Interdire les touristes russes: les Européens en ordre dispersé

Dans cette photo d'archive prise le 05 mai 2022, Roman Kovalenko, 18 ans, patine à côté de magasins endommagés par l'explosion d'un missile dans la matinée. (AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 05 mai 2022, Roman Kovalenko, 18 ans, patine à côté de magasins endommagés par l'explosion d'un missile dans la matinée. (AFP)
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Publié le Vendredi 19 août 2022

Interdire les touristes russes: les Européens en ordre dispersé

  • La Finlande, qui traite quelque 1 000 demandes de visas par jour, a décidé de réduire à 10% le nombre de visas délivrés aux touristes russes à compter du 1er septembre
  • La République tchèque, qui occupe la présidence tournante de l'UE, mettra cette question au menu de la réunion des ministres des Affaires étrangères européens les 30-31 août à Prague

BRUXELLES: Kiev appelle les Européens à bannir les touristes russes pour punir Moscou de la guerre en Ukraine, mais cette mesure est loin de faire consensus et contredirait la ligne suivie jusqu'à présent par les Vingt-Sept en matière de sanctions.

Elle sera discutée lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE fin août à Prague.

«Les touristes russes en Russie!»

"Les Russes soutiennent massivement la guerre, applaudissent les frappes de missiles sur les villes ukrainiennes et les meurtres d'Ukrainiens. Laissons donc les touristes russes profiter de la Russie", a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.

Le président Volodymyr Zelensky a réclamé aux Occidentaux la fermeture de leurs frontières aux Russes qui doivent "vivre dans leur propre monde jusqu'à ce qu'ils changent de philosophie", dans un entretien le 8 août au Washington Post. Un appel jugé "irrationnel" par le Kremlin.

Finlandais et Baltes offensifs 

Plusieurs pays ont pris les devants mais souhaitent une position unifiée de l'UE.

Frontalière de la Russie, la Finlande, qui traite quelque 1 000 demandes de visas par jour, a décidé de réduire à 10% le nombre de visas délivrés aux touristes russes à compter du 1er septembre.

Depuis la fermeture de l'espace aérien européen en réaction à la guerre, les Russes sont de plus en plus nombreux à se rendre dans ce pays pour transiter vers d'autres Etats de l'UE grâce à des visas Schengen de court séjour (90 jours par période de 180 jours).

Pour la Première ministre finlandaise, Sanna Marin, il "n'est pas juste que les citoyens russes puissent entrer en Europe, dans l'espace Schengen, faire du tourisme (...) pendant que la Russie tue des gens en Ukraine".

Cette mesure qui serait inédite "a peu de chance d'être adoptée par l'UE mais elle devrait séduire une bonne partie des opinions publiques, au-delà des pays historiquement méfiants envers la Russie", estime Cyrille Bret, de l'institut Jacques-Delors.

Visas Schengen en question 

Les 26 pays de l'espace de libre circulation Schengen (22 Etats de l'UE, plus Norvège, Islande, Suède et Liechtenstein) ont reçu 3 millions de demandes de visas en 2021, les Russes étant les plus nombreux (536.000 demandes avec environ 3% de refus).

Les refus, susceptibles de recours, doivent être motivés (menace pour la sécurité, l'ordre public ou les relations internationales de l'un des Etats).

L'Estonie a déploré ne pas pouvoir interdire l'entrée "aux personnes munies d'un visa d'un autre pays de l'espace Schengen". "Visiter l'Europe est un privilège, pas un droit humain", a lancé sa Première ministre Kaja Kallas.

La République tchèque, qui occupe la présidence tournante de l'UE, mettra cette question au menu de la réunion des ministres des Affaires étrangères européens les 30-31 août à Prague.

"En cette période d'agression russe, que le Kremlin ne cesse d'intensifier, il ne peut être question de tourisme comme à l'ordinaire pour les citoyens russes", a soutenu le ministre des Affaires étrangères tchèque Jan Lipavsky, dont le pays ne délivre plus de visas aux simples ressortissants.

A l'instar de Prague, les Pays baltes et la Pologne ont durci depuis le début de l'offensive leur régime de visas pour les Russes (arrêt total ou pour les seuls touristes), avec des exceptions (humanitaires, études, travail).

Epargner le peuple russe 

Pour le chancelier allemand, Olaf Scholz, une limitation des visas touristiques pénaliserait "tous les gens qui fuient la Russie parce qu'ils sont en désaccord avec le régime russe".

Les sanctions doivent d'abord viser à "pénaliser la machine de guerre russe et non le peuple russe", abonde le Portugal.

"L'UE se contredirait elle-même. Cette mesure est contraire à la liberté de mouvement et à la politique de sanctions suivie jusqu'à présent", souligne l'expert de l'institut Jacques-Delors.

Quant à la Commission européenne, elle met en avant la nécessité de protéger pour des raisons humanitaires les dissidents, journalistes et familles, rappelant que les demandes doivent être examinées au cas par cas.

Les propositions de sanctions sont une prérogative de la Commission, dont la priorité est l'unité du bloc face au Kremlin. Leur adoption exige l'unanimité des Vingt-Sept.

Sanctions en vigueur 

Depuis le déclenchement du conflit, l'UE a suspendu partiellement les facilités de délivrance de visas de court séjour dans le cadre d'un accord UE-Russie, en interdisant l'accès à certaines catégories liées au régime russe (délégations officielles, membres du gouvernement, détenteurs de passeport diplomatique, chefs d'entreprise...).

Helsinki souhaite une suspension totale de cet accord.

L'UE a en outre déclaré persona non grata 1 214 responsables, dont le président Vladimir Poutine.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.