la bataille -- toits disparus, façades grêlées par des éclats d'obus ou des tirs d'armes à feu, morceaux de murs arrachés.

Deux maisons ont dans leur cour des véhicules blindés incendiés, avec sur l'un d'entre eux peint à la bombe "mort à l'ennemi" en ukrainien.

A proximité, un char T-72, la tourelle arrachée, gît sur la route, comme le cadavre d'une bête autrefois redoutable, avidement dépouillée et abandonnée aux éléments.

Six explosions d'intensité variable -- presque certainement des tirs d'obus à quelques kilomètres de là -- ont retenti pendant que Galyna Kios s'activait, vers midi.

Quelques maisons plus loin, Nadia Iltchenko raconte avoir amené sa fille et sa petite-fille de neuf ans à Mala Rogan au début de la guerre.

Elle estimait alors que c'était plus sûr de rester chez elles, à une courte distance en voiture de Kharkiv, mais elle s'est vite rendu compte qu'elle avait mal évalué la situation.

Criblées de balles 

Au milieu de violents bombardements dans le village, cette femme de 69 ans a de nouveau renvoyé sa fille et sa petite-fille avant de fuir également avec son mari le 19 mars.

Pendant son exil, elle a vu sur une vidéo sa maison calcinée.

"Je suis revenue le 19 mai et je souffre toujours d'une hausse de tension. On a passé près de deux mois, mon mari et moi, à essayer de nettoyer", raconte Nadia Iltchenko.

Des bénévoles ont aidé à déblayer les débris, mais la façade de la propriété est toujours en désordre et il reste encore beaucoup de travail.

"Les Russes étaient dans notre maison et il y a tellement de choses qui ont été criblées de balles, qui ont brûlé, que nous ne pouvons plus utiliser...", dit-elle.

"La seule chose que j'aime maintenant, la seule chose qui me réchauffe, ce sont les fleurs dans le jardin -- bien qu'ils aient garé un char russe dessus", ajoute-t-elle.

Nadia Iltchenko décrit la réaction traumatisée de sa petite-fille lorsqu'elle a découvert une maison non seulement en désordre, mais utilisée par des intrus.

"Pourquoi ont-ils fait ça?", a-t-elle demandé, se souvient la grand-mère. "Je lui ai dit que je ne savais pas et ma petite-fille est devenue hystérique."

"C'était difficile de l'empêcher de pleurer", ajoute-t-elle.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.