Législatives en Géorgie: l'opposition unie face au parti au pouvoir

Malgré la pandémie, les géorgiens se pressent dans les bureaux de vote (Photo, Vano SHLAMOV/AFP).
Malgré la pandémie, les géorgiens se pressent dans les bureaux de vote (Photo, Vano SHLAMOV/AFP).
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Publié le Samedi 31 octobre 2020

Législatives en Géorgie: l'opposition unie face au parti au pouvoir

  • La formation de Saakachvili, le Mouvement national uni (MNU), a réussi à rassembler cette année plusieurs groupes d'opposition pour affronter le Rêve géorgien de Ivanichvili
  • Des observateurs internationaux de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont été déployés pour assister au scrutin

TBILISSI: Les Géorgiens votaient samedi pour des législatives à l'issue incertaine, l'opposition ayant réussi à s'unir face au parti au pouvoir dirigé par l'homme le plus riche de ce pays du Caucase, de plus en plus impopulaire.

La Géorgie, pays montagneux d'environ quatre millions d'habitants, reste régulièrement secouée par des manifestations anti-gouvernementales.

Deux personnalités y dominent la vie politique : l'ex-président en exil Mikheïl Saakachvili, 52 ans, à la carrière rocambolesque en Ukraine ces dernières années, et le milliardaire Bidzina Ivanichvili, 64 ans, un temps Premier ministre.

La formation de Saakachvili, le Mouvement national uni (MNU), a réussi à rassembler cette année plusieurs groupes d'opposition pour affronter le Rêve géorgien de Ivanichvili, au pouvoir depuis 2012.

« Je suis confiant, nous allons confortablement gagner les élections en rassemblant au moins 60% des voix. Puis nous formerons à nouveau un gouvernement », a affirmé samedi Ivanichvili, s'exprimant à la presse depuis un bureau de vote à Tbilissi, la capitale.

Son grand rival, Mikheïl Saakachvili, a lui estimé que la victoire de l'opposition était « une conclusion courue d'avance » : « Les carottes sont cuites pour Ivanichvili », a-t-il écrit sur Facebook.

Des observateurs internationaux de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont été déployés pour assister au scrutin.

Les bureaux de vote ont ouvert à 04H00 GMT et fermeront à 16H00 GMT, heure à laquelle sont attendus les premiers sondages de sortie des urnes. Le taux de participation atteignait 19,41% quatre heures après le début du vote, selon la Commission électorale. 

Le Premier ministre Giorgi Gakharia, du parti Rêve géorgien, a promis « des élections libres, ouvertes, démocratiques et transparentes. »

Proportionnelle renforcée

Contraint à l'exil en 2013 après son deuxième mandat, car il craignait d'être arrêté pour des accusations d'abus de pouvoir, Mikheïl Saakachvili a envisagé son retour et sa nomination au poste de Premier ministre, en cas de victoire aux législatives.

Jeudi, des dizaines de milliers de ses partisans se sont réunis sur la place principale de Tbilissi.

En huit ans de pouvoir, le parti Rêve Géorgien a vu sa popularité s'effriter sur fond de stagnation économique et d'accusation d'atteinte à la démocratie. Il est reproché à son chef, Bidzina Ivanichvili, d'avoir exercé des pressions sur ses adversaires et favorisé la corruption.

« Un oligarque qui possède 40% des richesses du pays se l'est approprié et le dirige comme son fief », a affirmé Saakachvili.

Même son de cloche dans les files d'attente aux bureaux de vote. « Je suis optimiste, et je crois vraiment que la Géorgie va se débarrasser aujourd'hui d'Ivanichvili et de son gouvernement corrompu », a déclaré Lacha Gourouli, plombier.

« La Géorgie ne peut pas supporter plus longtemps l'incompétence du gouvernement du Rêve géorgien », a renchéri Lamara Lagvilava, mathématicienne.

Selon des estimations, l'opposition disposerait d'une courte avance dans les intentions de vote, mais le Rêve géorgien peut mobiliser ses « ressources financières et administratives » pour battre ses adversaires, estime l'expert Gia Nodia.

Grâce à une réforme renforçant la proportionnelle, les petits partis ont néanmoins plus de chances d'entrer au Parlement cette année : il leur suffira d'obtenir plus de 1% des voix. Mais à cause de la complexité des règles électorales, les résultats définitifs pourraient n'être connus que fin novembre.

La réforme électorale va rendre fort « le pluralisme du Parlement », a affirmé le Premier ministre Guiorgui Gakharia, assurant qu'une victoire de son camp permettra de rapprocher la Géorgie de l'Union européenne et de l'Otan.

Cette ambition atlantiste, partagée par les deux camps, est très mal perçue à Moscou. En août 2008, les tensions avaient dégénéré en une guerre éclair entre la Géorgie et la Russie. Après ce conflit de cinq jours perdu par Tbilissi, le Kremlin a reconnu l'indépendance de deux républiques sécessionnistes, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, et y a déployé des troupes.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.