Eclaircie sur le front de l'inflation aux Etats-Unis

Le président américain a salué, depuis la Maison Blanche, «des signes que l'inflation pourrait commencer à se modérer». (AFP).
Le président américain a salué, depuis la Maison Blanche, «des signes que l'inflation pourrait commencer à se modérer». (AFP).
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Publié le Mercredi 10 août 2022

Eclaircie sur le front de l'inflation aux Etats-Unis

  • Le président américain a salué, depuis la Maison Blanche, «des signes que l'inflation pourrait commencer à se modérer»
  • Les prix à la consommation ont augmenté de 8,5% en juillet sur un an, selon l'indice des prix à la consommation (CPI) publié mercredi par le département du Travail

WASHINGTON : L'inflation a ralenti plus que prévu en juillet aux Etats-Unis, portée par la baisse du prix de l'essence à la pompe. Bien que toujours très élevée, l'annonce apporte une bouffée d'oxygène à Joe Biden à quelques mois des cruciales élections de mi-mandat.

Le président américain a salué, depuis la Maison Blanche, "des signes que l'inflation pourrait commencer à se modérer".

Les prix à la consommation ont augmenté de 8,5% en juillet sur un an, selon l'indice des prix à la consommation (CPI) publié mercredi par le département du Travail.

C'est moins que les 9,1% de juin - un record depuis 40 ans-, mais aussi que les 8,7% qu'anticipaient les analystes.

Mais le chiffre qui a le plus surpris est celui de l'inflation sur un mois: 0,0%. Contre toute attente, les prix n'ont ainsi pas du tout augmenté par rapport à juin (contre une hausse de 1,3% le mois dernier).

"Aujourd'hui, nous avons appris que notre économie a eu 0% d'inflation en juillet", s'est réjoui Joe Biden.

"Notre économie a eu zéro pour cent d'inflation en juillet. ZERO POUR CENT. Il est certain qu'il y a encore du travail, mais nous sommes sur la bonne voie", a salué la porte-parole de la Maison Blanche chargée de l'économie, Emilie Simons, dans un tweet.

Ce ralentissement est le bienvenu, car depuis un an et demi, la hausse des prix a érodé le pouvoir d'achat des ménages. Et par ricochet, la cote de popularité du président démocrate.

Ses opposants l'accusent d'avoir une politique économique inflationniste, en raison notamment de son généreux plan de relance de mars 2021, juste après son arrivée à la Maison Blanche.

Ils ont relancé leurs critiques dimanche, avec l'adoption au Sénat de l'"Inflation Reduction Act" sur le climat et la santé, qu'ils accusent au contraire de générer des dépenses publiques inutiles.

Trop élevés

Malgré ce ralentissement, "les prix restent trop élevés", nuance Rubeela Farooqi, économiste pour HFE.

Les automobilistes américains ont certes pu souffler: les prix de l'essence ont chuté de 7,7% par rapport à juin, une bonne nouvelle dans un pays où la grande majorité des déplacements se font en voiture, à bord de modèles souvent gourmands en carburant. Sur un an, cependant, ils grimpent de 44%.

Et les prix des nuits d'hôtel et des billets d'avion ont eux aussi baissé.

Mais les Américains ont continué à se serrer la ceinture pour se loger et acheter à manger, les prix de l'alimentation ayant connu, sur un an, leur plus forte hausse depuis 1979 (+10,9%).

L'inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l'énergie et de l'alimentation, a toutefois ralenti, à 0,3% sur un mois et 5,9% sur un an, surprenant les analystes qui tablaient sur une accélération.

Ces chiffres réjouissaient Wall Street, qui a ouvert mercredi en forte hausse. Le dollar dévissait en revanche.

Forte hausse des taux en vue

La question est désormais de savoir s'il sera possible de faire ralentir durablement l'inflation, sans faire plonger la première économie du monde dans la récession, après déjà deux trimestres de contraction du PIB.

La Fed, qui est à la manœuvre, cherche à provoquer un ralentissement volontaire de la consommation, pour desserrer la pression sur les prix.

Pour cela, elle relève ses taux directeurs, désormais compris entre 2,25 et 2,50%. Cela encourage les banques commerciales à proposer des crédits plus onéreux à leurs clients particuliers et entreprises.

"Conjuguées à la vigueur de la croissance de l'emploi et des salaires, les données (de l'inflation) confirment l'hypothèse d'une autre hausse agressive des taux en septembre", souligne ainsi Rubeela Farooqi.

L'indice CPI fait référence notamment pour indexer les retraites. Une autre mesure de l'inflation, l'indice PCE, privilégié par la Fed, avait montré une accélération en juin, à 6,8% sur un an.

L'inflation peinait pourtant, avant la pandémie, à atteindre les 2% considérés comme sains pour l'économie. Mais elle s'est accélérée avec la désorganisation mondiale de la chaîne d'approvisionnement et la pénurie de main-d'œuvre aux Etats-Unis, au moment où les ménages américains consommaient frénétiquement.

A cela est venu s'ajouter la guerre en Ukraine, qui a fait flamber les prix de l'essence et de l'alimentation.

Le marché du travail américain, lui, et a retrouvé en juillet son excellente santé d'avant la pandémie, avec un taux de chômage retombé à 3,5%. On compte toujours, cependant, près de deux postes vacants pour un travailleur disponible, tirant les salaires à la hausse et contribuant à l'inflation.


Vance en Israël pour consolider le cessez-le-feu à Gaza

M. Vance et son épouse Usha ont atterri à la mi-journée à l'aéroport de Tel-Aviv, où ils ont été accueillis par le vice-Premier ministre israélien Yariv Levin, avant de s'entretenir sur place avec Steve Witkoff et Jared Kushner, émissaires de Donald Trump arrivés lundi, puis de prendre la route pour Jérusalem où il doit tenir une conférence de presse. (AFP)
M. Vance et son épouse Usha ont atterri à la mi-journée à l'aéroport de Tel-Aviv, où ils ont été accueillis par le vice-Premier ministre israélien Yariv Levin, avant de s'entretenir sur place avec Steve Witkoff et Jared Kushner, émissaires de Donald Trump arrivés lundi, puis de prendre la route pour Jérusalem où il doit tenir une conférence de presse. (AFP)
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  • M. Vance et son épouse Usha ont atterri à la mi-journée à l'aéroport de Tel-Aviv, où ils ont été accueillis par le vice-Premier ministre israélien Yariv Levin, avant de s'entretenir sur place avec Steve Witkoff et Jared Kushner
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a indiqué qu'il le rencontrerait mais sans préciser quand.

JERUSALEM: Le vice-président américain JD Vance est en visite mardi en Israël à l'heure où Washington accentue ses efforts diplomatiques afin de consolider le cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Gaza, fragilisé par des violences et le retard dans le retour d'otages.

M. Vance et son épouse Usha ont atterri à la mi-journée à l'aéroport de Tel-Aviv, où ils ont été accueillis par le vice-Premier ministre israélien Yariv Levin, avant de s'entretenir sur place avec Steve Witkoff et Jared Kushner, émissaires de Donald Trump arrivés lundi, puis de prendre la route pour Jérusalem où il doit tenir une conférence de presse.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a indiqué qu'il le rencontrerait mais sans préciser quand.

L'administration Trump intensifie ses efforts diplomatiques après les violences de dimanche dans le territoire palestinien, les plus importantes depuis l'entrée en vigueur le 10 octobre d'un accord de cessez-le-feu, qui a permis la libération des 20 otages vivants du 7-Octobre encore détenus à Gaza en échange de celle de prisonniers palestiniens.

"Nous avons passé un accord avec le Hamas selon lequel ils vont bien se tenir et si ce n'est pas le cas, nous allons les éradiquer, si nécessaire", a déclaré lundi le président américain, disant vouloir donner encore "une petite chance" à la poursuite de sa feuille de route pour faire taire les armes à Gaza.

Le Hamas devait aussi rendre d'ici le 13 octobre dernier les 28 corps d'otages encore retenus à Gaza. Il a remis lundi à la Croix-Rouge une 13e dépouille, que le gouvernement a ensuite identifié comme celle de Tal Haïmi, tué le 7 octobre 2023 dans le kibboutz Nir Yitzhak lors de l'attaque du Hamas sur Israël ayant déclenché la guerre.

Le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a assuré mardi que son mouvement restait "engagé" dans le cessez-le-feu. "Nous sommes déterminés à récupérer les corps de toutes les personnes détenues" malgré des "difficultés pour les extraire", a-t-il affirmé sur la chaîne égyptienne Al-Qahera News.

"L'accord pour Gaza tiendra, car nous le voulons et que notre volonté de le respecter est forte", a-t-il insisté, alors qu'Israël a rappelé qu'elle exigeait le retour de toutes les dépouilles d'otages.

"Sur deux tableaux" 

Avec JD Vance, Benjamin Netanyahu entend discuter de "deux choses": "les défis de sécurité auxquels nous faisons face et les opportunités diplomatiques qui s'offrent à nous", a-t-il dit lundi.

M. Netanyahu a rencontré mardi le chef des services de renseignements égyptiens, venu à Jérusalem, a indiqué son bureau. L'Egypte, médiatrice pour le cessez-le-feu à Gaza, a accueilli lundi une délégation du Hamas.

Parrainé par Donald Trump, l'accord de cessez-le-feu a paru vaciller dimanche après des violences dans la bande de Gaza, fatales à au moins 45 Palestiniens, selon la Défense civile locale, et deux soldats israéliens selon l'armée.

"Le seul élément qui empêche Israël de ravager encore davantage Gaza, c'est Trump", souligne Mairav Zonszein, analyste au centre de réflexion International Crisis Group (ICG), pour qui le cessez-le-feu reste "très, très fragile".

"Les Israéliens sont heureux de la libération des otages (...) Ils ne veulent plus de roquettes, mais craignent que le Hamas se tienne toujours debout", ajoute-t-elle, soutenant que dans ce contexte, M. Netanyahu joue "sur deux tableaux".

"Il parle de paix (...) Mais en même temps, il bombarde Gaza et tente de nouveau de conditionner l'entrée d'aide", dit-elle.

"Urgence absolue" 

Le maintien du cessez-le feu est "vital" pour "sauver des vies" à Gaza, a d'ailleurs exhorté mardi le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU, appelant à l'ouverture de tous les points de passage vers le territoire palestinien.

Le PAM achemine actuellement de l'aide via Kissoufim (centre-est) et Kerem Shalom (sud), mais a besoin d'atteindre le nord de Gaza et réclame notamment en ce sens l'ouverture du passage de Zikim.

Il faut "passer tout de suite, et c'est l'urgence absolue, à la réouverture des ponts humanitaires et des différentes routes humanitaires", a renchéri depuis la Slovénie le président français Emmanuel Macron, appelant à ce que "la pression demeure pour que le cessez-le-feu soit pleinement observé".

Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le retrait progressif des forces israéliennes dans la bande de Gaza, mais aussi le désarmement du Hamas. Le plan, en 20 points, exclut tout rôle du Hamas dans la gouvernance de Gaza afin que le territoire palestinien "ne pose plus de menace à ses voisins".

L'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.229 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.


Le cessez-le-feu reste en vigueur, affirme Trump, après des frappes israéliennes à Gaza

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  • Après avoir accusé le Hamas de violation de l'accord de cessez-le-feu, Israël a également suspendu l'entrée "jusqu'à nouvel ordre" de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, selon un responsable israélien
  • "C'est comme si la guerre avait repris. Nous espérions que l'accord tiendrait, mais l'occupant ne respecte rien, aucun accord. Depuis cet après-midi, les bombardements se sont considérablement intensifiés"

GAZA: Le président américain Donald Trump a assuré que le cessez-le-feu à Gaza était toujours en vigueur, après qu'une série de frappes israéliennes a tué au moins 45 personnes dans le territoire palestinien dimanche en réponse, selon Israël, à des attaques du Hamas.

"Oui, il l'est", a déclaré M. Trump aux journalistes à bord de l'avion présidentiel, lorsqu'on lui a demandé si le cessez-le-feu, qu'il a contribué à négocier, était toujours en vigueur.

Il a également suggéré que les dirigeants du Hamas n'étaient pas impliqués dans les violations présumées de la trêve et a plutôt blâmé "certains rebelles au sein du mouvement".

La Défense civile, opérant sous l'autorité du mouvement islamiste palestinien, a fait état d'au moins 45 personnes tuées dimanche, dont des civils et un journaliste, au cours de frappes aériennes israéliennes.

Quatre hôpitaux à Gaza ont confirmé ce bilan à l'AFP.

Ce sont les premières violences de cette ampleur depuis le début de la trêve, entrée en vigueur le 10 octobre.

Dans la soirée de dimanche, l'armée israélienne a annoncé cesser ses frappes et reprendre l'application du cessez-le-feu. Elle a également indiqué examiner les informations faisant état de victimes.

Après avoir accusé le Hamas de violation de l'accord de cessez-le-feu, Israël a également suspendu l'entrée "jusqu'à nouvel ordre" de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, selon un responsable israélien.

"C'est comme si la guerre avait repris. Nous espérions que l'accord tiendrait, mais l'occupant ne respecte rien, aucun accord. Depuis cet après-midi, les bombardements se sont considérablement intensifiés, des maisons, des tentes et une école ont été touchés. Le sang coule de nouveau", déplore Abdallah Abou Hassanein, 29 ans, à Bureij (centre).

Visite prochaine 

"Comme vous le savez, ils ont été assez turbulents", a déclaré dimanche Donald Trump à propos du Hamas, "ils ont tiré des coups de feu, et nous pensons que leurs dirigeants ne sont peut-être pas impliqués là-dedans".

Selon un responsable israélien, le Hamas a tiré sur les troupes à Rafah (sud) et des combattants palestiniens qui s'étaient approchés de zones de contrôle israélien à Beit Lahia (nord) ont été "éliminés lors d'une frappe".

Dans un communiqué, le Hamas a affirmé n'avoir "aucune connaissance d'incidents ou d'affrontements" à Rafah et a réaffirmé son "engagement total à mettre en œuvre tout ce qui a été convenu, en premier lieu le cessez-le-feu."

Selon un témoin, des combattants du Hamas avaient ciblé un groupe rival dans un secteur de Rafah, près duquel des chars israéliens sont déployés.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Peu avant la prise de parole de Donald Trump, le vice-président américain JD Vance avait minimisé la reprise des violences à Gaza.

"Le Hamas va tirer sur Israël. Israël va devoir répondre", a-t-il déclaré aux journalistes. "Nous pensons donc que le cessez-le-feu a toutes les chances d'offrir une paix durable. Mais même s'il y parvient, il y aura des hauts et des bas, et nous devrons surveiller la situation".

Un membre de l'administration Trump doit se rendre "certainement" en Israël "dans les prochains jours" pour évaluer la situation, selon lui. "Ce pourrait être moi", a-t-il avancé.

JD Vance a par ailleurs appelé les pays du Golfe à mettre en place une "infrastructure de sécurité" afin de garantir le désarmement du Hamas, un élément clé de la deuxième phase de l'accord de paix.

Retour de corps 

En vertu de la première phase de l'accord, le Hamas a remis le 13 octobre, en échange de près de 2.000 prisonniers palestiniens, les 20 captifs vivants qu'il détenait encore depuis le 7-Octobre et a rendu jusque-là 12 des 28 dépouilles d'otages toujours retenues à Gaza.

Dimanche, le Hamas a annoncé avoir trouvé un 13e corps d'otage à Gaza, s'engageant "si les conditions le permettent" à le restituer plus tard à Israël.

Israël conditionne la réouverture du poste-frontière avec l'Egypte de Rafah, crucial pour l'entrée des aides, à la remise de tous les otages décédés.

Après deux ans de guerre destructrice et sous la pression du président américain, Israël et le Hamas ont conclu un accord de cessez-le-feu après des négociations indirectes en Egypte.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

L'offensive israélienne a fait 68.159 morts à Gaza, en majorité des civils, et provoqué un désastre humanitaire, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.


L'Iran dit ne plus être tenu par les "restrictions" liées à son programme nucléaire

Ci-dessus, un panneau d'affichage sur la place Enqelab à Tehra affiche des photos de scientifiques nucléaires, des centrifugeuses et une phrase en farsi : "La science est le pouvoir", le 29 août 2025. (AFP)
Ci-dessus, un panneau d'affichage sur la place Enqelab à Tehra affiche des photos de scientifiques nucléaires, des centrifugeuses et une phrase en farsi : "La science est le pouvoir", le 29 août 2025. (AFP)
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  • À l’expiration officielle de l’accord nucléaire de 2015, l’Iran affirme ne plus être lié par aucune des restrictions imposées à son programme nucléaire, tout en réitérant sa volonté de poursuivre la voie diplomatique
  • Le retrait des États-Unis en 2018, suivi de tensions militaires et du rétablissement de sanctions par les Européens, a fragilisé l’accord, désormais jugé "caduque" par Téhéran, qui enrichit aujourd’hui l’uranium à des niveaux proches de l’usage militaire

Téhéran: L'Iran a affirmé samedi ne plus être tenu par les "restrictions" liées à son programme nucléaire, tout en réitérant son engagement pour la diplomatie, le jour de l'expiration d'un accord international conclu il y a dix ans.

Cet accord, signé en 2015 par l'Iran, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Etats-Unis, la Russie et la Chine, visait à encadrer les activités nucléaires de la République islamique en échange de la levée des sanctions de l'ONU qui pesaient fortement sur son économie.

Sa date d'expiration avait été fixée au 18 octobre 2025, soit dix ans exactement après l'entérinement du texte par l'ONU, via la résolution 2231.

Malgré ses démentis, l'Iran est soupçonné par les Occidentaux et Israël, son ennemi juré, de développer secrètement l'arme atomique.

Désormais, "toutes les dispositions (de l'accord), y compris les restrictions prévues pour le programme nucléaire iranien et les mécanismes connexes, sont considérées terminées", a écrit la diplomatie iranienne dans un communiqué publié à l'occasion de l'expiration du pacte.

L'accord plafonnait l'enrichissement d'uranium par l'Iran à 3,67% et prévoyait une stricte supervision de ses activités nucléaires par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), gendarme onusien du nucléaire.

- Retrait américain -

En 2018, les Etats-Unis, sous le premier mandat du président Donald Trump, ont dénoncé ce pacte et rétabli leurs sanctions contre l'Iran, qui respectait alors ses engagements selon l'AIEA.

En représailles, l'Iran a progressivement pris ses distances avec les dispositions prévues par l'accord.

Selon l'AIEA, l'Iran est ainsi le seul pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir l'uranium à un niveau élevé (60%), proche du seuil technique de 90% nécessaire à la fabrication de la bombe atomique.

Téhéran a en outre suspendu en juillet toute coopération avec l'AIEA après une guerre de 12 jours en juin déclenchée par des bombardements israéliens sans précédent contre notamment les installations nucléaires en Iran.

Les Etats-Unis ont également mené des frappes contre certaines installations en Iran durant cette guerre. En représailles, l'Iran a lancé des missiles et des drones contre Israël.

Le conflit a mis fin à une série de pourparlers indirects menés depuis avril entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien.

A l'initiative de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne, l'ONU a rétabli fin septembre ses sanctions contre l'Iran, levées il y a dix ans, rendant de facto caduc l'accord sur le nucléaire.

L'expiration formelle du pacte rend les sanctions "nulles et non avenues", a estimé le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi dans une lettre adressée samedi à l'ONU.

- "Actions irresponsables" -

Les trois pays européens reprochent notamment à l'Iran son manque de coopération avec l'AIEA et demandent une reprise des négociations avec les Etats-Unis.

"Les efforts de l'Iran pour relancer les échanges (avec l'AIEA) ayant abouti à l'accord du Caire ont également été sabotés par les actions irresponsables des trois pays européens", souligne la diplomatie iranienne.

Elle fait référence à l'accord conclu en septembre entre l'Iran et l'AIEA, pour définir la reprise de leur coopération.

"L'Iran exprime fermement son engagement en faveur de la diplomatie", a-t-elle poursuivi.

Pour Ali Vaez, directeur du projet Iran du Centre de recherche International Crisis Group, c'est "une bonne chose que (l'accord) soit mort. Les deux parties peuvent enfin passer à autre chose et proposer de nouvelles idées".

Le programme nucléaire iranien empoisonne de longue date les relations de l'Iran avec les pays occidentaux.

L'Iran se défend de chercher à acquérir la bombe atomique mais insiste sur son droit à disposer du nucléaire à des fins civiles, notamment pour produire de l'électricité.