Flambée tarifaire de l'énergie au Royaume-Uni en pleine crise du coût de la vie

Sur cette photo d'archive prise le 18 janvier 2019, des pylônes électriques contenant des câbles électriques sont représentés à la centrale nucléaire de Wylfa Newydd à Anglesey, au nord-ouest du pays de Galles. (AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 18 janvier 2019, des pylônes électriques contenant des câbles électriques sont représentés à la centrale nucléaire de Wylfa Newydd à Anglesey, au nord-ouest du pays de Galles. (AFP)
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Publié le Vendredi 26 août 2022

Flambée tarifaire de l'énergie au Royaume-Uni en pleine crise du coût de la vie

  • Le plafond de tarification autorisé va passer de 1 971 livres par an par foyer moyen à 3 549 livres à partir d'octobre, a indiqué vendredi le régulateur Ofgem
  • Au regard de la tendance actuelle, l'Ofgem avertit que «les prix pourraient empirer considérablement en 2023»

LONDRES: Les tarifs règlementés de l'énergie vont augmenter de 80% à partir d'octobre au Royaume-Uni et les factures de gaz et électricité pourraient augmenter encore "considérablement" l'an prochain en pleine crise du coût de la vie.

Le plafond de tarification autorisé va passer de 1 971 livres par an par foyer moyen à 3 549 livres à partir d'octobre, a indiqué vendredi le régulateur Ofgem.

"La hausse reflète la progression continue des cours mondiaux de gros du gaz, démarrée avec les déconfinements post-pandémie, et ont été poussés à des niveaux record quand la Russie a lentement interrompu ses approvisionnements de gaz à l'Europe", argumente l'Ofgem.

Au regard de la tendance actuelle, l'Ofgem avertit que "les prix pourraient empirer considérablement en 2023".

Ce seuil étant calculé d'après la moyenne des cours de gros du gaz sur les mois précédents, les experts s'attendent à ce qu'il soit relevé à plus de 4 000 livres en janvier et jusqu'à 6 000 livres au printemps.

Le prix du gaz s'est approché ces derniers jours les records historiques atteints au début de l'offensive russe en Ukraine.

"Nous avons conscience de l'impact massif que cette hausse de plafond tarifaire aura sur les ménages à travers la Grande-Bretagne et les décisions difficiles que les consommateurs vont devoir prendre", a commenté Jonathan Brearley, directeur général d'Ofgem.

L'Ofgem, le patronat, fournisseurs et associations appellent à une action gouvernementale immédiate pour éviter un choc "dramatique" pour les ménages modestes, déjà confrontés à une inflation à plus de 10%, la plus forte des pays du G7, tandis que l'économie britannique flirte avec la récession.

D'après l'université de York, près de deux tiers des ménages britanniques sont menacés de pauvreté énergétique dès l'an prochain.

"On observe une situation de très grand stress chez nos clients. (...) Environ un tiers sont en situation de précarité énergétique et 20% de plus pourraient le devenir", souligne Philippe Commaret, directeur commercial d'EDF pour le Royaume-Uni, interrogé par l'AFP.

Il ajoute que certains ménages prennent des mesures désespérées et dangereuses pour eux, comme de renoncer à se chauffer ou de débrancher leur réfrigérateur.

Avec de nombreux foyers précaires dépendant de compteurs rechargeables, "nous sommes partis pour voir des milliers (de foyers) avec des interruptions subites d'électricité", dénonce le centre de réflexion Resolution Foundation.

«L'aide arrive»

Diane Skidmore, retraitée de 72 ans qui vit dans un logement social du sud de Londres avec 600 livres (un peu plus de 700 euros) par mois, a vu en un peu plus d'un an sa facture mensuelle passer de 25 à 45 livres. Elle vient de recevoir une lettre de son fournisseur lui demandant de prévoir des prochains débits de 70 livres.

"Tout le monde va avoir du mal", affirme-elle à l'AFP, disant son intention de recourir aux pulls et couvertures pour minimiser sa consommation.

Elle s'inquiète pour ses voisins dont le compteur électrique fonctionne aux pré-paiements: "ils se retrouvent toujours en dette, et du coup ils ne paient pas leur loyer sinon l'électricité et le gaz sont coupés".

Le ministre de l'Economie Nadhim Zahawi a promis que "l'aide arrive, avec 400 livres de rabais sur les factures d'énergie pour tous, 650 livres pour les ménages vulnérables et 300 livres pour les retraités".

Le Premier ministre conservateur Boris Johnson, sur le départ, a laissé ce dossier politiquement sensible au prochain chef de gouvernement dont le nom sera dévoilé le 5 septembre.

La favorite pour le remplacer, la très thatchérienne Liz Truss, privilégiait jusque-là les baisses d'impôts plus que les aides directes qu'elle qualifie de "pansements".

Vendredi, elle a semblé assouplir sa position, dans une tribune au Daily Mail: "si je suis élue cheffe du parti conservateur et Première ministre, je pendrai des mesures (...) sur des aides immédiates, mais je m'attaquerai aussi aux racines du problème".

"Il est temps que le gouvernement arrête de protéger les bénéfices des géants des carburants pétroliers et commencent à protéger les gens", s'est impatienté sur Sky News le directeur de l'association de lutte contre la pauvreté énergétique NEA.

L'ONG écologiste Greenpeace demande de son côté de remettre les économies d'énergie au coeur de la politique gouvernementale, notamment l'isolation des logements déplorable au Royaume-Uni, et de "turbocharger" l'investissement dans les renouvelables, devenus moins chers que le gaz, pour que le pays "sorte de sa dépendance aux énergies fossiles".


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


L'Arabie saoudite ajoute deux nouveaux services maritimes, étendant ainsi sa couverture à 19 destinations

L'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux. (Getty via AN )
L'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux. (Getty via AN )
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  • Mawani, a annoncé le lancement du service maritime IM2 au port islamique de Jeddah, exploité par Emirates Line et Wan Hai, marquant ainsi le 22ᵉ service ajouté depuis le début de l'année 2025.
  • Avec une capacité de traitement de 2 800 équivalents vingt pieds, ce service relie Djeddah à trois grands ports internationaux : Mundra en Inde, Alexandrie en Égypte et Mersin en Turquie.

DJEDDAH : La connectivité entre les ports saoudiens devrait s'améliorer grâce à l'ajout de deux nouveaux services maritimes, qui permettront au Royaume de commercer avec 19 destinations mondiales supplémentaires.

L'Autorité portuaire saoudienne, connue sous le nom de Mawani, a annoncé le lancement du service maritime IM2 au port islamique de Jeddah, exploité par Emirates Line et Wan Hai, marquant ainsi le 22ᵉ service ajouté depuis le début de l'année 2025.

Avec une capacité de traitement de 2 800 équivalents vingt pieds, ce service relie Djeddah à trois grands ports internationaux : Mundra en Inde, Alexandrie en Égypte et Mersin en Turquie.

Ces développements s'inscrivent dans le cadre des efforts continus de Mawani pour améliorer le classement de l'Arabie saoudite dans les indicateurs de performance mondiaux, soutenir les flux d'exportation nationaux conformément à la stratégie nationale de transport et de logistique, et consolider le rôle du Royaume en tant que plaque tournante logistique essentielle reliant l'Asie, l'Afrique et l'Europe. 

Dans un communiqué, Mawani a déclaré : « Ce service contribuera à renforcer la compétitivité des ports saoudiens, à faciliter le commerce mondial, à ouvrir de nouvelles opportunités commerciales et à améliorer l'efficacité opérationnelle du port islamique de Djeddah. »

Cette annonce fait suite au lancement, la veille, du service « Chinook Clanga » par Mediterranean Shipping Co. au port King Abdulaziz de Dammam et au port de Jubail. La nouvelle route relie les ports orientaux de l'Arabie saoudite à 16 destinations régionales et mondiales.

Initialement annoncé en mars, le service MSC renforce les liens entre le golfe Persique et des ports clés tels que le port Khalifa Bin Salman à Bahreïn, le port Hamad au Qatar, le port de Nhava Sheva en Inde, le port de Colombo au Sri Lanka et Singapour.

Elle relie également Vung Tau et Haiphong au Vietnam, ainsi que Nansha, Yantian, Ningbo, Shanghai, Qingdao en Chine, Busan en Corée du Sud, Seattle aux États-Unis, et Vancouver et Prince Rupert au Canada. 

Conformément à la Vision 2030, l'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux, le secteur maritime jouant un rôle central dans cette démarche.

Dans le cadre de sa stratégie nationale de transport et de logistique, le royaume vise également à faire passer la contribution du secteur au produit intérieur brut de 6 à 10 % d'ici 2030.

En 2024, les ports saoudiens ont traité plus de 320 millions de tonnes de marchandises, enregistrant une hausse de 14,45 % par rapport à l'année précédente. Selon Mawani, les exportations de conteneurs ont augmenté de 8,86 %, dépassant les 2,8 millions d'EVP.

Mawani a également lancé plusieurs initiatives en 2024, notamment de nouvelles zones logistiques au port islamique de Djeddah et au port King Abdulaziz de Dammam, soutenues par 2,9 milliards de riyals saoudiens (773 millions de dollars) d'investissements privés.

Ces initiatives s'inscrivent dans le cadre d'un plan plus large de 10 milliards de riyals saoudiens visant à développer 18 parcs logistiques à l'échelle nationale.


Le pétrole reste soumis à une implication américaine directe dans le conflit entre Israël et l'Iran

Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 49 cents, soit 0,7 %, à 69,28 dollars le baril à 9h30, heure saoudienne. Shutterstock
Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 49 cents, soit 0,7 %, à 69,28 dollars le baril à 9h30, heure saoudienne. Shutterstock
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  • Les cours de l'or noir ont légèrement reculé lundi, malgré l'intensification du conflit entre Israël et l'Iran. En effet, les frappes israéliennes
  • Le fait que le conflit ne se soit pas encore élargi à d'autres pays favorise également l'attentisme du marché. 

LONDRES : Les cours de l'or noir ont légèrement reculé lundi, malgré l'intensification du conflit entre Israël et l'Iran. En effet, les frappes israéliennes n'ont pas ralenti les exportations de pétrole de Téhéran et les États-Unis n'ont pas encore directement intervenu.

Vers 9 h 15 GMT (11 h 15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, perdait 0,93 %, à 73,54 dollars.

Son équivalent américain, le baril de WTI, pour livraison en juillet, perdait 0,86 % à 72,35 dollars.

Le président américain Donald Trump, allié d'Israël, a appelé les deux pays belligérants à « trouver un accord », ajoutant qu'il était « possible » que les États-Unis s'impliquent dans le conflit, mais pas « à cet instant ».

« Les États-Unis ont le pouvoir et la volonté de contenir la situation », estime Janiv Shah, analyste chez Rystad Energy.

Le fait que le conflit ne se soit pas encore élargi à d'autres pays favorise également l'attentisme du marché. 

Un tel élargissement pourrait entraîner une réduction de l'offre de barils ou un blocage de l'approvisionnement, notamment en provenance du détroit d'Ormuz, par lequel transite près de 20 % de la production mondiale.

Toutefois, une attaque de drone israélien contre une raffinerie stratégique en Iran (le champ gazier de South Pars-North Dome) a provoqué samedi une « puissante explosion » et un incendie sur le site, dans le sud du pays.

Ce champ, partagé avec le Qatar, est la plus grande réserve de gaz connue au monde. Il fournit environ 70 % du gaz naturel consommé en Iran.

Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a estimé que cette attaque visait à « élargir la guerre au-delà » de l'Iran, ajoutant que toute activité militaire dans le Golfe « pourrait impliquer toute la région, voire le monde entier ».

Pour le moment, Israël n'a pas ciblé « les installations d'exportation d'énergie de l'Iran », ce qui pourrait signifier que le pays respecte « le souhait de Donald Trump » de faire baisser les prix du pétrole, a souligné Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

Le président Trump a répété à maintes reprises sa volonté de faire chuter les cours de l'or noir et « il serait très frustrant pour lui de voir Israël commencer à faire exploser les installations d'exportation de l'Iran », explique M. Schieldrop.