Myriam Sabet, la chef pâtissière syrienne partie conquérir Paris

Sabet est née à Alep, la plus grande ville de Syrie, dans une famille francophone. (Photo fournie)
Sabet est née à Alep, la plus grande ville de Syrie, dans une famille francophone. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 30 juillet 2022

Myriam Sabet, la chef pâtissière syrienne partie conquérir Paris

  • La Maison Aleph de Myriam Sabet, lauréate de nombreux prix, apporte des saveurs levantines à la pâtisserie française classique
  • La petite patisserie de Myriam Sabet à Paris lui a donné un nouveau départ

PARIS : Dans la langue arabe, aleph est la première lettre de l'alphabet. C'est le début de tout. Pour l'entrepreneuse et chef pâtissière syrienne Myriam Sabet, sa petite entreprise de pâtisserie à Paris – Maison Aleph – lui a donné un nouveau départ.

Sabet est née à Alep, la plus grande ville de Syrie, dans une famille francophone. La patissière de 45 ans qualifie la cuisine d'Alep de « diverse », en raison des influences arméniennes, turques et perses.

« Je viens d'une famille où personne n'était pâtissier professionnel », explique Sabet à Arab News. « Mais, comme dans toutes les familles alépines, nous cuisinions tous, nous parlions toujours de nourriture et des bonnes adresses pour acheter les meilleures choses. »

La Maison Aleph à Paris. (Photo fournie)
La Maison Aleph à Paris. (Photo fournie)

À l'âge de 10 ans, Sabet a déménagé avec sa famille en Afrique de l'Ouest, mais leurs liens avec Alep ont perduré, et ils s'y sont rendus chaque été pendant plus de vingt ans.

Après avoir terminé ses études à Montréal, Sabet s'est vu offrir un emploi à Paris, dans un domaine totalement différent de sa profession actuelle : la finance. Elle en fit sa carrière pendant 12 ans.

« Paris a toujours été le centre », dit-elle. « Je suis venue et j'ai vécu ici en tant qu'adulte, par mes propres moyens ; j'avais 23 ans. C'était un choix personnel. » Il a fallu qu’elle fonde sa propre famille et que son mari, qui est son associé dans l'entreprise, la soutienne, pour qu’elle remette en question l'orientation de sa carrière.

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Je pense que c'est la naissance de notre première fille qui m'a poussée à me poser la question suivante : « Que veux-tu faire du reste de ta vie ? », dit-elle. C’est alors qu’elle entreprend un diplôme en pâtisserie.

Bien qu'elle vive dans la ville culinaire sans doute la plus exigeante et la plus compétitive du monde, Sabet ne craignait pas l'idée de s’engager dans cette voie.

« L'idée était vraiment de ne pas être une pâtisserie de plus à Paris », dit-elle. « Je savais que je pouvais apporter quelque chose de différent. J'aime beaucoup la pâtisserie. Je connais les saveurs que j'aime et je suis très stricte en termes de qualité des produits que nous utilisons. » Les produits de Sabet combinent des saveurs levantines prononcées avec des techniques françaises précises.

Il y a cinq ans, Sabet a finalement ouvert la Maison Aleph dans le quartier culturellement mixte du Marais. Sa cuisine est vibrante, parfaitement présentée et offre des combinaisons surprenantes : des barres de chocolat infusées à l'orange et au zaatar, une glace à la vanille et au safran, et un flan parfumé à la fleur d'oranger. L'un des principaux objectifs de Sabet est de présenter une version moderne, en petites bouchées, des desserts classiques.

Sabet aime jouer avec les mots aussi bien qu'avec les saveurs : elle a rebaptisé son millefeuille en « 1001 feuilles », un clin d'œil au recueil classique de contes populaires du Moyen-Orient, Les Mille et Une Nuits.

Elle a également le sens du détail. Les boîtes à pâtisserie de la Maison Aleph sont recouvertes d'élégantes lignes bleues, ce qui, selon elle, est une référence au sol géométrique de la Grande Mosquée d'Alep, un site du patrimoine mondial qui date du VIIIe siècle de notre ère.

Sabet commence sa journée tôt. Tous les plats de la Maison Aleph sont fraîchement préparés, chaque jour, par Sabet et son équipe de huit personnes. C'est un processus minutieux.

« Je pense que les gens ne se rendent pas compte de la quantité de travail que représente la pâtisserie », dit-elle. « Certains savent que, pour faire une petite bouchée, il faut beaucoup d'heures de travail. Mais la plupart des gens regardent le gâteau et se disent : « Bon ! Ce ne sont que des fruits, de la crème et du beurre. »

Sa pâtisserie primée a été un succès, tant sur le plan critique que commercial. À tel point que Sabet a décidé d'ouvrir un deuxième point de vente en décembre dernier dans une rue commerçante populaire, la rue des Abbesses, à Montmartre.

« La première boutique était un test », dit-elle. « Nous n'avions aucune idée si les gens allaient l'aimer, parce que c'était une création tellement nouvelle – ce n'était ni une pâtisserie levantine ni une pâtisserie française. Et ce n'est pas du tout une fusion. L'idée est de proposer aux Parisiens ce que je crois être bon, et de promouvoir des saveurs jusque-là inconnues. »


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com