Algérie: 38 morts dont des familles entières dans des incendies désormais «sous contrôle»

Une Algérienne inspecte les dégâts causés à son domicile par les incendies de forêt dans la région d'Ait Daoud, dans le nord de l'Algérie, le 13 août 2021. (AFP)
Une Algérienne inspecte les dégâts causés à son domicile par les incendies de forêt dans la région d'Ait Daoud, dans le nord de l'Algérie, le 13 août 2021. (AFP)
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Publié le Vendredi 19 août 2022

Algérie: 38 morts dont des familles entières dans des incendies désormais «sous contrôle»

  • Le bilan des incendies de ces derniers jours s'est alourdi avec 30 morts dans la zone d'El Tarf, dans l'extrême est, près de la frontière avec la Tunisie
  • En outre, plus de 200 personnes ont été blessées, selon des médias locaux

EL KALA: Les pompiers en Algérie sont parvenus jeudi soir à maîtriser la plupart des incendies ayant fait au moins 38 morts depuis mercredi dont plusieurs familles prises au piège dans un autocar près d'un zoo.

Il y avait encore "16 foyers actifs dans 7 wilayas (préfectures) à 16 heures locales" (17H00 GMT), a déclaré à l'AFP le colonel Farouk Achour, de la protection civile, tout en assurant que les incendies des zones les plus touchées d'"El Tarf et Souk Ahras sont sous contrôle".

Le bilan provisoire reste de 38 morts avec 30 victimes dont 11 enfants et 6 femmes à El Tarf dans l'extrême est, près de la frontière avec la Tunisie. Les autres ont été enregistrés à Souk Ahras et Guelma (est) et à Sétif (nord), selon la protection civile et des médias locaux qui ont aussi fait état de plus de 200 blessés dont 10 pompiers.

Le ministère de la Justice a ouvert une enquête pour déterminer si les feux déclenchés mercredi étaient d'origine criminelle. Le parquet de Souk Ahras où une famille entière a péri dans les flammes et a été enterrée jeudi, a annoncé l'arrestation d'un pyromane dans une forêt à proximité de cette ville de 500.000 habitants.

Les télévisions ont montré mercredi des habitants paniqués fuyant leurs logements dont au moins 350 familles, et un hôpital proche d'une zone boisée a dû être évacué.

Trois hommes ont aussi été interpellés par la gendarmerie près d'El-Tarf. Ils sont accusés d'avoir mis le feu aux récoltes agricoles d'un voisin. Mais les autorités n'ont pas précisé s'ils peuvent avoir déclenché les terribles incendies des deux derniers jours.

Tous les ans, le nord de l'Algérie est touché par des feux de forêt, mais ce phénomène a été accentué par le changement climatique, qui augmente la probabilité des canicules et des sécheresses. Il faisait environ 48 degrés Celsius mercredi à El Tarf, Guelma et Souk Ahras.

Sur la route vers El Kala, près d'El Tarf, localité de 100.000 habitants, une équipe de l'AFP a vu des arbres calcinés, des véhicules brûlés, des gens aux yeux hagards dans des fermes où des moutons et des poules ont été brûlés vifs.

Un parc encerclé par les flammes

"Une tornade de feu" a embrasé un parc animalier à El Kala, et une douzaine de personnes ont péri après avoir été "prises au piège dans un autocar", devant le zoo, selon des témoins.

"On a essayé d'aider les familles à s'échapper. Personne ne nous est venu en aide, ni les pompiers ni personne d'autre. Ce sont les employés qui ont cherché à sortir les gens du parc qui était encerclé par les flammes", a dit à l'AFP, Takyeddine, 22 ans, un employé, dont l'un des collègues est décédé.

Le Premier ministre Aymen Benabderrahmane qui a rendu visite à des blessés à l'hôpital d'El Tarf, a expliqué à sa sortie qu'avec des rafales de vent de plus de 90 km/h, "il était très difficile de combattre ces feux".

Un avis partagé par un expert en aéronautique consulté par l'AFP. Un tel vent rend pratiquement "impossible le travail des hélicoptères bombardiers d'eau qui doivent larguer au plus près du feu".

Toutes les activités artistiques du pays ont été reportées après le drame. Des collectes de vêtements, de médicaments et de nourriture ont démarré au profit des victimes.

Ces incendies ont ravivé le débat sur le manque de bombardiers d'eau, qui avait agité le pays en 2021 quand au moins 90 personnes avaient péri dans le nord, notamment en Kabylie, dans les pires incendies de l'histoire moderne algérienne.

Ces derniers jours, les autorités ont mobilisé un bombardier d'eau russe Beriev BE 200, qui est tombé en panne et ne sera pas opérationnel avant samedi, a dit le ministre de l'Intérieur, Kamel Beldjoud.

Forêt grignotée

L'Algérie a récemment annulé un contrat pour l'affrètement de sept bombardiers d'eau à une société espagnole, après une brouille diplomatique avec Madrid sur le dossier du Sahara occidental.

Selon M. Benabderrahmane, l'Algérie a commandé quatre bombardiers d'eau, dont le premier sera réceptionné en décembre.

Déplorant l'absence d'un "dispositif national de lutte" anti-incendies, un expert a rappelé à l'AFP son existence dans les années 80, quand l'Algérie disposait de "22 appareils de type Grumman" qui "ont été vendus au dinar symbolique sans qu'aucune solution de rechange ne soit proposée".

Sur les réseaux sociaux, l'universitaire Rafik Baba-Ahmed a pointé du doigt aussi une mauvaise gestion de zones boisées envahies par les activités humaines. "Aujourd'hui la forêt est affaiblie, grignotée."

Pays le plus étendu d'Afrique, l'Algérie compte une surface forestière limitée de 4,1 millions d'hectares, avec un maigre taux de reboisement de 1,76%.


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat