Joueurs distraits et moins dépensiers, mais toujours accrocs aux jeux vidéo

Quelque 76% des consommateurs américains jouent à des jeux vidéo, tous types confondus (Photo, AFP).
Quelque 76% des consommateurs américains jouent à des jeux vidéo, tous types confondus (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 15 août 2022

Joueurs distraits et moins dépensiers, mais toujours accrocs aux jeux vidéo

  • Au début de la crise sanitaire, «les gens ont débarqué en masse sur Twitch, les streamers comme les spectateurs»
  • L'inflation galopante pousse les amateurs à faire des choix

SAN FRANCISCO: Les entreprises de jeux vidéo ont dû s'y résoudre : l'euphorie liée à la pandémie a pris fin, les joueurs dépensent moins et passent moins de temps en ligne que l'année dernière. Mais le secteur semble mieux parti que d'autres pour résister à l'adversité économique actuelle.

Au début de la crise sanitaire, "les gens ont débarqué en masse sur Twitch, les streamers comme les spectateurs", raconte Brandon Williams, alias "BWpaco" sur la plateforme où des joueurs diffusent en direct leurs parties de jeux vidéo.

"Mais j'ai parlé avec pas mal de personnes qui ont arrêté de diffuser parce qu'ils ont fait un burn out ou parce que ce n'était pas pour eux. Ou alors, ils n'ont plus le temps depuis qu'ils sont retournés au travail en personne", remarque le trentenaire.

En 2020, la plateforme d'Amazon a dépassé pour la première fois la moyenne des 2 millions de spectateurs connectés en même temps, puis celle des 3 millions en avril 2021, d'après le site twitchtracker.com.

Depuis le printemps et la reprise généralisée de nombreuses activités en personne, la fréquentation s'est tassée. Mais à 2,6 millions de spectateurs connectés simultanément en moyenne, elle reste supérieure au niveau d'avant la pandémie.

Habitués des croissances à deux chiffres, les jeux vidéo ont légèrement ralenti le rythme, mais ils se portent mieux que de nombreux groupes technologiques qui ralentissent les embauches ou même licencient du personnel.

Correction inévitable

Matt Piscatella, analyste du cabinet NPD, estime que les dépenses totales des consommateurs dans les jeux vidéo seront d'environ 55,5 milliards de dollars aux États-Unis en 2022, soit 8,7% de moins que l'année dernière... Mais 28% de plus qu'en 2019.

Activision Blizzard, l'éditeur américain de jeux vidéo en passe d'être racheté par Microsoft, a vu son chiffre d'affaires décliner au deuxième trimestre, pour la troisième fois de suite, et ses profits se réduire à la portion congrue, notamment, car les joueurs ont passé moins de temps sur l'un de ses jeux phares, Call of Duty.

Les ventes de Microsoft et Sony, les rivaux des consoles, ont aussi décliné sur un an parce que leurs utilisateurs sont devenus moins casaniers. Nvidia, le spécialiste californien des cartes graphiques, a récemment publié un avertissement sur résultats à cause des "revenus en baisse dans les jeux vidéo".

Même les dépenses dans les jeux mobiles montrent des signes de faiblesse.

Quant à Roblox, sa croissance a ralenti et ses pertes se sont creusées. La plateforme de jeux et de création pour les plus jeunes comptait 52,2 millions d'utilisateurs quotidiens fin juin. C'est presque 2 millions de moins qu'au premier trimestre, mais 21% de plus qu'il y a un an.

La correction après le boom de la pandémie était inévitable, selon les analystes, surtout dans un contexte économique tendu.

"Les difficultés d'approvisionnement en composants ralentissent la production des nouvelles consoles, et on a des délais jusqu'en 2023 pour la sortie de titres majeurs comme Starfield, Suicide Squad et Breath of the Wild 2", détaille Steven Bailey, analyste de Omdia.

«Trompette triste»

Le retard des nouveaux titres fait partie des facteurs de ce passage à vide, mais c'est aussi une raison de croire qu'il sera temporaire.

Matt Piscatella escompte une stabilisation progressive du marché en 2023 et un retour "vers la tendance de long terme, c'est-à-dire une croissance régulière".

L'inflation galopante pousse les amateurs à faire des choix, note l'analyste, mais pas à délaisser ce mode de divertissement.

"Quelque 76% des consommateurs américains jouent à des jeux vidéo, tous types confondus. Et on observe une croissance continue sur des abonnements à des services comme Xbox Game Pass et PlayStation+, qui proposent de nombreux titres pour un coût globalement moins élevé" que les titres individuels, souligne l'expert.

La pandémie a favorisé l'adoption de nouvelles habitudes, comme le "cosy gaming", ces "jeux réconfortants" qui mettent l'accent sur la coopération plutôt que la compétition. L'explosion d'Animal Crossing illustre bien ce phénomène.

Elle a aussi permis à des streamers patients de construire une communauté de joueurs fidèles.

Même si de nombreux spectateurs sont devenus des "rôdeurs", relate BWpaco : ils allument leur chaîne Twitch préférée comme une radio, pour l'écouter en arrière-plan.

Le streamer aux quelques centaines d'abonnés dit ne pas avoir perdu de fans, mais "ils sont moins nombreux à parler dans la fenêtre de conversation" ou à "faire retentir des sons de trompette triste ou des bruits de pets" quand il est tué dans une partie.


L'Anglaise doyenne de l'humanité fête ses 116 ans

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
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  • Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans
  • "Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme"

LONDRES: La doyenne du monde, la Britannique Ethel Caterham, fête jeudi ses 116 ans, a annoncé la maison de retraite dans laquelle elle vit.

Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans.

Elle vit dans une maison de retraite du Surrey, un comté au sud de Londres.

"Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme", a indiqué un porte-parole de la maison de retraite.

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard", a précisé la même source.

Ethel Caterham est le dernier sujet vivant du roi Édouard VII, dont le règne s'est achevé en 1910. Elle est aussi la Britannique la plus âgée de tous les temps, selon la base de données Oldest in Britain.

L'année dernière, elle avait reçu une lettre du roi Charles III la félicitant d'avoir atteint cette "étape remarquable".

 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com