En Norvège, la deuxième vie vertueuse des plateformes pétrolières

Une plate-forme pétrolière à démanteler dans un chantier à Stord (Norvège) est photographié le 17 juin 2022. (Photo, AFP)
Une plate-forme pétrolière à démanteler dans un chantier à Stord (Norvège) est photographié le 17 juin 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 10 août 2022

En Norvège, la deuxième vie vertueuse des plateformes pétrolières

Une plate-forme pétrolière à démanteler dans un chantier à Stord (Norvège) est photographié le 17 juin 2022. (Photo, AFP)
  • Posés sur les quais de la municipalité de Stord, trois modules gigantesques et obsolètes, soit 40 000 tonnes de matériaux au total, attendent d'être démembrés et réduits en morceaux. Et d'être recyclés à 98%
  • Selon diverses estimations, un kilo d'acier recyclé représente entre 58 et 70% d'émissions de gaz à effet de serre en moins qu'un kilo d'acier tout neuf

STORD: Renaissance dans un cimetière: dans ce chantier du sud-ouest de la Norvège, de vieilles plateformes pétrolières, imposants emblèmes de l'ère fossile, se préparent à une nouvelle vie frappée du sceau de l'économie circulaire. 

Posés sur les quais de la municipalité de Stord, trois modules gigantesques et obsolètes, soit 40 000 tonnes de matériaux au total, attendent d'être démembrés et réduits en morceaux. Et d'être recyclés à 98%. 

« Si vous revenez ici dans un an et demi, vous n'en verrez plus rien », assure, casque sur la tête, Sturla Magnus, un haut responsable d'Aker Solutions, groupe spécialisé dans la construction d'installations pétro-gazières mais aussi dans leur démantèlement. 

Derrière lui, des ouvriers s'affairent autour des trois mastodontes: la plateforme du gisement Gyda, fermé en 2020, et deux autres du gisement Valhall, toujours en activité, mais qui ont fait leur temps. 

Une fois les inspections de sécurité réalisées, les équipements électriques puis les matériaux dangereux comme l'amiante sont retirés, avant que le reste, énormes coquilles désormais vides, ne soit livré aux cisailles géantes des machines. 

Parmi les déchets les plus valorisés --et les plus omniprésents--, des dizaines de milliers de tonnes d'acier de haute qualité susceptible d'être réutilisé dans de nouvelles plateformes, des structures industrielles ou encore des éoliennes en mer. 

« C'est de l'acier qui doit supporter les rigueurs météorologiques de la mer du Nord. Autant dire que c'est ce qui se fait de mieux », explique Thomas Nygård, directeur de projet dans le démantèlement chez Aker Solutions. 

Si, encore aujourd'hui, l'entreprise construit plus d'installations pétrolières qu'elle n'en démolit, elle vante les vertus d'un tel recyclage. 

Selon diverses estimations, un kilo d'acier recyclé représente entre 58 et 70% d'émissions de gaz à effet de serre en moins qu'un kilo d'acier tout neuf. 

10 000 installations à démanteler 

La mer du Nord étant un des bassins d'hydrocarbures les plus matures au monde, beaucoup de plateformes pétrolières et gazières y arrivent en fin de vie. 

Dans un rapport de 2021, l'association professionnelle Oil and Gas UK (OGUK), devenue depuis Offshore Energies UK (OEUK), chiffrait à plus de 1 million de tonnes le volume total de plateformes dans ces eaux appelées à être mises au rebut sur la décennie. 

Un marché considérable et en pleine expansion. Il y a quelques années, l'OGUK plaçait ce chiffre à 200 000 tonnes. 

« Si vous regardez à l'échelle mondiale, c'est probablement près de 10 000 installations qui vont revenir à terre à un moment donné », souligne M. Magnus.  

Chez Aker Solutions, le plan de charges s'étire jusqu'à 2028. 

Certaines mamies font de la résistance. 

L'une des plateformes pétrolières les plus anciennes de Norvège, Statfjord A, en exploitation depuis 1979, devait être condamnée en 2022 mais le géant de l'énergie Equinor a décidé en 2020 d'étendre sa durée de vie jusqu'en 2027. 

Idem pour les deux autres installations de ce champ d'hydrocarbures, Statfjord B et C, à peine plus récentes mais prolongées au moins jusqu'à 2035. 

Un sursis motivé par les réserves restantes, supposées encore « considérables », et que la flambée récente du cours du baril a sans doute encore dû conforter. 

Intérêt écologique 

Tout doit donc disparaître? Pas de l'avis de certains défenseurs de l'environnement. 

Selon la branche norvégienne des Amis de la Terre, les pieds en béton des premières installations --par la suite, on a préféré des bases en métal-- constituent des coraux artificiels »fantastiques » avec leurs orifices et aspérités. 

« Tous ceux qui ont travaillé sur une plateforme vous le diront: il y a beaucoup de gros poissons qui vivent à proximité parce qu'on n'y pratique pas la pêche industrielle et les poissons peuvent y atteindre l'âge de dix ans », explique le biologiste marin Per-Erik Schulze, conseiller de l'organisation. 

L'ONG préconise par conséquent de laisser en place les piliers en béton --dépouillés du reste et, de toute façon, extrêmement complexes à retirer-- et d'instaurer des aires marines protégées autour. 

Clin d'oeil de l'histoire, après des décennies à siphonner les tréfonds des océans, le secteur pétrolier contribuerait ainsi modestement à leur protection. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.