Des habitants de la ville natale au Liban de l'auteur de l'attentat contre Rushdie condamnent l'attaque

Yaroun se trouve à environ 125 km de Beyrouth. Auparavant, les habitants de la ville étaient réputés pour leur agriculture et leur élevage. (Arab News)
Yaroun se trouve à environ 125 km de Beyrouth. Auparavant, les habitants de la ville étaient réputés pour leur agriculture et leur élevage. (Arab News)
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Publié le Dimanche 14 août 2022

Des habitants de la ville natale au Liban de l'auteur de l'attentat contre Rushdie condamnent l'attaque

  • Le père de Hadi Matar, qui est séparé de sa mère, refuse de recevoir qui que ce soit au lendemain de l'attaque au couteau à New York
  • «Je ne l'ai jamais vu dans cette ville», déclare le maire de la ville de Yaroun, Ali Qassem Tuhfa

BEYROUTH : Le père de Hadi Matar, l'homme qui a poignardé le romancier Salman Rushdie aux États-Unis vendredi, refuse de parler à quiconque. Depuis qu'il a appris le crime de son fils de 24 ans, il n'a reçu aucune visite à son domicile dans la ville de Yaroun, dans le sud du Liban, pas même celle du maire de la ville.

Le maire Ali Qassem Tuhfa a déclaré à Arab News : « Les parents de Matar sont séparés depuis 10 ans. Le père est revenu à Yaroun tandis que sa famille est restée aux États-Unis. Il a relancé l'ancienne activité familiale d'élevage et s'occupe d'un petit troupeau. Il a peu ou pas de vie sociale et ne communique avec personne ».

Yaroun est proche de la ville de Maroun Al-Ras dans la région de Beit Jbeil. (Arab News)
Yaroun est proche de la ville de Maroun Al-Ras dans la région de Beit Jbeil. (Arab News)

Yaroun est proche de la ville de Maroun Al-Ras dans la région de Beit Jbeil. La localité se trouve à environ 125 km de Beyrouth. Auparavant, les habitants de la ville étaient réputés pour leur agriculture et leur élevage.

Yaroun est une ville frontalière qui a été abandonnée par de nombreux habitants pendant l'occupation israélienne du sud du Liban dans les années 1970. Certains ont également émigré avant cette période, ne laissant derrière que 500 résidents à peu près. Ce nombre augmente avec le retour temporaire des expatriés pendant l'été et d'autres vacances, les registres indiquant que 9 000 personnes sont originaires de la ville.

Des chrétiens et des musulmans vivent à Yaroun, a expliqué le maire, tout en notant que la majorité des émigrants sont partis en Australie et en Amérique du Nord et du Sud.

Samer Wehbe, un journaliste de la région, a déclaré : « Lorsque les expatriés sont progressivement rentrés, ils ont construit de belles maisons qui ressemblaient à celles dans lesquelles ils vivaient à l'étranger, donnant à la ville un aspect cossu. La majorité des habitants de la ville n'y vivent pas en permanence, mais seulement lorsqu'ils rentrent au Liban pour des vacances ou des occasions spéciales. Les affiliations politiques restent vagues, bien que la ville soit située dans une zone pro-Hezbollah, puisqu'elle est adjacente à Maroun Al-Ras, où le Hezbollah a remporté d'importantes victoires contre l'occupation israélienne. »

Yaroun se trouve à environ 125 km de Beyrouth. Auparavant, les habitants de la ville étaient réputés pour l'agriculture et l'élevage. (Arab News)
Yaroun se trouve à environ 125 km de Beyrouth. Auparavant, les habitants de la ville étaient réputés pour l'agriculture et l'élevage. (Arab News)

Le maire Tuhfa a déclaré que Matar était né et avait grandi aux États-Unis. « Je suis maire depuis six ans et je ne l'ai jamais vu en ville », a-t-il déclaré.

Tuhfa a expliqué : « La mère de Matar est également originaire de Yaroun, mais elle n'a aucun lien de parenté avec son mari. Elle s'appelle Silvana Firdaus. Matar a une sœur qui vit également avec sa mère aux États-Unis. »

Il a ajouté : « La nouvelle du crime de Matar a soulevé des questions dans la ville, sur ses motivations. » Son acte a même été condamné, en gardant à l'esprit que personne ne le connaît personnellement. »

Les réactions des activistes sur les plateformes de médias sociaux étaient mitigées. L'un d'eux a estimé que Matar n'est « qu'un Américain d'origine libanaise, qui souffre apparemment d'une profonde crise d'identité. »

Hadi Matar, 24 ans, au centre, écoute son avocat de la défense Nathaniel Barone, à gauche, s'adresser au juge lors de sa mise en accusation au palais de justice du comté de Chautauqua à Mayville, NY, samedi 13 août 2022. (AP)
Hadi Matar, 24 ans, au centre, écoute son avocat de la défense Nathaniel Barone, à gauche, s'adresser au juge lors de sa mise en accusation au palais de justice du comté de Chautauqua à Mayville, NY, samedi 13 août 2022. (AP)

Le Hezbollah s'est abstenu de tout commentaire sur l'attaque contre Rushdie. Selon Reuters, un responsable a déclaré que la milice « n'avait aucune information supplémentaire sur l'attaque au couteau contre le romancier Salman Rushdie. » Le responsable a ajouté : « Nous ne savons rien sur ce sujet et nous ne ferons donc aucun commentaire. »

Néanmoins, ces derniers jours, une ancienne vidéo du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, incitant ses partisans à tuer Rushdie a circulé sur les plateformes de médias sociaux.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.