ONU : Les travailleurs humanitaires sont confrontés à des niveaux «alarmants» d’incitation et de violence au Yémen

Le 19 août, à l’occasion de la journée internationale de l’aide humanitaire, David Gressly a attiré l’attention sur l’environnement «extrêmement difficile» auquel les travailleurs humanitaires sont confrontés dans le Yémen déchiré par la guerre. (Photo, Reuters)
Le 19 août, à l’occasion de la journée internationale de l’aide humanitaire, David Gressly a attiré l’attention sur l’environnement «extrêmement difficile» auquel les travailleurs humanitaires sont confrontés dans le Yémen déchiré par la guerre. (Photo, Reuters)
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Publié le Samedi 20 août 2022

ONU : Les travailleurs humanitaires sont confrontés à des niveaux «alarmants» d’incitation et de violence au Yémen

  • Selon M. Gressly, les travailleurs humanitaires au Yémen, dont plus de 95% sont des Yéménites, veillent à ce que 12,6 millions de personnes reçoivent une aide humanitaire
  • Au cours du premier semestre de 2022, un travailleur humanitaire a été tué, deux blessés, sept enlevés et neuf détenus

LONDRES: Les attaques contre les travailleurs humanitaires au Yémen augmentent à un rythme alarmant,  a indiqué vendredi le coordonnateur des opérations humanitaires de l’ONU.

Le 19 août, à l’occasion de la journée internationale de l’aide humanitaire, David Gressly a attiré l’attention sur l’environnement «extrêmement difficile» auquel les travailleurs humanitaires sont confrontés dans le Yémen déchiré par la guerre, en particulier dans le contexte des tentatives des Houthis de contrôler la distribution de l’aide alimentaire.

Dans un communiqué, M. Gressly précise que les travailleurs humanitaires au Yémen, dont plus de 95% sont des Yéménites, veillent à ce que 12,6 millions de personnes reçoivent une aide ou une protection humanitaire chaque mois.

Au cours du premier semestre de 2022, un travailleur humanitaire a été tué, deux ont été blessés, sept enlevés et neuf détenus.

M. Gressly rappelle que 27 incidents de menace et d’intimidation ont eu lieu entre janvier et juin, contre 17 incidents de ce type enregistrés sur l’ensemble de l’année 2021.

Il ajoute que 28 braquages de véhicules ont également été signalés au cours des six premiers mois de l’année, soit 17 de plus qu’en 2021. Par ailleurs, 27 attaques contre les locaux et les installations des organisations humanitaires ont été menées, y compris le pillage de fournitures humanitaires et d’autres biens.

M. Gressly mentionne aussi que depuis quelques mois, les travailleurs humanitaires sont la cible de désinformation et d’incitation, notamment «des fausses allégations selon lesquelles ils corrompent les valeurs yéménites, y compris les mœurs des jeunes femmes».

«Ces allégations sans fondement compromettent la sûreté et la sécurité des travailleurs humanitaires, en particulier des travailleuses humanitaires yéménites, à un moment où les femmes et les filles subissent des niveaux de violence accrus et un recul de leurs droits dans de nombreuses régions du monde», poursuit-il.

«La violence et les menaces à l’encontre des travailleurs humanitaires entravent l’acheminement de l’aide, ce qui met davantage en péril la vie des personnes les plus démunies», affirme-t-il.

«Les travailleurs humanitaires au Yémen méritent d’être célébrés pour leur dévouement désintéressé.»

Bien que le cessez-le-feu, négocié par l’ONU, entre la Coalition arabe pour restaurer la légitimité au Yémen et les Houthis ait aidé les civils depuis son entrée en vigueur en avril et mérite d’être pleinement soutenu, la crise humanitaire demeure plus grave que jamais.

D’après M. Gressly, plus de 23 millions de personnes ont besoin d’une forme d’aide ou de protection humanitaire.

Selon le communiqué, le nombre de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire devrait atteindre 19 millions d’ici décembre. Le taux de malnutrition chez les femmes et les enfants est l’un des plus élevés au monde et un tiers des 4,3 millions de personnes déplacées à l’intérieur du Yémen continuent de vivre dans des conditions extrêmes.

Sans l’engagement inlassable des humanitaires au Yémen, la situation serait bien pire, ajoute M. Gressly.

«Les travailleurs humanitaires au Yémen restent inébranlables dans leur mission. Ces femmes et ces hommes désintéressés continuent d’intervenir chaque jour, fournissant à des millions de personnes dans le besoin de la nourriture et de l’argent, des services de santé et de l’eau potable, une protection et une éducation d’urgence.»

«Nous devrions tous faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les protéger et soutenir leur travail essentiel.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: 14 corps de migrants retrouvés sur les côtes de l'île de Djerba

Des migrants africains attendent un train à la gare le 5 juillet 2023, alors qu'ils fuient vers Tunis au milieu des troubles à Sfax suite à l'assassinat, le 3 juillet, d'un Tunisien lors d'une altercation avec des migrants (Photo, AFP).
Des migrants africains attendent un train à la gare le 5 juillet 2023, alors qu'ils fuient vers Tunis au milieu des troubles à Sfax suite à l'assassinat, le 3 juillet, d'un Tunisien lors d'une altercation avec des migrants (Photo, AFP).
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  • La Tunisie et la Libye sont les principaux points de départ en Afrique du Nord pour des milliers de migrants clandestins
  • Un Egyptien, identifié grâce à son passeport retrouvé sur le corps, figure aussi parmi les morts, selon la même source

TUNIS: Les corps de 14 migrants morts noyés au large de la Tunisie ont été retrouvés sur les côtes de l'île de Djerba depuis vendredi, ont indiqué les autorités mercredi.

"Les corps ont commencé à échoir sur les côtes de Djerba vendredi. Quatorze corps, la plupart des Africains subsahariens, ont été récupérés depuis", a déclaré à l'AFP Fethi Bakkouche, procureur du tribunal de Médenine (sud-est), dont dépend l'île de Djerba.

Un Egyptien, identifié grâce à son passeport retrouvé sur le corps, figure aussi parmi les morts, selon la même source.

Point de départ 

La Tunisie et la Libye sont les principaux points de départ en Afrique du Nord pour des milliers de migrants clandestins, qui risquent leur vie chaque année dans l'espoir d'une vie meilleure en Europe.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations, 2.498 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de traverser la Méditerranée centrale l'année dernière, soit une augmentation de 75% par rapport à 2022

Mardi, les autorités tunisiennes avaient annoncé avoir retrouvé depuis samedi sur les côtes du centre-est du pays les corps de 22 migrants morts noyés au large en tentant de gagner clandestinement l'Europe à bord d'embarcations de fortune.


Liban: le Hezbollah dément que la moitié de ses commandants dans le sud aient été tués par Israël

Des panaches de fumée éclatent lors du bombardement israélien sur le village d'Alma al-Shaab, dans le sud du Liban, le 25 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
Des panaches de fumée éclatent lors du bombardement israélien sur le village d'Alma al-Shaab, dans le sud du Liban, le 25 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
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  • Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait affirmé en 2021 que sa formation comptait 100.000 combattants
  • L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah

BEYROUTH: Le Hezbollah libanais a démenti jeudi que la moitié de ses commandants dans le sud du Liban aient été "éliminés" comme l'a affirmé Israël, assurant qu'un petit nombre de ses responsables ont été tués en plus de six mois d'affrontements.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes, avait affirmé mercredi le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

Affirmations fausses 

"Ces affirmations sont fausses, dénuées de tout fondement", a déclaré une source du puissant mouvement pro-iranien à l'AFP.

Le nombre de membres du Hezbollah "occupant des postes de responsabilité qui ont été tués se compte sur les doigts d'une seule main", a ajouté cette source.

Pour elle, les allégations israéliennes "visent à remonter le moral de l'armée (israélienne) qui est effondrée".

Depuis le début de la guerre le 7 octobre, le Hezbollah a perdu 252 combattants dans des frappes israéliennes au Liban, selon un décompte de l'AFP.

Israël affirme régulièrement éliminer des responsables locaux du Hezbollah dans des frappes ciblées. Mais la formation chiite n'a annoncé que la mort d'un petit nombre de ses responsables, le reste des morts étant présentés comme de simples combattants.

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait affirmé en 2021 que sa formation comptait 100.000 combattants, un chiffre susceptible d'être gonflé selon des analystes.

Au total, les violences entre Israël d'un côté et le Hezbollah et des groupes alliés de l'autre ont fait 380 morts du côté libanais, dont 72 civils, depuis le début de la guerre.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
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  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.