En pleine épidémie, les hôpitaux sont plus vulnérables aux cyber-attaques

Message apparaissant sur un ordinateur infecté par un virus de type ransomware (Photo, Rob ENGELAAR/ANP/AFP).
Message apparaissant sur un ordinateur infecté par un virus de type ransomware (Photo, Rob ENGELAAR/ANP/AFP).
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Publié le Samedi 31 octobre 2020

En pleine épidémie, les hôpitaux sont plus vulnérables aux cyber-attaques

  • Les malfaiteurs misent sur le fait que les établissements ne prendront pas le risque de refuser de payer une rançon aux conséquences potentiellement dramatiques pour les malades
  • Les cyberattaques redoutées se font à l'aide d'un « ransomware », une sorte de logiciel malveillant qui bloque l'accès à un site ou un ordinateur

WASHINGTON: Submergés par les patients infectés par le Covid-19, les hôpitaux et centres de santé sont devenus les cibles privilégiées d'attaques informatiques utilisant un logiciel d'extorsion.

Les malfaiteurs misent sur le fait que les établissements ne prendront pas le risque de refuser de payer une rançon aux conséquences potentiellement dramatiques pour les malades au moment même où la pandémie repart de plus belle en Europe et aux Etats-Unis.

Une alarme émise mercredi a particulièrement marqué les esprits : la police fédérale américaine (FBI) et les ministères de l'Intérieur et de la santé ont en effet affirmé disposer d'informations crédibles faisant état d'une « menace cybercriminelle imminente contre les hôpitaux américains et les fournisseurs de services de santé ».

Les Etats-Unis ont dans la foulée enjoint les établissements de santé à « prendre rapidement des précautions adéquates pour protéger leurs réseaux informatiques ».

Les cyberattaques redoutées se font à l'aide d'un « ransomware », une sorte de logiciel malveillant qui bloque l'accès à un site ou un ordinateur jusqu'à ce que la victime envoie une somme d'argent contre une clé pour reprendre le contrôle de la machine.

Touché, le centre hospitalier de l'université du Vermont a dit collaborer avec les autorités sur « une cyberattaque désormais confirmée ayant affecté certains de nos systèmes », avec des « impacts variables » sur les soins administrés aux malades.

« Les gens vont mourir »

Environ 400 hôpitaux auraient été victimes d'intrusion illégale dans leurs systèmes informatiques ces dernières semaines aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, d'après Daniel dos Santos, de la société de sécurité informatique Forescout.

« Interrompre les soins signifie que les gens vont mourir », décrypte dos Santos.

Les sites de santé ne peuvent pas non plus accepter que leur système informatique reste inaccessible pendant longtemps car cela signifierait se remettre à tout faire à la main, « ce qui peut causer d'importants ralentissements », relève encore l'expert.

Le secteur dispose aussi de systèmes informatiques vulnérables car ils utilisent des appareils médicaux, tels des scanners, considérés comme « des maillons faibles du réseau » parce qu'ils transmettent des données via des canaux non sécurisés.

Dans un rapport, dos Santos et ses collègues affirment avoir découvert en ligne des données de 3 millions de patients américains, « non protégées et accessibles à toute personne sachant effectuer une recherche ».

Interdire les rançons

Une enquête de la firme de sécurité Check Point montre que la santé est l'industrie la plus ciblée par des cybercriminels, avec en octobre un bond de 71% en un mois des attaques contre des groupes américains.

Il y a également une explosion des attaques criminelles contre les hôpitaux en Asie, en Europe et au Moyen-Orient, d'après l'entreprise. Globalement, la société affirme que les attaques aux logiciels d'extorsion ont doublé au troisième trimestre comparé à la première moitié de l'année.

Plusieurs de ces attaques utilisent le logiciel malveillant Ryuk, lié à des pirates informatiques nord-coréens ou russes.

D'après les autorités américaines, les hackers utilisent des outils sophistiqués, dont Trickbot, une sorte de réseau d'ordinateurs infectés par un virus. 

Apparu en 2016 comme un virus s'attaquant aux banques, Trickbot est aujourd'hui ce que l'on appelle un « Malware as a Service », une boîte à outils louée par des cybercriminels à d'autres criminels qui souhaitent infiltrer un réseau ou mener une attaque informatique. 

Les autorités canadiennes, via le Cyber Centre, ont mis en garde début octobre contre les attaques au logiciel malveillant Ryuk « affectant de multiples entités (publiques), dont les municipalités, les organisations de santé et de sécurité au Canada et à l'étranger ».

« Le problème des logiciels d'extorsion est que ça s'aggrave. Il faut désespérément trouver une solution », souligne Brett Callow, d'Emsisoft, une société spécialisée dans la cybersécurité.

Il préconise d'interdire le paiement des rançons. Ce type d'attaques « existe parce qu'elles sont rentables. Si le robinet de l'argent était stoppé, (elles) s'arrêteraient et les hôpitaux ne seraient plus à risque », dit-il.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.