La Russie commence à livrer plus de gaz que prévu à la Hongrie

Le logo du géant russe de l'énergie Gazprom vu à Moscou le 11 juillet 2022 (Photo, AFP).
Le logo du géant russe de l'énergie Gazprom vu à Moscou le 11 juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 13 août 2022

La Russie commence à livrer plus de gaz que prévu à la Hongrie

  • Le ministère hongrois des Affaires étrangères a expliqué que les négociations commerciales avec Moscou «ont permis d'arriver à un accord»
  • Jusqu'à fin août, un volume supplémentaire quotidien de 2,6 millions de mètres cubes par jour arrivera du Sud via le gazoduc Turkstream

BUDAPEST: La Hongrie, membre de l'Union européenne, a annoncé samedi que la Russie a commencé à lui livrer plus de gaz naturel que prévu dans leurs précédents accords commerciaux, après une visite de son ministre des Affaires étrangères à Moscou en juillet.

Le ministère hongrois des Affaires étrangères a expliqué que les négociations commerciales avec Moscou "ont permis d'arriver à un accord", avec pour résultat que la compagnie russe Gazprom a commencé à livrer vendredi "des volumes supérieurs à ceux mentionnés dans le contrat".

"C'est le devoir du gouvernement hongrois d'assurer un approvisionnement sûr en gaz pour le pays, et nous sommes à la hauteur", a écrit sur Facebook un haut fonctionnaire du ministère, Tamas Menczer.

Jusqu'à fin août, un volume supplémentaire quotidien de 2,6 millions de mètres cubes par jour arrivera du Sud via le gazoduc Turkstream, a-t-il précisé, ajoutant que des négociations étaient en cours concernant les livraisons de septembre.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto avait effectué un déplacement impromptu à Moscou en juillet afin de discuter de l'achat de 700 millions de mètres cubes supplémentaires de gaz, qui viendraient s'ajouter aux 4,5 milliards livrés chaque année à Budapest avant le conflit en Ukraine.

"A la lumière de ce que nous savons de l'état actuel du marché européen, il est clair que l'acquisition d'un aussi gros volume est impossible sans des sources russes", a estimé M. Menczer, mentionnant le voyage de M. Szijjarto.

L'UE a commencé à mettre en oeuvre cette semaine un plan visant à réduire sa consommation de gaz de 15%, pour faire face à la flambée des prix de l'énergie provoquée par l'invasion russe de l'Ukraine.

Certains pays du bloc européen ont néanmoins des réticences à suivre strictement le plan, qui de toute façon parle de "réduction volontaire de la demande".

La Hongrie, qui dépend du gaz acheminé directement depuis la Russie, a demandé un régime dérogatoire.


Premier vol transatlantique aux carburants «verts»: Du «greenwashing» pour les ONG

La compagnie aérienne britannique Virgin Atlantic a opéré mardi un vol transatlantique propulsé intégralement aux carburants dits durables (Photo, AFP).
La compagnie aérienne britannique Virgin Atlantic a opéré mardi un vol transatlantique propulsé intégralement aux carburants dits durables (Photo, AFP).
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  • L'avion a décollé de l'aéroport londonien d'Heathrow vers 11H50 GMT et a atterri à celui de JFK à New York à 19H05 GMT
  • Il est le premier «fonctionnant 100% aux carburants dits durables sur les deux moteurs, par une compagnie aérienne commerciale, sur un trajet long courrier», précise Virgin Atlantic

LONDRES: La compagnie aérienne britannique Virgin Atlantic a opéré mardi un vol transatlantique propulsé intégralement aux carburants dits durables, une première, que les organisations écologistes qualifient d'opération de "verdissement de façade" ("greenwashing").

L'avion a décollé de l'aéroport londonien d'Heathrow vers 11H50 GMT et a atterri à celui de JFK à New York à 19H05 GMT, selon le site de l'aéroport new-yorkais.

Il est le premier "fonctionnant 100% aux carburants dits durables sur les deux moteurs, par une compagnie aérienne commerciale, sur un trajet long courrier", précise Virgin dans un communiqué.

La compagnie précise toutefois qu'il ne s'agit pas d'un vol commercial, donc sans passager aillant payé un billet, ni aucun chargement de fret.

Le milliardaire britannique Richard Branson, fondateur de la compagnie, s'est dit "très fier d'être à bord" du vol au côté des équipes "qui ont travaillé ensemble pour tracer la voie de la décarbonation de l'aviation long-courrier", selon Virgin Atlantic.

"Le vol historique d'aujourd'hui (...) montre comment nous pouvons à la fois décarboner les transports et permettre aux passagers de continuer à voler quand et où ils le souhaitent", a salué le ministre britannique des Transports Mark Harper, également cité dans le communiqué.

Produits à partir d'huiles usagées, résidus de bois ou algues, les carburants durables d'aviation (CDA) sont utilisables en complément du kérosène (jusqu'à 50%) dans les avions actuels. Ils sont considérés comme le principal levier de décarbonation du secteur pour les décennies à venir, mais leur production reste balbutiante et très chère.

En outre, ils sont utilisés dans des moteurs à combustion qui continuent de générer du CO2, la décarbonation intervenant plus en amont, dans le fait de réutiliser des matières végétales au lieu d'extraire des hydrocarbures.

Le vol a eu lieu sur un Boeing 787 équipé de moteurs Rolls-Royce fonctionnant uniquement avec ce carburant.

«Impasse technologique»

Le gouvernement britannique avait annoncé en décembre dernier soutenir "jusqu'à 1 million de livres" ce projet mené par la compagnie aérienne en collaboration avec l'université de Sheffield, l'avionneur américain Boeing, le motoriste britannique Rolls-Royce ou encore le géant des hydrocarbures BP.

L'association écologiste Stay Grounded (restez au sol) a qualifié l'opération de "verdissement de façade", dans un communiqué lundi.

"Ce n'est pas une coïncidence que ce vol ait lieu deux jours avant le début de la COP28 à Dubaï", estime Stay Grounded. "Pendant que l'attention du monde se porte sur un seul vol, il y en a 100.000 chaque jour utilisant des carburants fossiles. Les substituts ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan des hydrocarbures".

Finlay Asher, un ingénieur aérospatial qui a travaillé pour Rolls-Royce, cité par Stay Grounded, explique que la technologie des CDA, appelés en anglais les SAF, est une "impasse technologique" car elle ne peut être développée à une échelle suffisante pour faire une différence.

"Les déchets utilisés comme matière première pour le bio-kérosène de ce vol ne sont pas disponibles en quantités suffisamment importantes pour avoir un impact significatif sur les émissions de l'aviation", a abondé l'AFP le Dr Doug Parr, scientifique chez Greenpeace UK.

"De plus, le CO2 provenant de la capture directe de l'air et l'hydrogène vert produit par électrolyse - tous deux utilisés pour fabriquer de l'e-kérosène - sont très coûteux à produire. (...) La seule manière efficace de traiter les émissions de l'aviation à court terme est de s'attaquer à la demande, et toute suggestion contraire relève simplement de l'utopie", a-t-il ajouté.


Neutralité carbone: L’industrie et le transport ont besoin de 13500 milliards de dollars d’ici 2050

Les 13 500 milliards de dollars d'investissements sont calculés à partir des coûts moyens de production d'énergie propre (Photo, Shutterstock).
Les 13 500 milliards de dollars d'investissements sont calculés à partir des coûts moyens de production d'énergie propre (Photo, Shutterstock).
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  • Des investissements considérables dont nécessaires dans les secteurs de l'industrie et des transports afin d’atteindre les objectifs de zéro émission nette, selon le FEM
  • Le FEM et Accenture ont également souligné la nécessité de partenariats public-privé pour assurer un avenir durable

RIYAD: Selon le Forum économique mondial, un investissement total de 13 500 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,91 euro) est nécessaire pour garantir un avenir neutre en carbone d'ici 2050, en particulier dans les secteurs de la production, de l'énergie et des transports.

Dans son rapport intitulé «Net-Zero Industry Tracker 2023», le FEM indique que la décarbonisation des secteurs de l'industrie et des transports est cruciale pour parvenir à un avenir plus vert, car ces industries émettent 40% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Pour Roberto Bocca, directeur du Centre pour l'énergie et les matériaux au FEM, il s’agit d’une condition indispensable pour atteindre les objectifs de zéro émission nette dans les délais impartis.

«D'importants investissements dans les infrastructures sont nécessaires, complétés par des politiques et des incitations plus fortes afin que les industries puissent passer à des technologies à faibles émissions tout en garantissant l'accès à des ressources abordables et fiables, essentielles à la croissance économique», a-t-il développé expliqué Bocca.

Selon le rapport publié en collaboration avec Accenture, les 13 500 milliards de dollars d'investissements sont dérivés des coûts moyens de production d'énergie propre pour l'énergie solaire, l'énergie éolienne en mer et sur terre, l'énergie nucléaire et l'énergie géothermique.

Cela tient également compte des coûts des électrolyseurs pour le transport propre de l'hydrogène et du carbone, ainsi que des coûts de stockage.

Décarboner l’industrie

Un rapport publié en amont de la COP 28 appelle quant à lui à une «action climatique radicale» pour combler un «canyon d'émissions».

Outre l'augmentation des dépenses d'investissement pour décarboner les actifs industriels et de transport existants, des investissements supplémentaires sont nécessaires pour construire une infrastructure d'énergie propre, a ajouté le FEM le rapport.

«Il est impératif de prendre rapidement des mesures pour décarboner et améliorer l'efficacité énergétique, faute de quoi la demande de combustibles fossiles dans les secteurs industriels clés, qui a augmenté de 8% en moyenne au cours des trois dernières années, augmentera considérablement d'ici 2050», a prévenu Bocca.

Bocca a souligné que la collaboration mondiale entre les leaders du secteur de l’industrie, l'utilisation de carburants tels que l'hydrogène et la mise en œuvre de systèmes de captage, d'utilisation et de stockage du carbone contribueront à lutter contre les problèmes liés aux émissions.

Le rapport a précisé que la tarification du carbone, les subventions fiscales, les marchés publics et l'élaboration de dossiers commerciaux solides peuvent contribuer à mobiliser les investissements nécessaires dans les secteurs de l'industrie et des transports.

Le FEM et Accenture ont également souligné la nécessité de partenariats public-privé pour assurer un avenir durable.

«La collaboration entre les secteurs public et privé est essentielle à la réussite de la transition énergétique, et la technologie peut jouer un rôle crucial dans la gestion d'un accès abordable et fiable à l'énergie propre et dans la prise en compte des coûts supplémentaires de la décarbonation», a déclaré Muqsit Ashraf, qui dirige Accenture Strategy.

«En outre, les innovations en matière de modèles d'entreprise peuvent enfin contribuer à stimuler la demande et à accélérer la décarbonation de l'industrie, ce qui permet d'atteindre des objectifs de zéro émission nette et d'assurer une transition énergétique résiliente», a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE accorde près de 200 millions d'euros pour la formation de militaires ukrainiens

Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, s'adresse à une conférence de presse avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères après leur rencontre, à Bruxelles, le 28 novembre 2023. (Photo de JOHN THYS / AFP)
Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, s'adresse à une conférence de presse avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères après leur rencontre, à Bruxelles, le 28 novembre 2023. (Photo de JOHN THYS / AFP)
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  • Ce sont désormais quelque 34 000 soldats ukrainiens qui ont pu bénéficier de cette mission de formation
  • L'Union européenne éprouve davantage de difficultés à débloquer de nouveaux financements pour aider l'Ukraine en guerre

BRUXELLES: L'Union européenne a annoncé mardi une aide supplémentaire de près de 200 millions d'euros pour la formation de militaires ukrainiens, portant le budget total de cette mission à 255 millions d'euros.

Ce sont désormais quelque 34 000 soldats ukrainiens qui ont pu bénéficier de cette mission de formation, s'est félicité le patron de la diplomatie européenne Josep Borrell à l'issue d'une rencontre à Bruxelles avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba.

Au total, l'UE a déjà consacré 27 milliards d'euros au soutien militaire à l'Ukraine mais il faut "faire plus et plus vite", a insisté M. Borrell.

L'Union européenne éprouve en revanche davantage de difficultés à débloquer de nouveaux financements pour aider l'Ukraine en guerre.

Une enveloppe de 20 milliards d'euros sur quatre ans proposée par M. Borrell est bloquée par les réticences de certains pays européens à débourser davantage, tout comme une autre de 50 milliards d'euros envisagée pour consolider le soutien européen à l'Ukraine.

"Nous devons tous continuer à travailler dur pour mobiliser les capacités européennes visant à s'opposer aux tentatives de la Russie de détruire l'Ukraine, de détruire l'Europe", a de son côté dit M. Kuleba.