L'Europe vient en aide à la France pour lutter contre les feux

Des pompiers s'embrassent alors qu'ils travaillent à contenir un incendie à Saint-Magne, alors que les feux de forêt continuent de se propager dans la région de la Gironde, dans le sud-ouest de la France, jeudi. (Reuters)
Des pompiers s'embrassent alors qu'ils travaillent à contenir un incendie à Saint-Magne, alors que les feux de forêt continuent de se propager dans la région de la Gironde, dans le sud-ouest de la France, jeudi. (Reuters)
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Publié le Jeudi 11 août 2022

L'Europe vient en aide à la France pour lutter contre les feux

  • Plusieurs pays européens vont venir à la rescousse de la France, où des pompiers allemands sont déjà arrivés jeudi, pour aider à lutter contre plusieurs incendies ravageant des forêts
  • Face à ces incendies, la France a appelé à l'aide et un certain nombre de pays européens ont annoncé l'envoi de renforts

HOSTENS: Plusieurs pays européens vont venir à la rescousse de la France, où des pompiers allemands sont déjà arrivés jeudi, pour aider à lutter contre plusieurs incendies ravageant des forêts en proie à des vagues de chaleur et une sécheresse historique, dont un gigantesque brasier dans le sud-ouest du pays.

Des feux faisaient rage en Gironde (sud-ouest), dans le Jura (est), la Drôme, l'Aveyron et la Lozère (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.

Face à ces incendies, la France a appelé à l'aide et un certain nombre de pays européens ont annoncé l'envoi de renforts. "L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, et, dans les prochaines heures, la Roumanie et l'Autriche: nos partenaires viennent en aide à la France face aux incendies", s'est réjoui, dans un tweet, le président Emmanuel Macron. "Merci à eux. La solidarité européenne est à l’œuvre !", a-t-il ajouté.

Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), où se sont rendus jeudi la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le feu a ravagé en deux jours 7.400 hectares de forêts et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois.

Dans cette zone, le ciel est est nappé d'un voile grisâtre, masquant quasi totalement le soleil brûlant.

Des pompiers européens en renfort

Jeudi après-midi, 65 pompiers allemands et 24 véhicules se sont présentés. Des dizaines d'autres pompiers sont attendus dans les prochains jours avec leurs camions en provenance de Roumanie, de Pologne ou d'Autriche.

"Les Roumains et les Allemands seront sur le terrain demain matin à l'aube", a assuré à la presse Martin Guespereau, le préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde.

"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, un pompier professionnel arrivé de Bonn qui venait d'être salué d'un "welcome" par les autorités françaises.

Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude -  "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.

Au total, 361 pompiers européens ont pris la route du sud-ouest de la France pour épauler les 1 100 pompiers qui combattent nuit et jour une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras, dans le sud-ouest (14 000 hectares déjà brûlés en juillet).

 

En outre, quatre avions de la flotte de l'Union européenne contre les incendies ont été envoyés en France de Grèce et de Suède, a annoncé la Commission européenne. La Pologne a annoncé qu'elle allait dépêcher dès jeudi 146 sapeurs-pompiers pour aider dans le sud, dès vendredi midi selon la présidence française.

Au total, huit avions bombardiers d'eau et deux hélicoptères ont été mobilisés pour cette deuxième journée de lutte marquée par de nouveaux départs de feu, notamment à Saint-Symphorien (Gironde).

«On se croirait en Californie»

"On se croirait en Californie, c'est gigantesque… pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a raconté à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahay, pompier professionnel depuis 20 ans. "Mais là, on se fait déborder de partout".

La sécheresse qui sévit sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture.

En tout, plus de 40 000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou 50 000 hectares selon des données satellitaires européennes : c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.

Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche en France.

Dans le centre du Portugal, même spectacle de désolation: plus de 1 500 pompiers étaient jeudi mobilisés pour venir à bout d'un feu de forêt qui ravage depuis plusieurs jours le parc naturel de la Serra da Estrela, détruisant quelque 10 000 hectares, selon des données européennes.

L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier.

Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler, voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.

La canicule actuelle en France a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis mars 1961.

Jura: plus de 400 hectares de forêts et de broussailles brûlés, un incendie spectaculaire en cours

Deux incendies de forêt ont ravagé plus de 400 hectares dans le sud du Jura depuis mardi, la propagation de l'un d'entre eux s'étant "accélérée", a annoncé la préfecture jeudi après-midi.

La préfecture a décrit "un nuage de fumée, visible à plusieurs dizaines de kilomètres, recouvrant une grande partie du sud du département" et accompagné d’une "odeur de brûlé pouvant incommoder les habitants de la zone".

90 sapeurs-pompiers et 28 engins sont désormais à pied d'oeuvre pour tenter de maîtriser ce feu de forêt actif depuis mardi entre Vescles et Cernon et qui continue de se propager vers le nord après avoir brûlé 250 hectares, dont 80 au cours de la matinée de jeudi a précisé la préfecture.

Deux hélicoptères bombardiers d'eau basés à Annecy sont arrivés sur place jeudi midi. La préfecture avait dans un premier temps évoqué un seul appareil redéployé depuis le Maine-et-Loire où les deux principaux feux qui ont ravagé plus de 1.500 hectares sont désormais fixés.

Leur intervention devrait faciliter les opérations de lutte au sol contre cet incendie qui se propage dans une zone accidentée où les secours progressent difficilement.

De nouveaux renforts terrestres étaient aussi attendus de l'Ain et de la Haute-Saône, le vent et la chaleur n'aidant pas à contrôler la situation.

La trentaine d'habitants d'un hameau situé sur la commune de Cernon étaient en cours d'évacuation jeudi à la mi-journée par la gendarmerie et les autorités municipales.

"Les routes départementales D60 et D99 sont toujours coupées afin de faciliter l'intervention des sapeurs-pompiers" tout comme le sentier de Grande randonnée GR9, a indiqué la préfecture.

A une vingtaine de kilomètres au sud-ouest, dans le secteur de Cornod et Vosbles-Valfin, le feu est désormais fixé, après avoir réduit en cendres 160 hectares.

Le travail d'extinction et de nettoyage effectué pendant la nuit par les pompiers et les agriculteurs a permis de maîtriser le sinistre, toujours selon la préfecture. Jusqu'à 60 sapeurs-pompiers et 24 engins ont été engagés sur ce feu.

Sur les deux incendies, "les plus importants depuis les années 1990" selon les pompiers, les soldats du feu ont pu compter sur l'appui de renforts venus de sept départements du centre et de l'est de la France. Le Jura est classé au niveau ultime de la sécheresse depuis le 1er août, en situation de "crise".

Dans les Vosges, le feu qui a brûlé 30 hectares de forêt entre les communes de Mortagne et de Brouvelieures, est désormais fixé, a annoncé jeudi la préfecture du département.

Une centaine de pompiers et 30 engins sont toujours sur place pour traiter les points chauds et les lisières de feu. Ils devaient également être appuyés par un hélicoptère bombardier d'eau dans la journée.

La centaine d'habitants d'un hameau de la petite commune de Mortagne qui avaient été évacués préventivement mercredi ont pu regagner eux aussi leurs habitations, épargnées par les flammes.


Moyen-Orient: À force de se vouloir équilibrée, la posture française en devient illisible

Le président français Emmanuel Macron est vu lors d'une cérémonie d'arrivée au sommet du Groupe des Sept (G7) au Pomeroy Kananaskis Mountain Lodge à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron est vu lors d'une cérémonie d'arrivée au sommet du Groupe des Sept (G7) au Pomeroy Kananaskis Mountain Lodge à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • En rappelant que l’Iran dispose de missiles pouvant atteindre le territoire français et qu’il soutient activement le Hamas et le Hezbollah, Barrot a justifié la fermeté de la diplomatie française à l’égard de Téhéran
  • Mais aussitôt, il a tempéré ses propos, indiquant qu’à ce stade, « les moyens militaires français n’ont pas été mobilisés », avant de renouveler un appel classique « à la retenue »

PARIS: Alors que la guerre entre Israël et l’Iran s’intensifie, la France tente de maintenir une ligne diplomatique fondée sur la retenue, la désescalade et l’équilibre.
Mais cette posture, censée affirmer une voix autonome au sein du concert international, peine désormais à convaincre. À force de vouloir ménager toutes les parties, la position française en devient brouillée, voire illisible.
S’exprimant le dimanche 15 juin, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est montré ferme : « Le programme nucléaire iranien a une vocation militaire. C’est une menace existentielle pour Israël, pour les pays de la région et pour nous aussi », a-t-il affirmé.
En rappelant que l’Iran dispose de missiles pouvant atteindre le territoire français et qu’il soutient activement le Hamas et le Hezbollah, Barrot a justifié la fermeté de la diplomatie française à l’égard de Téhéran.
Mais aussitôt, il a tempéré ses propos, indiquant qu’à ce stade, « les moyens militaires français n’ont pas été mobilisés », avant de renouveler un appel classique « à la retenue » à l’adresse de toutes les parties.
Le vendredi 13 juin, à la suite des frappes israéliennes contre des cibles iraniennes, Emmanuel Macron avait rappelé « le droit d’Israël à se protéger », tout en insistant sur la nécessité de « ne pas mettre en péril la stabilité de la région ».
Il est même allé jusqu’à affirmer que la France participerait « aux opérations de protection et de défense » d’Israël en cas de « représailles » menées par l’Iran, « si elle est en situation de le faire ».

La logique française se veut cohérente : elle soutient le droit d’Israël à se défendre, mais sans donner un chèque en blanc à la politique de Benyamin Netanyahou.

« J’ai marqué notre disponibilité en ce sens », a ajouté le président français lors d’une conférence de presse, et « à l’inverse, je n’envisage aucunement de participer à quelque opération offensive que ce soit. Ce n’est pas notre rôle », a-t-il fait valoir.
La condamnation française du programme nucléaire iranien est ancienne, tout comme son soutien au droit d’Israël à se défendre. Mais, par ailleurs, la France dénonçait, il y a quelques semaines, le blocus humanitaire imposé par Israël à Gaza, le qualifiant de « honte ».
La logique française se veut cohérente: elle soutient le droit d’Israël à se défendre, mais sans donner un chèque en blanc à la politique de Benyamin Netanyahou.
Cette même logique fait dire à Paris: oui à une riposte contre Téhéran si une ligne rouge est franchie, mais toujours dans une optique diplomatique.
À l’approche du sommet du G7 au Canada, Macron entend plaider cette voie médiane, espérant maintenir la France comme puissance d’équilibre. Mais encore faut-il être entendu et compris.
Dans les faits, Paris semble marginalisé. L’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, a reconnu que Tel-Aviv n’avait pas informé la France de ses frappes.
« La relation n’est plus aussi proche qu’avant », a-t-il déclaré. Pour lui, la France reste un allié, « mais pas au point d’avoir été alertée », signifiant clairement que la critique française de la guerre à Gaza a éloigné les deux capitales.
Côté iranien, les leviers français sont tout aussi limités. Malgré les pressions exercées sur Téhéran, y compris une résolution récente de l’AIEA dénonçant l’enrichissement d’uranium par l’Iran, la République islamique reste sourde aux avertissements.

Les frappes croisées entre Israël et l’Iran ont aussi eu une conséquence immédiate : le report de la conférence de New York, prévue pour discuter de la reconnaissance d’un État palestinien, initiative portée conjointement par la France et l’Arabie saoudite.


Les menaces françaises de déclencher la procédure de « snap back » pour rétablir les sanctions, en cas d’absence d’accord sur le nucléaire, sont prises au sérieux, mais elles n’inversent pas la dynamique de confrontation.
Les frappes croisées entre Israël et l’Iran ont aussi eu une conséquence immédiate : le report de la conférence de New York, prévue pour discuter de la reconnaissance d’un État palestinien, initiative portée conjointement par la France et l’Arabie saoudite.
À Paris, on parle d’un simple report technique, mais en vérité, la flambée de violence a démontré le décalage entre la réalité sur le terrain et cette initiative diplomatique pourtant centrale.
Le président Macron, qui souhaitait inscrire cette reconnaissance dans une dynamique plus large d’accords régionaux, avec une normalisation entre Israël et certains pays arabes en contrepartie, doit composer avec un terrain à feu et à sang.
L’idée d’une « reconnaissance réciproque » (d’un État palestinien et de l’État d’Israël par de nouveaux acteurs) reste d’actualité, mais semble désormais hors de portée dans le contexte actuel.
Ce flou diplomatique se heurte aussi à une opinion publique française de plus en plus sceptique. Et Macron, en chute libre dans les sondages, doit composer avec un climat politique intérieur tendu.
Son autorité sur la politique étrangère, pourtant historiquement l’un des leviers du pouvoir présidentiel en France, semble contestée et contrariée.
Pour redevenir lisible et audible, Paris devra clarifier ses priorités : la dénonciation du programme nucléaire iranien ne peut s’accompagner d’une ambiguïté persistante sur la politique israélienne à Gaza et sur la reconnaissance par la France de l’État palestinien.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.