Le «général-président» tchadien Mahamat Déby dans les pas de son père

Mahamat Nouri, leader du mouvement Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), regarde après son arrivée à N'Djamena, au Tchad, le 18 août 2022, après 17 ans d'exil. (AFP)
Mahamat Nouri, leader du mouvement Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), regarde après son arrivée à N'Djamena, au Tchad, le 18 août 2022, après 17 ans d'exil. (AFP)
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Publié le Samedi 20 août 2022

Le «général-président» tchadien Mahamat Déby dans les pas de son père

  • Pour asseoir son pouvoir, Idriss Déby s'appuyait sur son ethnie, ultra-minoritaire, les Zaghawas, à qui il a confié les postes clés de l'armée
  • Contrairement à Idriss Déby, qui interdisait toute manifestation, Mahamat Déby «laisse un petit espace pour que les oppositions puissent s'exprimer», admet un expert

N'DJAMENA: Mahamat Idriss Déby Itno, le regard fuyant, paraît bien timoré quand l'armée annonce le 20 avril 2021 à la télévision la mort de son père Idriss Déby Itno, maître absolu du Tchad depuis 30 ans, tué au front contre des rebelles.

Le jeune général arbore déjà quatre étoiles à 37 ans mais son nouveau costume semble alors bien grand pour cet homme issu d'une école d'officiers tchadienne et n'ayant jamais approché la politique de près ou de loin: dans la même vidéo, il est proclamé, par les militaires fidèles à son père, chef d'une junte de 15 généraux et Président de la République jusqu'à des "élections libres et démocratiques".

Seize mois plus tard, il campe un chef de l'État assuré, copiant les attitudes martiales de son géniteur, au pays ou en côtoyant de nombreux présidents à l'étranger, car rapidement adoubé par une communauté internationale tout aussi prompte à vilipender et sanctionner ailleurs en Afrique les militaires putschistes.

Une communauté internationale à laquelle il donne des gages, s'engageant à limiter à 18 mois la période de transition et à organiser un dialogue national inclusif (DNI) pour rendre le pouvoir aux civils. Après plusieurs reports, le DNI s'ouvre samedi au palais du 15-Janvier, au cœur de la capitale N'Djamena.

Tout comme son père au début de son règne et dans un pays constamment en proie à des rebellions, Mahamat Déby ne se départ jamais de son treillis les premiers mois, et du béret rouge des commandos d'élite de la garde présidentielle qu'il commandait sous Idriss Déby.

Ni de ses lunettes noires qui lui donnent un air menaçant. Certains le décrivent comme taciturne et secret, d'autres disent qu'il s'efforce d'asseoir une autorité déjà contestée, dans la rue comme chez certains compagnons influents de son père.

Cinq choses à savoir sur le Tchad

Le Tchad, pays pauvre enclavé du Sahel, gouverné par une junte militaire depuis le décès en avril 2021 du président Idriss Déby Itno qui l'a dirigé pendant 30 ans, est un allié stratégique des Occidentaux dans la lutte antijihadiste.

Pays enclavé

Enclavé au coeur du Sahel, ce pays d'une superficie d'environ 1,3 million de km2 est frontalier du Cameroun, du Nigeria, du Niger, de la Libye, du Soudan et de la Centrafrique.

Sa population s'élève à plus de 16 millions d'habitants (Banque mondiale 2020), dont un peu plus de la moitié sont musulmans.

Le changement climatique a entraîné une accélération de la désertification et l'assèchement du lac Tchad, souligne la Banque mondiale.

Il totalise plus d'un million de personnes en "déplacement forcé", dont plus de 580.000 réfugiés fuyant des conflits dans les pays voisins, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR).

 

Histoire mouvementée

Ancienne colonie française, le Tchad a connu une forte instabilité après l'indépendance en 1960, avec une rébellion dans le nord dès 1965.

En 1980, une guerre civile éclate entre partisans de Goukouni Weddeye, président du Gouvernement d'union nationale de transition (appuyé par la Libye) et ceux de son ministre de la Défense Hissène Habré, qui prend le pouvoir en 1982.

En 1990, Hissène Habré est renversé par Idriss Déby Itno. Selon une commission d'enquête tchadienne, la répression sous son régime a fait 40.000 morts. Hissène Habré sera condamné à la prison à vie pour crimes contre l'humanité par un tribunal spécial africain à Dakar en 2017 et décédéra en août 2021.

En février 2008, une attaque rebelle qui atteint les portes du palais présidentiel est repoussée grâce au soutien français.

En 2019, Paris aide le président Déby en bombardant une colonne de rebelles tchadiens entrés par la Libye dans le nord-est.

En avril 2021, Déby, blessé dans des combats contre des rebelles dans le nord, décède. Il venait d'être réélu pour un sixième mandat, après 30 années d'exercice du pouvoir très autoritaire.

Son fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno, est aussitôt proclamé président, dirigeant un Conseil militaire de transition. Il promet des élections dans les 18 mois, après un "dialogue national inclusif" avec l'opposition et les innombrables groupes rebelles, qui s'ouvre le 20 août, après plusieurs reports.

Le 8 août 2022, il signe un accord au Qatar avec une quarantaine de groupes rebelles pour lancer un dialogue national. Le 18 août, deux importants chefs rebelles, qui vivaient en exil depuis des années après avoir tenté de renverser l'ancien président, sont rentrés au Tchad.

 

Menaces multiples

Le Tchad connaît des défis militaires à toutes ses frontières.

Dans la région du lac Tchad (sud-ouest), l'armée lutte depuis 2015 contre la fraction du groupe nigérian Boko Haram affiliée à l'organisation Etat islamique (EI).

L'armée participe à une force multinationale mixte (FMM) appuyée par les Occidentaux, regroupant le Nigeria, le Niger et le Cameroun, ainsi qu'à la force antijihadiste de l'organisation régionale G5 Sahel (comprenant également la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger, mais dont le Mali s'est retiré).

L'état-major français de l'opération antijihadiste qui succédera à Barkhane sera pour l'heure maintenu à N'Djamena.

Les violences entre communautés sont fréquentes dans le centre et le sud.

Dans le massif du Tibesti (nord) et à la frontière avec la Libye, l'armée affronte des rebelles et des orpailleurs.

 

Pays pétrolier, mais pauvre

Son économie est très dépendante du pétrole, produit depuis 2003, mais sa production s'est limitée à 47 millions de barils en 2021, selon l'Observatoire tchadien des Finances publiques.

Entre 2014 et 2016, la baisse des cours de l'or noir a provoqué une crise de la dette. La part détenue par le groupe suisse Glencore a été restructurée en 2018.

N'Djamena négocie maintenant la restructuration de sa dette dans le cadre d'une initiative de suspension du service de la dette du G20, créé pendant la pandémie de Covid-19.

La pandémie "a probablement exacerbé le taux de pauvreté" (42% en 2018), souligne la Banque africaine de développement (BAD).

Le Tchad est le troisième pays le moins développé au monde selon l'ONU. Il affiche un des taux les plus élevés de mortalité maternelle et un enfant sur cinq y meurt avant ses cinq ans (Banque mondiale).

 

Doyen de l'humanité

Plusieurs restes d'australopithèques ont été découverts au Tchad, notamment "Toumaï", vieux de 7 millions d'années, considéré par certains scientifiques comme le premier représentant de la lignée humaine.

«Continuité»

Puis il troque progressivement la tenue militaire pour le boubou et la coiffe traditionnelle qu'affectionnait Idriss Déby. Ou bien le costume bien taillé, fines lunettes dorées sur le nez. Là encore, comme son père.

Surnommé "Kaka" - "grand-mère" en arabe tchadien - en référence à la mère d'Idriss Déby qui l'a élevé, il est réputé s'être illustré au combat notamment en 2009, dans l'est, contre la rébellion.

Tout comme son père là encore, ancien rebelle qui s'est emparé du pouvoir en 1990 - à 38 ans - et n'a jamais cessé de se dépeindre en "guerrier" menant ses soldats au front.

Mahamat Déby a rapidement "consolidé son pouvoir en s'entourant des caciques de l'ancien régime", assure Thierry Vircoulon, spécialiste de l'Afrique centrale à l'Institut français des relations internationales (IFRI), pour qui "il y a une vraie continuité entre le père et le fils, le système Déby est toujours en place".

En 1993, Idriss Déby, arrivé trois ans plus tôt au pouvoir par les armes, lançait une conférence nationale souveraine pour mettre en place les institutions de l'État après une période de transition. Tout comme "Kaka" avec le dialogue national. "Mahamat a la même volonté que son père d'afficher un semblant de dialogue avec les oppositions", affirme Kelma Manatouma, chercheur tchadien en sciences politiques, poursuivant que, par le passé, cela n'avait pas "débouché sur les résultats escomptés".

Mahamat brandit aussi, depuis peu, un bâton de commandement similaire à celui dont Idriss se séparait rarement. Au-delà de l'habit et des accessoires, la ressemblance s'arrête là: le père faisait bien son mètre 80, le fils est de taille bien plus modeste.

Experts et officiers étrangers ironisaient volontiers sur ce jeunot à quatre étoiles. Il s'en est épinglé une cinquième le 21 décembre 2021, devenant général de corps d'armée, le plus haut grade possible.

Même clan

Pour asseoir son pouvoir, Idriss Déby s'appuyait sur son ethnie, ultra-minoritaire, les Zaghawas, à qui il a confié les postes clés de l'armée. Mahamat, bien qu'à moitié gorane par sa mère, ethnie souvent rivale voire ennemie, s'appuie sur le même clan.

"Ce sont toujours les mêmes qui sont au pouvoir, autour des Zaghawas", souligne Roland Marchal, du Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po Paris.

Certains observateurs notent cependant des différences dans l'exercice du pouvoir.

Contrairement à Idriss Déby, qui interdisait toute manifestation, Mahamat Déby "laisse un petit espace pour que les oppositions puissent s'exprimer", admet M. Marchal. Le nouvel homme fort du Tchad a également organisé un "pré-dialogue" au Qatar avec des groupes rebelles, que son père avait combattus pendant des années.

L'homme fort du Tchad a également tendu la main à des chefs rebelles - dont son propre cousin, Timan Erdimi, également membre de l'ethnie Zaghawa - qui avaient essayé à plusieurs reprises de renverser son défunt géniteur, leur permettant de participer au dialogue national.

"Il est moins impulsif que le père, plus posé, il écoute plus qu'il ne parle", assure anonymement un proche conseiller.

Il a également dû donner des gages à la communauté internationale à qui il a promis il y a un an de rendre, sous 18 mois, le pouvoir aux civils, et de ne pas se présenter aux futures élections.

Mais le chef de la junte a porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son "destin" à "Dieu" sur une éventuelle candidature à la présidentielle.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.


Vaste partenariat entre Washington et Kiev, attaque russe à Odessa

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontre le président américain Donald Trump en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 26 avril 2025. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontre le président américain Donald Trump en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 26 avril 2025. (AFP)
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  • Cet accord américano-ukrainien intervient en parallèle à de multiples tractations diplomatiques en cours pour trouver une issue au conflit, trois ans après son déclenchement par la Russie
  • La ministre ukrainienne de l'Economie, Ioulia Svyrydenko, qui a fait le déplacement à Washington pour signer le document, a estimé mercredi que le fonds créé avec les Etats-Unis "attirera des investissements mondiaux dans notre pays"

WASHINGTON: Les Etats-Unis et l'Ukraine ont signé à Washington un vaste partenariat mettant en place un fonds d'investissement pour la reconstruction de ce pays ravagé par la guerre et donnant aux Américains un accès à ses ressources naturelles, un accord qui a été suivi jeudi par une frappe russe meurtrière dans la ville méridionale d'Odessa.

Cet accord américano-ukrainien intervient en parallèle à de multiples tractations diplomatiques en cours pour trouver une issue au conflit, trois ans après son déclenchement par la Russie.

La ministre ukrainienne de l'Economie, Ioulia Svyrydenko, qui a fait le déplacement à Washington pour signer le document, a estimé mercredi que le fonds créé avec les Etats-Unis "attirera des investissements mondiaux dans notre pays".

L'accord avec Washington financera des "projets d'extraction de minerais, de pétrole et de gaz", a-t-elle précisé sur Facebook. Mais l'Ukraine "conserve l'entière propriété et le contrôle de ces ressources" y compris le sous-sol, et ce sera "l'Etat ukrainien qui détermine où et quoi extraire", a assuré la ministre.

Selon le Trésor américain, cet accord "reconnaît l'importante aide financière et matérielle que le peuple américain a fournie à la défense de l'Ukraine depuis l'invasion à grande échelle de la Russie" -- une expression très rarement utilisée par Washington depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.

"Très bonne chose" 

Les Etats-Unis ont fourni, sous le précédent gouvernement de Joe Biden, des dizaines de milliards de dollars d'aide à l'Ukraine.

Donald Trump "veut que les deux parties s'assoient à la table, maintenant, en montrant que les États-Unis ont un intérêt économique en Ukraine", a souligné le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent sur Fox News.

"C'est un signal pour les dirigeants russes. C'est aussi un signal pour le peuple américain que nous avons une chance de participer, d'obtenir (...) une compensation" pour les financements et armes fournies à l'Ukraine, a-t-il poursuivi.

Le projet d'accord a été depuis des semaines au coeur de tensions entre Kiev et Washington, dont le soutien est crucial pour l'Ukraine.

Une précédente mouture de ce texte aurait dû être signée lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche fin février, mais son altercation inédite avec son homologue américain, sous les caméras, avait précipité son départ et annulé la signature de l'accord.

Une nouvelle version, proposée par Washington en mars, avait été jugée très défavorable par des députés ukrainiens et des médias.

Au fil des négociations, ce document a pu être transformé en une version plus acceptable pour Kiev, selon des responsables ukrainiens.

Un démocrate américain du Congrès, Gregory Meeks, a cependant dénoncé mercredi soir une "extorsion" de Donald Trump.

"Bel accord" 

"C'est vraiment un bel accord international équitable entre les gouvernements américain et ukrainien concernant des investissements communs dans le développement et la reconstruction de l'Ukraine", s'était félicité à la télévision nationale le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal avant l'annonce de la signature du texte.

"Aucune dette, aucune aide" accordée avant la signature "ne fait partie de cet accord", avait assuré Denys Chmygal.

Le document doit encore être ratifié par le Parlement ukrainien après sa signature.

Il ne semble pas comporter de garanties de sécurité américaines face à la Russie, pourtant demandées par l'Ukraine, un point sur lequel insistait Volodymyr Zelensky.

"Cet accord montre clairement à la Russie que l'administration Trump est engagée à un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère sur le long terme", écrit le secrétaire au Trésor Scott Bessent dans le communiqué.

Le texte met en place un "fonds d'investissement pour investir dans la reconstruction" de l'Ukraine, lequel fonds sera financé et géré à parts égales par Ukrainiens et Américains.

La quantité de richesses minières que renferme le sol ukrainien reste peu claire, la plupart de ces ressources étant inexploitées, difficiles à extraire ou de facto sous contrôle russe, car se trouvant dans des territoires occupés par l'armée russe.

"Désir de tuer" 

Cette dernière a tiré un drone sur une zone résidentielle à Odessa, dans le sud de l'Ukraine, tuant deux personnes et blessant cinq autres, a annoncé tôt jeudi le gouverneur de la région sur Telegram. Les services d'urgence ukrainiens ont dénoncé une "attaque russe massive".

Simultanément, des explosions ont été entendues dans un quartier de la ville de Soumy et des alertes anti-aériennes déclenchées, entre autres, dans les régions de Kiev, Kharkiv, Tcherniguiv, Soumy, Donetsk, Dnipropetrovsk, Zaporijjia.

A Odessa, une "attaque ennemie a endommagé, des immeubles résidentiels, des maisons, un supermarché, une école et des voitures", a annoncé sur son compte Telegram le gouverneur local Oleg Kiper, mentionnant deux personnes tuées et cinq autres blessées par une frappe de drone russe.

Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermark, a appelé sur Telegram à pousser avec les Etats-Unis "pour un cessez-le-feu complet".

Le président russe Vladimir Poutine "aura constamment le désir de tuer, jusqu'à la fin de ses jours, mais la diplomatie couplée à des moyens économiques énergiques d'influence contraindront la Russie à arrêter la guerre", a écrit M. Iermark.