En Chine, l'acupuncture c'est aussi... pour chiens et chats

Cette photo prise le 12 avril 2022 montre le vétérinaire Li Wen caressant un chien pendant un traitement d'acupuncture dans une clinique pour animaux à Pékin. (Photo de WANG ZHAO / AFP)
Cette photo prise le 12 avril 2022 montre le vétérinaire Li Wen caressant un chien pendant un traitement d'acupuncture dans une clinique pour animaux à Pékin. (Photo de WANG ZHAO / AFP)
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Publié le Dimanche 14 août 2022

En Chine, l'acupuncture c'est aussi... pour chiens et chats

  • Pour établir son diagnostic, le vétérinaire examine la corpulence de l'animal, ses yeux, la couleur de sa langue, prend son pouls et pose des questions au maître
  • Il plante ensuite ses aiguilles au niveau de points d'acupuncture spécifiques aux chiens et chats

PÉKIN : Solidement sanglé, un caniche regarde avec inquiétude un vétérinaire lui planter de fines aiguilles dans le dos et les pattes: l'acupuncture pour chiens et chats séduit en Chine un nombre croissant de maîtres.

Même les lapins sont les bienvenus dans ce cabinet de médecine traditionnelle chinoise de Pékin, qui voit défiler du matin au soir des bêtes à poil de différentes tailles.

Principale motivation des maîtres: offrir à leur animal un traitement moins invasif et avec moins d'effets secondaires que la médecine classique.

«L'avantage de la médecine traditionnelle chinoise, c'est qu'il n'y a pas d'opération chirurgicale. Donc la souffrance et la convalescence de l'animal sont réduites», déclare Zhai Chunyu, 38 ans, venu avec Duniu, son caniche toy.

Agé de trois ans, il souffre de la maladie de Legg-Calvé-Perthes, qui atteint la tête et le col du fémur et conduit à leur tassement avec arthrose, douleur et claudication.

«Il avait tellement mal qu'il ne pouvait plus poser la patte au sol» et «n'avait plus d'appétit», explique M. Zhai, qui travaille dans la finance.

«Un médecin m'avait conseillé de faire une ablation de cette tête du fémur. Mais je ne voulais pas, car j'ai un autre caniche qui est passé par là et il a beaucoup souffert de l'opération et des séquelles.»

- Flûte de bambou -

Un ami lui conseille alors d'essayer l'acupuncture dans ce cabinet, ouvert en 2016 par le vétérinaire Li Wen, 68 ans.

«Après cinq-six séances, on a vu les résultats. Duniu arrive à marcher et même un peu à courir maintenant», se félicite son maître.

Pour établir son diagnostic, le vétérinaire examine la corpulence de l'animal, ses yeux, la couleur de sa langue, prend son pouls et pose des questions au maître.

Il plante ensuite ses aiguilles au niveau de points d'acupuncture spécifiques aux chiens et chats.

«Sur 10 animaux que je reçois en moyenne chaque jour, il y en a toujours un ou deux qui se rebiffent», explique Li Wen, 46 ans de métier.

«Il faut communiquer avec eux, les traiter avec douceur, les rassurer sur le fait qu'on n'est pas là pour leur faire du mal.»

Pour contribuer à leur détente, il diffuse une musique douce de flûte de bambou et de gazouillis d'oiseaux.

- «Paralysé» -

Comme pour les humains, une fois les aiguilles plantées, le vétérinaire stimule les points avec une lampe chauffante dans laquelle ont été placés des disques d'armoise - une plante. C'est ce qu'on appelle la «moxibustion».

Elle est censée permettre, en complément de l'acupuncture, de réduire les rhumatismes ainsi que les douleurs musculaires et articulaires.

Le vétérinaire s'occupe principalement de cas de paralysie, de faiblesse des membres, d'épilepsie, de douleur et de rétention urinaire.

L'acupuncture peut également servir lorsqu'il n'existe pas d'autre traitement.

Comme pour Xiaomei, un labrador mâle de 12 ans atteint d'une compression des nerfs au niveau des lombaires et d'un bec de perroquet à un os.

«En septembre dernier, après avoir nagé, il n'est pas arrivé à se remettre debout sur ses pattes. Un vétérinaire nous a alors annoncé que c'était impossible de traiter et qu'il deviendrait paralysé», explique à l'AFP sa maîtresse Ma Li, 41 ans.

«Grâce à l'acupuncture, il a encore des difficultés mais peut marcher normalement et même courir», se félicite-t-elle.

Tarif moyen de la séance: de 360 à 390 yuans (de 52 à 57 euros) selon les forfaits, ce qui reste acceptable pour la plupart des maîtres pékinois.

- Vaches et poules -

«La première fois, il avait peur et a juste supporté pendant cinq minutes», explique Yang Lihua, une retraitée de 65 ans venue avec Niannian, son pékinois atteint d'une hernie discale.

«Maintenant, il adore ça! Après la séance, il est tellement détendu qu'il dort dans la voiture sur le chemin du retour.»

L'acupuncture pour animaux est vieille d'environ six siècles en Chine, selon le professeur Li.

Elle était tout d'abord utilisée pour les vaches, moutons, chevaux, lapins ou encore les poules. Son application pour les chiens et chats est plus récente.

«La médecine traditionnelle chinoise n'a pas vocation à remplacer la médecine classique» car «les deux ont leurs atouts» et sont «complémentaires», tient à souligner le professeur Li.

Le marché de l'acupuncture pour animaux reste limité pour le moment.

«Mais depuis 2016, il gagne en popularité», explique le professeur Li.

«Avec l'élévation du niveau d'études, des conditions de vie et des revenus, de plus en plus de gens se rendent compte des bénéfices de cette médecine.»

A côté, l'imposant labrador de Mme Ma bondi sur le siège arrière de la voiture de sa maîtresse après sa séance, l'air ravi et la langue pendante: «Il n'a pas l'air heureux?», sourit-elle.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.