Mohammed Bajubair, un calligraphe-peintre saoudien transforme des poèmes en portraits

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Publié le Mardi 30 août 2022

Mohammed Bajubair, un calligraphe-peintre saoudien transforme des poèmes en portraits

  • La manipulation et l'embellissement des lettres arabes permettent de créer un ensemble cohérent de formes
  • «Les éléments dont je me sers sont liés à la personne que je dessine, qu'il s'agisse de phrases, de mots ou de poèmes», explique le calligraphe Mohammed Bajubair

DJEDDAH: La calligraphie s'est imposée depuis des milliers d'années comme une forme d'art. Aujourd'hui encore, les gens utilisent ce moyen d’expression, qui a évolué. Simple outil permettant de transmettre la langue arabe, il est devenu un moyen d’expression artistique à part entière.
Chaque calligraphe apporte une touche d'originalité à ses œuvres. Parmi eux, Mohammed Bajubair, un calligraphe saoudien de 34 ans, reprend des poèmes en arabe et les transforme en portraits de personnages.

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En effet, la typographie consiste à créer des images à partir de mots qu'on écrit. La manipulation et l'embellissement des lettres arabes permettent de créer un ensemble cohérent de formes.
Les œuvres de Mohammed Bajubair sont à la fois étranges et incroyablement belles. De loin, on voit des portraits d’une grande précision – notamment ceux de la famille royale du Royaume. Et, si vous les regardez de plus près, les mots apparaissent de façon plus claire.

Focus

Mazen Basaqer emploie réalise ses calligraphies sur toutes sortes de supports; il peint des fresques murales sur de grands murs, dessine sur des sacs fourre-tout ou sculpte des flacons de parfum.

«Les éléments dont je me sers sont liés à la personne que je dessine, qu'il s'agisse de phrases, de mots ou de poèmes. Le texte que j'utilise et la personne que je dessine sont connectés, en quelque sorte», explique M. Bajubair pour montrer de quelle manière son travail associe art et littérature.

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Il a découvert ce genre de dessin «après avoir appris à maîtriser la calligraphie», expliquant: «J'ai appliqué les principes de la typographie à la calligraphie et j'ai créé des calligraphies semblables à des portraits réalistes. J'ai développé une technique particulière, qui me distingue des autres artistes.»

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M. Bajubair raconte qu'il souhaitait se démarquer d'une foule d'artistes talentueux. Il veut toucher un grand nombre de personnes avec ses œuvres et laisser une empreinte que les générations futures pourront apprécier.

Les éléments dont je me sers sont liés à la personne que je dessine, qu'il s'agisse de phrases, de mots ou de poèmes. Le texte que j'utilise et la personne que je dessine sont connectés, en quelque sorte.

Mohammed Bajubair

Trois grands calligraphes ont marqué l'âge d'or de la calligraphie arabe: Ibn Muqla (886-940 ap. J.-C.), l'inventeur du style de calligraphie thuluth, Ibn al-Bawwab (961-1022), qui a utilisé le script rond, et Yakut al-Musta'simi, originaire d'Amasya (mort en 1298). Chacun d’eux a porté à la perfection les six grands styles de calligraphie arabe: le thuluth, le nesih, le muhaqqaq, le reyhani, le tevki et le rika.
Le calligraphe Mazen Basaqer trouve dans la calligraphie «une sorte de refuge».
Il considère la calligraphie comme un art sacré dans la mesure où elle fait partie intégrante de l'histoire. Cependant, pour maîtriser cet art, il a d’abord étudié les règles de base. «Lorsque j'ai maîtrisé la calligraphie et que j’ai compris ses règles, j'ai commencé à développer mon style personnel.»

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M. Basaqer emploie toutes sortes de supports pour réaliser ses calligraphies, de la peinture murale sur de grands murs aux dessins sur des sacs fourre-tout, en passant par la sculpture de flacons de parfum. Il réussit à tout embellir. Il prend un objet et le transforme en une œuvre d'art unique.
Il estime que la calligraphie s'est étendue aux médias sociaux. Ainsi, les Arabes peuvent renouer avec cet art ancien qui puise ses racines dans leur culture, et tout le monde pourra le découvrir.
«La calligraphie arabe est un art ancien qui nous accompagne désormais au quotidien et qui connaît actuellement un véritable âge d'or; par un simple geste, je peux en effet communiquer avec mon public», explique Mazen Basaqer.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.