Les énormes économies de CO2 si on se déplaçait plus à vélo pour les petits trajets

Les gens font du vélo sur un itinéraire le long de la corniche de Doha dans la capitale du Qatar le 5 août 2022. (AFP)
Les gens font du vélo sur un itinéraire le long de la corniche de Doha dans la capitale du Qatar le 5 août 2022. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 20 août 2022

Les énormes économies de CO2 si on se déplaçait plus à vélo pour les petits trajets

  • Le secteur des transports représente un quart de toutes les émissions actuelles de gaz à effet de serre, à l'origine du réchauffement climatique
  • La moitié de ces émissions proviennent aujourd'hui des voitures dont le nombre de ventes est suivi de près, contrairement à celles de vélos

PARIS: Le monde pourrait réduire les émissions de dioxyde de carbone de presque 700 millions de tonnes chaque année, soit l'équivalent des émissions annuelles du Canada, si tout le monde se déplaçait quotidiennement à vélo comme le font les Néerlandais, selon une étude publiée dans la revue Communications Earth and Environment.

Le secteur des transports représente un quart de toutes les émissions actuelles de gaz à effet de serre, à l'origine du réchauffement climatique, et la demande mondiale de transport devrait tripler d'ici le milieu du siècle.

La moitié de ces émissions proviennent aujourd'hui des voitures dont le nombre de ventes est suivi de près, contrairement à celles de vélos.

Une équipe internationale de chercheurs a compilé la première base de données mondiale sur la possession et l'utilisation de vélos, dans 60 pays, depuis le début des années 1960.

Selon ces chercheurs, sur la période 1962-2015, le nombre de vélos produits a dépassé celui des voitures. Et la Chine représentait près des deux tiers des plus de 123 millions de vélos fabriqués en 2015.

Dans les 60 pays étudiés, la part de l'utilisation du vélo pour les déplacements quotidiens n'était que de 5% en moyenne. Dans certains pays comme les États-Unis, le nombre de vélos est élevé, mais leurs propriétaires ont tendance à considérer davantage le vélo comme une activité de loisir que comme un mode de transport du quotidien, et les petits trajets sont souvent faits en voiture.

Mais si chacun se déplaçait à vélo en moyenne 1,6 kilomètre par jour, soit la distance moyenne quotidienne des Danois, le monde réduirait les émissions de CO2 de quelque 414 millions de tonnes par an, soit l'équivalent des émissions annuelles de la Grande-Bretagne, selon les calculs des chercheurs.

Avec 2,6 kilomètres de trajets effectués à vélo par jour comme aux Pays-Bas, on pourrait réduire les émissions de 686 millions de tonnes par an, sans compter les bénéfices pour la santé et pour l'amélioration de la qualité de l'air.

Gang Liu, auteur principal de l'étude et professeur au département de technologies vertes de l'Université du Danemark du Sud, dit à l'AFP que l'intérêt principal de l'étude est qu'elle montre que le vélo a un rôle important à jouer dans la réduction de l'empreinte carbone du transport -- alors que le débat tend à se focaliser sur l'électrification des voitures.


L'Allemagne frappée par une «méga-grève» dans les transports

Les transports seront paralysés dans une grande partie de l'Allemagne le lundi 27 mars 2023, en raison d'une grève des travailleurs qui réclament une augmentation des salaires pour faire face à l'inflation galopante. (AFP).
Les transports seront paralysés dans une grande partie de l'Allemagne le lundi 27 mars 2023, en raison d'une grève des travailleurs qui réclament une augmentation des salaires pour faire face à l'inflation galopante. (AFP).
Short Url
  • En Allemagne, les salariés des aéroports, du rail, du fret maritime, des sociétés d'autoroutes, des transports locaux sont appelés depuis minuit
  • Cette mobilisation s'inscrit dans un contexte de tensions sociales croissantes en Allemagne, où les grèves pour les salaires se multiplient depuis le début de l'année, des écoles aux hôpitaux, en passant par la Poste

BERLIN : Un mouvement de grève d'une ampleur rarissime pour l'Allemagne a commencé lundi à paralyser tout le secteur national des transports, alors que les syndicats réclament des hausses de salaires face à l'inflation.

Les salariés des aéroports, du rail, du fret maritime, des sociétés d'autoroutes, des transports locaux sont appelés depuis minuit (22h00 GMT) à 24h00 d'arrêt de travail.

Cette mobilisation s'inscrit dans un contexte de tensions sociales croissantes en Allemagne, où les grèves pour les salaires se multiplient depuis le début de l'année, des écoles aux hôpitaux, en passant par la Poste.

Contrairement à des pays comme la France, un tel mouvement unitaire entre les syndicats EVG et Ver.di, représentant respectivement 230 000 salariés des sociétés ferroviaires et 2,5 millions d'employés des services, est extrêmement rare.

Terreau favorable

Cette "Mega-Streik" (méga-grève) -comme l'ont déjà baptisée les médias allemands- touche un pays où les prix se sont envolés depuis plus d'un an, avec une inflation qui a atteint 8,7% en février.

Les syndicats demandent plus de 10% de revalorisation salariale.

Les employeurs (États, communes, entreprises publiques) proposent une augmentation de 5% avec deux versements uniques de 1 000 et 1 500 euro.

EVG et Ver.di s'attendent à une "large mobilisation". La Deutsche Bahn a décidé de suspendre totalement le trafic grandes lignes lundi, prévenant que les perturbations seraient aussi très importantes en région.

La fédération des aéroports allemands (DAV) a dénoncé une stratégie "d'escalade des grèves sur le modèle de la France", où les journées de mobilisation se succèdent contre la réforme des retraites.

"Un conflit social qui n'a pas de répercussions est un conflit social inoffensif", a répliqué Frank Werneke, président du syndicat Ver.di.

Le terreau est de plus en plus favorable au mouvement social en Allemagne, qui s'éloigne de la culture du consensus qui a fait sa réputation.

"Il y a eu plus de grèves ces dix dernières années en Allemagne que dans les décennies précédentes", observe Karl Brenke, expert de l'institut économique DIW interrogé par l'AFP.

Avec un niveau de chômage particulièrement bas depuis la fin des années 2000, le pays souffre d'un manque de main d'œuvre qui met "en position de force" les syndicats dans les négociations, selon M. Brenke.

Depuis le milieu des années 2010, ceux-ci ont réussi à imposer des augmentations, après une décennie marquée par la politique de modération salariale de l'ère Gerhard Schröder, au nom de la compétitivité.

En 2015, un record a été enregistré, avec plus de 2 millions de jours de grève dans l'année. Les salaires réels ont augmenté systématiquement de 2014 à 2021, sauf en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19.

La dynamique a été brisée par l'inflation en 2022, avec une baisse de 3,1%.

Les salariés "en ont assez de se faire mener par le bout du nez dans les négociations collectives", selon M. Werneke.

«Maintenu en vie»

La mobilisation pour les salaires dans les services s'accompagne depuis le début de l'année de manifestations.

"Le prix de l'essence et de la nourriture a augmenté, mon porte-monnaie l'a bien ressenti" résume à l'AFP Timo Stau, 21 ans, croisé dans une manifestation sur la Friedrichstrasse, avenue emblématique de Berlin.

"Nous avons maintenu le service public en vie pendant la pandémie. Maintenant nous voulons plus d'argent", renchérit Petra, 60 ans, agente des douanes.

Après la menace d'une "grève à durée indéterminée", les 160 000 salariés de la Deutsche Post, qui négocient à part, ont déjà obtenu début mars une hausse de salaire moyenne de 11,5%.

Fin 2022, près de 4 millions de salariés allemands de l'industrie ont décroché une hausse de salaires de 8,5% sur deux ans, après plusieurs semaines ponctuées par des arrêts de travail.

Mais la contestation est plus large. "Ce n'est pas qu'une question de salaire mais de moyens", a déclaré à l'AFP Jan Exner Konrad, 34 ans, participant à une manifestation de professeurs à Berlin jeudi.


Israël: Les Etats-Unis «profondément préoccupés», appellent au compromis

La pelouse nord de la Maison Blanche à Washington (Photo, AFP).
La pelouse nord de la Maison Blanche à Washington (Photo, AFP).
Short Url
  • «Nous sommes profondément préoccupés par les événements survenus aujourd'hui en Israël»
  • Le gouvernement vise avec cette réforme à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats

WASHINGTON: Les Etats-Unis se sont déclarés dimanche "profondément préoccupés" par la situation en Israël, où le ministre de la Défense a été limogé après avoir demandé une pause dans le projet de réforme de la justice, et ont appelé au "compromis" entre les parties.

"Nous sommes profondément préoccupés par les événements survenus aujourd'hui en Israël, qui soulignent une fois de plus la nécessité urgente d'un compromis", a déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson dans un communiqué.

"Les valeurs démocratiques ont toujours été, et doivent rester, une caractéristique des relations entre les États-Unis et Israël", a-t-elle souligné.

"Les sociétés démocratiques sont renforcées par des contrôles et des contrepoids, et les changements fondamentaux pour un système démocratique devraient être menés avec la base de soutien populaire la plus large possible", a poursuivi Mme Watson.

"Nous continuons à demander instamment aux dirigeants israéliens de trouver un compromis dans les plus brefs délais. Nous pensons que c'est la meilleure voie à suivre pour Israël et tous ses citoyens", a-t-elle ajouté.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a limogé dimanche son ministre de la Défense, Yoav Gallant, qui avait appelé la veille à une pause d'un mois dans le processus de réforme judiciaire controversée voulue par le gouvernement. Des milliers de manifestants sont aussitôt descendus dans les rues à Tel-Aviv.

Le gouvernement, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, vise avec cette réforme à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, le projet met en péril le caractère démocratique de l'État d'Israël.


RDC: 17 otages exécutés par une milice communautaire dans le nord-est

Un soldat des Forces armées de la République démocratique du Congo près de Djugu (Photo, AFP).
Un soldat des Forces armées de la République démocratique du Congo près de Djugu (Photo, AFP).
Short Url
  • Plus d'une trentaine de personnes, dont de nombreuses femmes et des enfants, ont été massacrées le 18 mars dans plusieurs villages
  • La Codeco est une milice de plusieurs milliers d'hommes qui affirme protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale

BUNIA: Dix-sept personnes prises en otage la veille dans le nord-est de la République démocratique du Congo ont été exécutées dimanche par la milice communautaire Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), a-t-on appris de sources locales.

Samedi, au moins "dix-sept personnes avaient été prises en otage par les miliciens de Codeco entre les villages Bambu et Kobu", dans le territoire de Djugu, à environ 45 km au nord de Bunia (province de l'Ituri), a déclaré à l'AFP Banguneni Gbalande, chef de la communauté Akongo-Nyali où les faits se sont déroulés.

Ces personnes se trouvaient dans deux véhicules allant de Bunia, capitale provinciale, vers la cité minière de Mongbwalu lorsque leur convoi est tombé dans une embuscade, a-t-il expliqué.

Dimanche, ces otages ont été "exécutés au village Pechi, bastion de Codeco", a-t-il affirmé, indiquant avoir été "alerté par les familles de quelques victimes de Mongbwalu".

Les "otages sont morts, ils ont été exécutés par des miliciens Codeco", a confirmé à l'AFP Toko Kagbanese, un autre chef traditionnel local.

Un habitant de Bambu a raconté à l'AFP que la prise d'otage avait eu lieu après la mort de trois miliciens Codeco tombés dans une embuscade d'une milice rivale dans cette localité. Une femme enceinte se trouvait parmi les otages, a indiqué cette source qui n'a pas souhaité être identifiée pour des raisons de sécurité.

Depuis fin 2022, les morts se comptent par dizaines presque chaque semaine en Ituri, une province riche en or.

Plus d'une trentaine de personnes, dont de nombreuses femmes et des enfants, ont été massacrées le 18 mars dans plusieurs villages. Les miliciens Codeco ont été accusés de cette tuerie.

La Codeco est une milice de plusieurs milliers d'hommes qui affirme protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema, défendus par une autre milice, les "Zaïre".

Après une décennie d'accalmie, le conflit meurtrier en Ituri entre Hema et Lendu a repris fin 2017, provoquant la fuite de plus d'un million et demi de personnes et la mort de milliers de civils. Le précédent conflit entre milices communautaires avait fait des milliers de morts entre 1999 et 2003, jusqu'à l'intervention d'une force européenne, l'opération Artémis, sous commandement français.