Aux Etats-Unis, employeur cherche salarié, désespérément

Les grands magasins Bergdorf Goodman à New York, sur la 5e avenue (photo, newyorkcity.fr)
Les grands magasins Bergdorf Goodman à New York, sur la 5e avenue (photo, newyorkcity.fr)
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Publié le Dimanche 14 août 2022

Aux Etats-Unis, employeur cherche salarié, désespérément

  • «La population américaine vieillit», a indiqué Nick Bunker, spécialiste du marché de l'emploi américain et responsable de la recherche économique pour le site d'annonces d'emplois Indeed
  • Plus de 10 millions de postes étaient vacants en juin, selon les données les plus récentes disponibles, pour moins de 6 millions de demandeurs d'emploi

WASHINGTON : Vendeurs, serveurs, professeurs, facteurs... Les annonces d'emplois pullulent aux Etats-Unis, tant le nombre de travailleurs a fondu depuis le début de la pandémie, entre les départs en retraite, les restrictions d'immigration, ou encore les Covid longs.

Des panneaux «On embauche» s'étalent sur le bord des routes, devant les restaurants, ou encore sur les bus. Car si les employeurs cherchent à embaucher davantage qu'avant la pandémie face à la frénésie de consommation des Américains, ils peinent cependant à recruter.

Plus de 10 millions de postes étaient vacants en juin, selon les données les plus récentes disponibles, pour moins de 6 millions de demandeurs d'emploi.

«Nous avons beaucoup d'emplois, mais pas assez de travailleurs», et «cette pénurie affecte tous les secteurs», résume la Chambre de commerce américaine, qui représente les entreprises américaines, dans un communiqué.

De nombreuses personnes ont cessé de travailler au printemps 2020, lorsque l'économie américaine était touchée de plein fouet par le Covid-19. Et ne sont pas revenues.

«Nous aurions 3,4 millions de personnes de plus sur le marché du travail» si le taux de participation, de 62,1% en juillet, était toujours de 63,4%, comme avant la pandémie, a calculé l'organisation patronale.

Mais où sont-ils tous passés ?

Pour beaucoup, à la retraite: «la population américaine vieillit», a indiqué Nick Bunker, spécialiste du marché de l'emploi américain et responsable de la recherche économique pour le site d'annonces d'emplois Indeed.

- Pas assez d’immigration -

Les très nombreux «baby-boomers» avaient déjà commencé à quitter le marché du travail avant le Covid, mais il y a eu une «accélération des départs» au début de la crise du Covid-19, ajoute Diane Swonk, cheffe économiste pour KPMG, à l'AFP également.

Des millions de personnes avaient pris une retraite anticipée, craignant pour leur santé, et profitant du bond des prix des actions et des biens immobiliers pour vendre et profiter de leurs économies.

Et à court terme, «nous sommes peu susceptibles» de retrouver la masse de travailleurs d'avant la pandémie «à cause du vieillissement de la population», avertit Nick Bunker.

D'autant plus que «nous n'avons pas d'immigration à un rythme suffisant pour remplacer les baby-boomers qui quittent le marché du travail», relève Diane Swonk.

En effet, les restrictions imposées par l'administration de Donald Trump avaient presque divisé par deux l'immigration entre 2016 et 2019. Puis le Covid a encore fait chuter les arrivées d'étrangers, qui ne représentaient en 2021 qu'un quart environ de celles de 2016.

«C'est reparti un petit peu, mais toujours pas aux niveaux que nous connaissions il y a quelques années», précise Nick Bunker.

La Chambre de commerce américaine pointe elle aussi du doigt «les retraites anticipées et la baisse de l'immigration». Mais également les généreuses aides du gouvernement face à la pandémie, estimant qu'elles «ont gonflé les finances de certains travailleurs précédemment employés, qui n'ont plus besoin de travailler».

- Covid long -

Les femmes elles aussi, avaient largement cessé de travailler en 2020, à cause d'écoles restées fermées parfois pendant un an et demi. Et n'ont pas toutes repris, face, désormais, au manque de personnel dans les crèches lié, justement, à la pénurie de main-d'œuvre.

Diane Swonk met aussi en avant «les effets de la pandémie elle-même», des personnes qui ont contracté le virus. Ou souffrent d'un Covid long, «l'un des problèmes les plus sous-estimés et les plus mal compris, tenant les gens à l'écart de la population active».

Cela s'ajoute à la pénurie de travailleurs, «mais aussi, complique la recherche d'emploi», ajoute l'économiste.

Pour faire face à ce manque de travailleurs, il faut d'une part faire revenir des gens sur le marché du travail. Mais aussi faire ralentir la frénésie de consommation des Américains, afin que les entreprises aient besoin de moins de personnel.

La pénurie devrait perdurer, mais se tasser un peu, car la lutte contre la forte inflation suppose de faire ralentir l'économie, et donc l'emploi.

En attendant, les salariés en profitent. Ils sont, depuis près d'un an, des millions chaque mois à changer d'employeur, ceux-ci se faisant concurrence en offrant de plus hauts salaires et de meilleures conditions de travail.

Cette «Grande démission» a fait grimper le salaire horaire moyen, qui, dans le secteur privé, est désormais de 32,27 dollars, +5,2% sur un an. Ce qui contribue à alimenter l'inflation.

Le marché de l'emploi a retrouvé en juillet sa bonne santé. Les 22 millions d'emplois détruits par le Covid-19 ont été recréés, et le taux de chômage est retombé à 3,5%.


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com