Quatre Palestiniens tués par les forces israéliennes en Cisjordanie

Les responsables palestiniens de la santé ont déclaré qu'une personne avait été tuée et au moins 40 personnes blessées dans cette fusillade, un jour après qu'un cessez-le-feu ait mis fin à trois jours de combats. (Dossier/AFP)
Les responsables palestiniens de la santé ont déclaré qu'une personne avait été tuée et au moins 40 personnes blessées dans cette fusillade, un jour après qu'un cessez-le-feu ait mis fin à trois jours de combats. (Dossier/AFP)
Short Url
Publié le Mardi 09 août 2022

Quatre Palestiniens tués par les forces israéliennes en Cisjordanie

  • Tôt mardi, trois Palestiniens, dont Ibrahim al-Nabulsi, un haut responsable des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa --branche armée du mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas-- ont été tués dans un raid israélien à Naplouse
  • Le raid à Naplouse est survenu deux jours après la fin d'une opération militaire meurtrière israélienne lancée contre le mouvement palestinien armé Djihad islamique, implanté dans la bande de Gaza

NAPLOUSE : Quatre Palestiniens, dont un haut commandant du mouvement Fatah, ont été tués et des dizaines blessés mardi par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, deux jours après la fin d'une opération meurtrière dans la bande de Gaza.

Tôt mardi, trois Palestiniens, dont Ibrahim al-Nabulsi, un haut responsable des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa --branche armée du mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas-- ont été tués dans un raid israélien à Naplouse, a indiqué le ministère palestinien de la Santé. Plus tard, un autre Palestinien est mort des suites de ses blessures à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, après des heurts avec l'armée israélienne.

L'armée israélienne a confirmé avoir mené une opération conjointe à Naplouse avec la police et le Shin Beth, les services de renseignement intérieur, contre Ibrahim al-Nabulsi et utilisé une roquette contre la résidence de ce combattant soupçonné d'être impliqué dans une série d'attaques anti-israéliennes.

"Des heurts violents ont eu lieu avec des émeutiers qui ont lancé des pierres et des explosifs en direction des forces (israéliennes) qui ont répliqué en ouvrant le feu. Il y a eu plusieurs blessés (palestiniens). Les forces ont quitté la ville et il n'y a aucun blessé dans nos rangs", a précisé l'armée dans un communiqué.

«Réponse»

Le ministère palestinien de la Santé a identifié les deux autres morts à Naplouse comme étant Islam Sabbouh, 25 ans, et Hussein Taha, 16 ans, tandis que Yassin Jaber, 17 ans, est mort à Hébron.

"L'armée était dans la vieille ville (de Naplouse), mon fils s'est rendu au marché juste avant moi et mes proches (...) il y a une fusillade et quatre d'entre nous ont été blessés", a déclaré à l'AFP Jamal Taha, le père de Hussein Taha.

Des centaines de personnes ont participé aux funérailles des trois tués à Naplouse, des hommes armés tirant en l'air durant la procession, a constaté une équipe de l'AFP sur place.

"Notre réponse sera à la hauteur du crime", a affirmé dans un communiqué la branche armée du Fatah, alors que le Croissant-Rouge a aussi fait état de 69 Palestiniens ont été blessés par balle à Naplouse.

Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a salué les forces de sécurité pour "avoir mené une opération précise et très réussie, sans faire de victimes" côté israélien.

Le raid à Naplouse est survenu deux jours après la fin d'une opération militaire meurtrière israélienne lancée contre le mouvement palestinien armé Djihad islamique, implanté dans la bande de Gaza.

Selon un bilan du Hamas au pouvoir à Gaza, 46 Palestiniens ont été tués dont de nombreux enfants et plusieurs centaines ont été blessés en trois jours de bombardements israéliens. Les raids ont provoqué en outre d'importantes destructions.

«Considérations politiques»

Deux principaux chefs militaires du Djihad islamique à Gaza, Khaled Mansour et Tayssir Al-Jabari, ont été tués dans les frappes israéliennes sur la bande de Gaza. La branche militaire du Djihad islamique a confirmé la mort de 12 de ses combattants dans l'opération.

En riposte aux bombardements lors de l'opération israélienne présentée comme préventive contre le Djihad islamique, celui-ci a tiré un millier de roquettes en direction d'Israël, la grande majorité ayant été interceptées selon l'armée.

Les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait trois blessés en Israël, selon les secours locaux.

Une trêve entre le Djihad Islamique et Israël, favorisée par l'Egypte, est entrée en vigueur dimanche soir, ce qui a permis lundi la réouverture des passages entre l'Etat hébreu et la bande de Gaza, une enclave sous blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Lundi, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a affirmé que l'opération à Gaza avait "porté un coup dévastateur à l'ennemi" et fait part par téléphone au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avoir "apprécié" la médiation de son pays.

Israël considère le Hamas et le Djihad islamique comme des "groupes terroristes".

"Le gouvernement israélien n'est pas intéressé par le calme et la stabilité, il exploite et tue des Palestiniens pour des considérations de politique interne", à l'approche des élections législatives anticipées du 1er novembre en Israël, a accusé mardi Nabil Abou Roudeina, le porte-parole de M. Abbas.


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Short Url
  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
Short Url
  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Short Url
  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.