Reprise des combats à Bagdad, au moins 23 morts

Les combats opposent les Brigades de la paix, un groupe armé aux ordres de Moqtada Sadr, à l'armée et aux hommes du Hachd al-Chaabi, ex-paramilitaires pro-Iran intégrées aux forces régulières. (Photo, AFP)
Les combats opposent les Brigades de la paix, un groupe armé aux ordres de Moqtada Sadr, à l'armée et aux hommes du Hachd al-Chaabi, ex-paramilitaires pro-Iran intégrées aux forces régulières. (Photo, AFP)
Alors que les sadristes investissaient les bureaux, les forces de l'ordre tentaient de disperser d'autres manifestants à coups de grenades lacrymogènes aux entrées de la Zone Verte. (Photo, AFP)
Alors que les sadristes investissaient les bureaux, les forces de l'ordre tentaient de disperser d'autres manifestants à coups de grenades lacrymogènes aux entrées de la Zone Verte. (Photo, AFP)
Alors que les sadristes investissaient les bureaux, les forces de l'ordre tentaient de disperser d'autres manifestants à coups de grenades lacrymogènes aux entrées de la Zone Verte. (Photo, AFP)
Alors que les sadristes investissaient les bureaux, les forces de l'ordre tentaient de disperser d'autres manifestants à coups de grenades lacrymogènes aux entrées de la Zone Verte. (Photo, AFP)
Alors que les sadristes investissaient les bureaux, les forces de l'ordre tentaient de disperser d'autres manifestants à coups de grenades lacrymogènes aux entrées de la Zone Verte. (Photo, AFP)
Alors que les sadristes investissaient les bureaux, les forces de l'ordre tentaient de disperser d'autres manifestants à coups de grenades lacrymogènes aux entrées de la Zone Verte. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 août 2022

Reprise des combats à Bagdad, au moins 23 morts

Les combats opposent les Brigades de la paix, un groupe armé aux ordres de Moqtada Sadr, à l'armée et aux hommes du Hachd al-Chaabi, ex-paramilitaires pro-Iran intégrées aux forces régulières. (Photo, AFP)
Alors que les sadristes investissaient les bureaux, les forces de l'ordre tentaient de disperser d'autres manifestants à coups de grenades lacrymogènes aux entrées de la Zone Verte. (Photo, AFP)
Alors que les sadristes investissaient les bureaux, les forces de l'ordre tentaient de disperser d'autres manifestants à coups de grenades lacrymogènes aux entrées de la Zone Verte. (Photo, AFP)
Alors que les sadristes investissaient les bureaux, les forces de l'ordre tentaient de disperser d'autres manifestants à coups de grenades lacrymogènes aux entrées de la Zone Verte. (Photo, AFP)
  • Au moins 380 personnes ont été blessées dans les violences dans la Zone Verte, un périmètre ultra-sécurisé
  • Des funérailles ont été organisées mardi dans la ville sainte chiite de Najaf au sud de Bagdad

BAGDAD: Les combats entre les partisans du leader chiite Moqtada Sadr et les forces de sécurité ont repris de plus beau mardi dans la Zone Verte à Bagdad, une escalade qui a fait au moins 23 morts sur fond d'impasse politique en Irak. 

Les violences qui font craindre un dérapage incontrôlable ont lieu dans la Zone Verte, un secteur où siègent les institutions gouvernementales et des ambassades occidentales. 

Après une fin de nuit relativement calme, les violences ont repris malgré un couvre-feu d'une durée illimitée décrété dans tout le pays, où les différentes forces politiques ont été appelées à la retenue par la communauté internationale. 

Depuis le matin, les tirs d'armes automatiques et de roquettes RPG résonnent dans tout Bagdad en provenance de la Zone Verte. 

Les combats opposent les Brigades de la paix, un groupe armé aux ordres de Moqtada Sadr, à l'armée et aux hommes du Hachd al-Chaabi, ex-paramilitaires pro-Iran intégrées aux forces régulières. Un fait très rare. 

Selon un dernier bilan fourni par une source médicale, au moins 23 partisans de Moqtada Sadr ont été tués par balles depuis lundi et 380 personnes blessées dans la Zone Verte. 

Des funérailles ont été organisées mardi dans la ville sainte chiite de Najaf au sud de Bagdad. 

Blocage politique 

Les violences ont éclaté après l'annonce surprise lundi par Moqtada Sadr de son « retrait » de la vie politique, dont il est pourtant un acteur incontournable. 

Des milliers de ses partisans ont aussitôt envahi le palais de la République, où siège le Conseil des ministres dans la Zone Verte, malgré l'intervention des forces de l'ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes. 

Des témoins ont fait ensuite état d'échanges de tirs aux entrées de la Zone Verte entre sadristes et partisans du Cadre de coordination, alliance rivale de Moqtada Sadr qui regroupe des groupes pro-Iran dont celui du Hachd al-Chaabi. 

Ailleurs en Irak, des sadristes ont envahi le siège du gouvernorat à Nassiriya (sud) et occupé le siège du gouvernorat de Babylone (centre) à Hilla. 

Le Cadre de coordination a condamné l'« attaque contre les institutions de l'Etat » tout en appelant au « dialogue ». 

Les Etats-Unis, pays influent en Irak où ils déploient des soldats, ont appelé au calme, l'ONU et la France à la retenue. 

L'Irak, pays riche en pétrole mais accablé par une grave crise économique et sociale, est plongé dans l'impasse politique depuis les élections législatives d'octobre 2021 remportées par Moqtada Sadr. 

Les barons de la politique ne parviennent toujours pas à s'accorder sur le nom d'un nouveau Premier ministre. Et l'Irak n'a donc ni nouveau gouvernement ni nouveau président depuis le scrutin. 

Pour sortir de la crise, Moqtada Sadr et le Cadre de coordination s'accordent sur un point: il faut de nouvelles élections. Mais si Moqtada Sadr insiste pour dissoudre le Parlement avant tout, ses rivaux veulent d'abord la formation d'un gouvernement. 

« Ce qu'ils veulent »  

Moqtada Sadr entretient des relations en dents de scie avec l'Iran chiite qui exerce une forte influence chez son voisin irakien. C'est là-bas qu'il vit la plupart du temps, mais balance souvent d'une ligne pro-iranienne à la défense d'une position clairement nationaliste. 

Ces dernières semaines, le leader chiite irakien n'a cessé de faire monter les enchères car il sait qu'il peut compter sur l'appui d'une très large frange de la communauté chiite, majoritaire en Irak. 

Depuis un mois, ses partisans campent aux abords du Parlement dans la Zone verte et ont même bloqué brièvement l'accès à la plus haute instance judiciaire du pays à Bagdad. 

Lundi, dans un nouveau rebondissement, il a annoncé son « retrait définitif » de la politique et la fermeture d'institutions liées à sa famille. 

Arrivé premier aux législatives avec 73 sièges (sur 329) mais incapable de former une majorité, il avait fait démissionner ses députés en juin, affirmant vouloir « réformer » le système et en finir avec la « corruption ». 

« Dans la tradition sadriste, on peut s'attendre à ce qu'il fasse marche arrière », souligne Hamzeh Hadad, chercheur invité au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR). 

Mais, « et c'est plus terrifiant, on peut penser qu'il donne à ses partisans le feu vert pour faire ce qu'ils veulent, en disant qu'il ne répond plus de leurs actions ». 

Plus de dix mois d'impasse politique en Irak

L'Irak, où l'influent leader chiite Moqtada Sadr a annoncé lundi son "retrait définitif" de la politique, est dans une impasse institutionnelle depuis plus de dix mois.

Législatives anticipées 

Le 10 octobre 2021, les Irakiens votent pour des élections législatives anticipées d'un an, une concession au mouvement de contestation ayant émergé fin 2019 contre la corruption et l'effritement des services publics.

Le scrutin, marqué par une forte abstention, renforce l'assise parlementaire du leader chiite Moqtada Sadr.

Ses adversaires du Hachd al-Chaabi, anciens paramilitaires pro-Iran désormais engagés en politique sous la bannière de l'Alliance de la conquête, enregistrent un fort recul et dénoncent une "fraude" électorale.

Tentative d'assassinat 

Les semaines qui suivent sont marquées par des tensions larvées. Les partisans du Hachd-al-Chaabi organisent un sit-in à l'une des entrées de la Zone verte, tentant parfois de pénétrer par la force dans ce secteur ultrasécurisé accueillant instances gouvernementales et ambassades.

Le 5 novembre, un manifestant est tué par balles à Bagdad lors de heurts opposant les forces de sécurité à plusieurs centaines de partisans de groupes pro-Iran.

Dans la nuit du 6 au 7, le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, réchappe d'une tentative d'assassinat commise au moyen d'un "drone piégé" ayant visé sa résidence dans la Zone verte. L'attaque n'est pas revendiquée.

Tractations 

Parallèlement, des négociations s'engagent sur la formation du gouvernement.

Les grands partis dominant la communauté chiite, majoritaire en Irak, doivent traditionnellement arriver à un compromis, indépendamment du nombre de députés.

Mais Moqtada Sadr réclame un gouvernement composé des formations politiques ayant obtenu les scores les plus élevés, affirmant que le futur Premier ministre sera désigné par son courant, allié à deux formations sunnites et un parti kurde.

Jusqu'à la désignation de son successeur, le Premier ministre Moustafa Kazimi est chargé d'expédier les affaires courantes.


Bethléem renoue avec l'esprit de Noël à la faveur de la trêve à Gaza

Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À Bethléem, Noël retrouve une dimension festive après deux ans de guerre, porté par un message de paix, de solidarité et de renouveau, malgré une crise humanitaire persistante à Gaza
  • Du Vatican au Moyen-Orient, les célébrations de Noël sont marquées par des appels forts à la justice, à la trêve et à l’espérance dans un monde traversé par les conflits

BETHLÉEM: Bethléem, ville de Cisjordanie occupée et berceau du christianisme, a célébré mercredi son premier Noël festif depuis le début de la guerre à Gaza, alors qu'à des milliers de kilomètres de là, le pape Léon XIV célébrait au Vatican la première messe de Noël de son pontificat.

Sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome, devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, le pape a délivré dans son homélie un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Le chef de l'Eglise catholique devrait renouveler jeudi, en prononçant sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) ses appels à la paix. Mardi soir, il avait demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

A Bethléem, des centaines de fidèles se sont massés à l'approche de minuit dans la basilique de la Nativité, comble au point qu'ils étaient nombreux à être assis à même le sol.

Les célébrations de Noël de ces deux dernières années y avaient été ternies par la guerre dévastatrice à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023.

Par solidarité avec les Palestiniens du territoire, les festivités avaient été annulées mais cette année, avec la trêve entrée en vigueur à Gaza en octobre, l'immense sapin de Noël s'est de nouveau illuminé devant la basilique de la Nativité, construite sur la grotte où la tradition chrétienne situe la naissance du Christ.

- "Solidarité" et "justice" -

Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, arrivé mercredi, y a délivré lors de la messe une homélie pour la paix, l'espoir et le renouveau, face aux décisions politiques et équilibres de pouvoirs qui "semblent souvent déterminer le destin des peuples".

"Noël, cependant, nous invite à regarder au-delà de la logique de la domination, à redécouvrir le pouvoir de l'amour, de la solidarité et de la justice", a dit le cardinal, qui avait célébré une messe à Gaza dimanche.

Le vice-président de l'Autorité palestinienne, Hussein al-Cheikh, était présent à la messe de Bethléem.

Dans la journée, des centaines de personnes ont envahi les rues de la ville pour assister au défilé des scouts sur l'emblématique place de la Mangeoire, égrenant les chants traditionnels.

"C'est une journée pleine de joie, parce qu'avant on ne pouvait pas célébrer à cause de la guerre", dit à l'AFP Milagros Anstas, 17 ans, dans son uniforme bleu et jaune.

Des hommes déguisés en Père Noël vendaient des pommes d'amour et des jouets, tandis que des familles se faisaient photographier devant une crèche encadrée par une étoile géante.

"Je suis venue en Terre sainte pour réaliser le rêve de toute une vie : passer Noël ici", a déclaré Ursula Whalen, venue de Caroline du Nord, aux Etats-Unis.

- Crise humanitaire -

Comme ailleurs au Moyen-Orient, les chrétiens représentent une minorité en Terre sainte, avec une communauté de 185.000 personnes en Israël et 47.000 dans les Territoires palestiniens.

Malgré l'esprit de fête qui règne dans la ville, la municipalité de Bethléem a tenu à tempérer le faste des célébrations. Car en dépit du cessez-le-feu, les Palestiniens de Gaza restent frappés par une grave crise humanitaire.

La grande majorité des plus de 2 millions de Gazaouis ont été déplacés par le conflit et vivent dans des conditions très difficiles. Des centaines de milliers d'entre eux sont encore sous des tentes, impuissants face aux pluies hivernales.

Carmelina Piedimonte, venue d'Italie avec un groupe catholique, a estimé qu'il était essentiel que les pèlerins et les touristes reviennent dans la ville sainte afin d'aider à relancer son économie en difficulté, qui dépend quasi exclusivement du tourisme.

En Syrie, la communauté chrétienne de Damas a fêté Noël sous haute surveillance dans la vieille ville, après un attentat suicide perpétré en juin dans une église de la capitale.

En Australie, les festivités sont particulièrement assombries par l'attentat antisémite survenu le 14 décembre sur la plage de Bondi, à Sydney.

"Noël sera différent cette année", a écrit sur X le Premier ministre Anthony Albanese, évoquant "une profonde tristesse".


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.