L'ONU confirme l'implication de soldats maliens et «blancs» dans la mort de 33 civils en mars au Mali

Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goita, assiste à une cérémonie d'hommage aux soldats tués lors d'attaques militantes dans la ville de Gueri (Photo, Reuters).
Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goita, assiste à une cérémonie d'hommage aux soldats tués lors d'attaques militantes dans la ville de Gueri (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 06 août 2022

L'ONU confirme l'implication de soldats maliens et «blancs» dans la mort de 33 civils en mars au Mali

  • Les deux pays avaient ouvert une enquête conjointe
  • La disparition aux contours à l'époque flous de ces civils avait fait grand bruit au Mali et en Mauritanie

NATIONS UNIES: L'armée malienne et des "soldats blancs" sont impliqués dans la mort début mars au Mali, non loin de la frontière mauritanienne, de 33 civils dont 29 Mauritaniens et 4 Maliens, selon un rapport d'experts missionnés par les Nations unies consulté vendredi par l'AFP.

La disparition aux contours à l'époque flous de ces civils le 5 mars à Robinet El Ataye, dans la région de Ségou proche de la frontière mauritanienne, avait fait grand bruit au Mali et en Mauritanie.

Nouakchott avait accusé l'armée malienne d'"actes criminels récurrents" contre des citoyens mauritaniens dans cette région frontalière. Bamako avait dit que rien ne mettait en cause son armée.

Les deux pays avaient ouvert une enquête conjointe, dont les résultats n'avaient début août pas été publiés.

Un rapport du Groupe d'experts de l'ONU sur le Mali, qui a été transmis fin juillet au Conseil de sécurité et que l'AFP a pu consulter vendredi, lève le voile sur la mort de ces 33 civils en dressant un récit macabre qui accable l'armée malienne et des "soldats blancs".

Ces derniers feraient partie, selon un diplomate à New-York à l'AFP, des paramilitaires du groupe Wagner déployé auprès des militaires maliens depuis janvier. Bamako réfute la présence de mercenaires, évoquant la présence d'"instructeurs", tandis que Moscou affirme n'avoir rien à voir avec cette société présente au Mali sur une "base commerciale".

A 8H30 (locales et GMT) le 5 mars, "un groupe de soldats blancs" est arrivé à Robinet El Ataye, village doté d'un puits fréquemment utilisé par des éleveurs maliens et mauritaniens en quête de pâturages, explique ce rapport.

Les soldats "ont rassemblé les hommes, y compris les adolescents, leur ont lié les mains derrière le dos et bandé les yeux".

"Ils ont ensuite été rassemblés au milieu du village" tandis que "les femmes et les enfants ont reçu l'ordre de rentrer chez eux et ne pas regarder", dit le Groupe qui précise n'avoir pu se rendre sur place, mais a recueilli plusieurs témoignages.

Les soldats déployés ont ensuite "dépouillé les maisons de toutes leurs possessions, y compris la literie, les téléphones portables, les bijoux, les ustensiles de cuisine et les vêtements".

À 11:00, "un groupe de FAMas", les Forces armées maliennes, "est arrivé dans le village", continue le texte. Ils "ont commencé à frapper les hommes attachés aux yeux bandés" en utilisant "les bâtons utilisés par les bergers sur leurs troupeaux".

"Les femmes", enfermées dans les maisons, "ne pouvaient qu'entendre les cris des hommes qui étaient battus", note le Groupe. Les "FAMas ont ensuite libéré certains des hommes les plus jeunes, et ont emmené 33 hommes, 29 Mauritaniens et quatre Maliens (touareg)".

«Abattus puis brûlés»

Après le départ des soldats à 14:00, les femmes ont attendu le retour des hommes au village. En vain. Le lendemain, des proches ont découvert les corps à quatre km de Robinet El-Ataye, expliquent les experts.

"Ils avaient été abattus puis brûlés", conclut le texte.

Le Groupe d'experts évoque un "schéma similaire de pillage et de passage à tabac" dans cinq autres localités de la zone entre le 5 et 6 mars, sans mort d'homme néanmoins. Dans deux d'entre elles, a été faite mention par les témoins d'un "hélicoptère transportant les +soldats à la peau blanche+".

Le Groupe relève que onze corps retrouvés à Robinet El Ataye auraient été remis à leurs familles par les autorités mauritaniennes, qui ont eu accès au village, comme les autorités maliennes, lors du travail de la commission d'enquête conjointe.

Outre cette commission, l'ouverture d'une enquête avait aussi été annoncée par le tribunal militaire de Bamako. Les militaires, au pouvoir au Mali après deux coups d'Etat en août 2020 et en mai 2021, avaient néanmoins insisté sur le fait que l'armée malienne n'avait rien à voir avec ces disparitions.

L'armée malienne a mené de nombreuses opérations militaires pour "traquer" les groupes djihadistes dans les régions de Ségou et Mopti, dans le centre du Mali, depuis le début de l'année. Ses soldats ont été accusés d'exactions à plusieurs reprises par des ONG.

Les Maliens, civils comme militaires, paient un lourd tribut humain dans ce conflit. En plus des agissements des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique, des violences intercommunautaires et des actes crapuleux, les acteurs du conflit sont régulièrement accusés d'exactions sur la base d'amalgames communautaires.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.