Le contexte d'investissement des pays du CCG doit être sécurisé, selon un nouveau rapport

Les pays du Conseil de coopération du Golfe ont jusqu'à présent adopté des politiques floues visant à attirer tous les types d'investissements possibles dans pratiquement tous les secteurs ; le rapport indique que ces politiques ont échoué. (Reuters)
Les pays du Conseil de coopération du Golfe ont jusqu'à présent adopté des politiques floues visant à attirer tous les types d'investissements possibles dans pratiquement tous les secteurs ; le rapport indique que ces politiques ont échoué. (Reuters)
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Publié le Lundi 08 août 2022

Le contexte d'investissement des pays du CCG doit être sécurisé, selon un nouveau rapport

  • Pour attirer les IDE, il convient de cibler les industries de pointe qui reposent sur des technologies émergentes
  • Les pays du CCG ont jusqu'à présent adopté des politiques floues qui visaient à attirer tous les types d'investissements possibles dans l’ensemble des secteurs, ou presque

LE CAIRE: Les investissements étrangers directs (IDE) dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) sont freinés par de nombreux facteurs: les risques politiques réels et perçus, le peu d'intérêt manifesté à l'égard des industries non pétrolières, des politiques réglementaires laxistes ainsi qu'un contexte commercial restrictif. C'est ce qui ressort d'une étude menée récemment par Oliver Wyman.
Selon le rapport De-risking the Investment Landscape: High-impact FDI Policies for the GCC («Atténuer les risques liés aux investissements: des politiques efficaces en matière d'IDE pour le CCG»), récemment publié par Oliver Wyman, les pays de la région ont intérêt à privilégier les réglementations et les politiques qui permettent de désamorcer les risques liés aux investissements.
Cette stratégie permettrait à ces pays de faire venir de nouveaux IDE, estime le rapport. «Pour attirer les IDE, il faudrait sans doute cibler les industries de pointe qui reposent sur des technologies émergentes, génèrent une forte croissance et ne sont perturbées que par un nombre limité de concurrents», indique le document.
Les pays du CCG ont jusqu'à présent adopté des politiques floues qui visaient à attirer tous les types d'investissements possibles dans l’ensemble des secteurs, ou presque. Le rapport indique que ces politiques ont échoué.
La plupart des pays du Golfe ont été proactifs dans l'élaboration d'initiatives qui ont pour objectif de stimuler les IDE. Cependant, peu d'entre eux ont réussi à attirer des investissements étrangers dans la région.
«Par le passé, les investissements directs étrangers (IDE) dans les économies du CCG ont fluctué en fonction des prix des matières premières», explique le rapport de Wyman. «Cependant, ce type d'investissement n'est pas parvenu à s'imposer comme un levier cohérent qui favorise la création d'opportunités économiques dans les secteurs non pétroliers.»

 

EN BREF

    •    Oman et Bahreïn sont les seuls pays du CCG à avoir enregistré des entrées d'IDE supérieures aux sorties dans la période qui va de 2016 à 2021.
    •    Le Koweït a enregistré en 2021 des sorties d'IDE totalisant 3,6milliards de dollars; ce chiffre est nettement inférieur aux 8 milliards atteints l'année précédente.

«Compte tenu des capitaux nationaux disponibles en abondance, de nombreux États du CCG n'ont pas dû privilégier les IDE pour financer le développement», poursuit le rapport.
Ce dernier révèle en outre que les pays du CCG sont de plus en plus conscients des avantages que présentent les investissements étrangers directs et de leur éventuelle incidence sur leurs économies, susceptible d’entraîner une meilleure productivité.
En effet, les investissements étrangers offrent une bonne source de financement, favorisent les interactions entre fournisseurs locaux et marchés de consommation et dynamisent les ressources humaines grâce à la formation de la main-d'œuvre locale et au recrutement de personnel étranger.
Selon le rapport, la concurrence privée accrue, le savoir-faire technologique amélioré et les activités transfrontalières en pleine effervescence comptent parmi les avantages qui découlent du développement des investissements étrangers directs.
La Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a récemment présenté un rapport intitulé «World Investment Report 2022» («Rapport sur l'investissement dans le monde pour 2022»). Il indique que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU), dont les économies comptent parmi les plus importantes du CCG, ont enregistré en 2021 des sorties supérieures aux entrées (4,6 milliards de dollars contre 1,9 milliard de dollars; 1 dollar = 0,98 euro) en matière d’IDE.
La différence entre les sorties et les entrées d'IDE pour l'ensemble des pays du CCG s'élève à 6,4 milliards de dollars. Ce chiffre s'est toutefois nettement amélioré par rapport aux années 2019 et 2020, durant lesquelles la même différence s'élevait à 11,1 milliards de dollars en 2019 et à 8,3 milliards de dollars en 2020.
Oman et Bahreïn sont les seuls pays du CCG à avoir enregistré des entrées d'IDE supérieures aux sorties pour la période qui va de 2016 à 2021, selon le rapport de la Cnuced.
En revanche, les entrées d'IDE en Indonésie en 2021 ont été supérieures aux sorties à raison de 16,5 milliards de dollars. Le même scénario s'est vérifié au Vietnam et en Malaisie: les flux d'IDE entrants ont dépassé les flux sortants de 15,4 milliards de dollars pour le premier pays et de 6,9 milliards de dollars pour le second, selon les données de la Cnuced.
De son côté, l'Arabie saoudite a enregistré les sorties les plus importantes d'IDE parmi les pays du CCG en 2021. Ce chiffre correspond à 23,9 milliards de dollars de sorties nettes en 2021, contre seulement 4,9 milliards de dollars en 2020. Il convient de souligner que les entrées d'IDE dans le Royaume se sont élevées à 5,4 milliards de dollars en 2020.
Les EAU arrivent en deuxième position. Ils ont enregistré des sorties d'IDE d'une valeur de 22,5 milliards de dollars en 2021, contre 18,9 milliards de dollars en 2020, toujours selon les données de la Cnuced.
Le Koweït a enregistré des sorties d'IDE qui totalisent 3,6 milliards de dollars en 2021, soit une forte baisse par rapport aux 8 milliards de dollars enregistrés l'année précédente, indique le rapport.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com