Un été record de canicules, annonciateur de l'avenir, avertit Météo France

A l'image des derniers mois, les conséquences en sont dramatiques: incendies ravageurs y compris dans des zones jusque là épargnées, sécheresses généralisées et amplification de phénomènes météo parfois meurtriers, orages ou inondations. (AFP).
A l'image des derniers mois, les conséquences en sont dramatiques: incendies ravageurs y compris dans des zones jusque là épargnées, sécheresses généralisées et amplification de phénomènes météo parfois meurtriers, orages ou inondations. (AFP).
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Publié le Mardi 30 août 2022

Un été record de canicules, annonciateur de l'avenir, avertit Météo France

  • A 2,3°C au-dessus des normales de la période 1991-2020, il s'installe à la deuxième place des étés (juin-juillet-août en météorologie) les plus chauds en France métropolitaine depuis le début des mesures en 1900
  • Désormais, les effets du réchauffement climatique se font de plus en plus sentir: sur les huit derniers étés, six sont dans le «top 10»

PARIS : Canicules record pour l'été 2022, avec trois vagues de chaleur et 33 jours au total, une "préfiguration" d'un avenir marqué par le changement climatique et son cortège d'incendies, sécheresses et autres orages meurtriers.

A 2,3°C au-dessus des normales de la période 1991-2020, il s'installe à la deuxième place des étés (juin-juillet-août en météorologie) les plus chauds en France métropolitaine depuis le début des mesures en 1900, a annoncé Météo France mardi.

Il n'est devancé que par l'été 2003 (2,7°C au dessus des normales), mais l'année de la grande canicule est souvent considérée comme un "ovni météo".

Désormais, les effets du réchauffement climatique se font de plus en plus sentir: sur les huit derniers étés, six sont dans le "top 10".

"Une préfiguration" de l'avenir, a souligné Samuel Morin, directeur du Centre National de Recherches Météorologiques de Météo France, en présentant ce bilan. Vers 2050, "on s'attend à ce qu'à peu près la moitié des étés soient d'un niveau de températures comparable voire supérieur". Et ce, même si les émissions de gaz a effet de serre qui causent le réchauffement sont contenues.

A l'image des derniers mois, les conséquences en sont dramatiques: incendies ravageurs y compris dans des zones jusque là épargnées, sécheresses généralisées et amplification de phénomènes météo parfois meurtriers, orages ou inondations.

Le premier épisode de canicule a sévi dès juin, le plus précoce jamais vu dans le pays, suivi de deux autres de 14 jours chacun en juillet et août. Une durée totale de 33 jours, du jamais vu.

"Un été long, éprouvant, difficile", a résumé Matthieu Sorel, climatologue à Météo France.

Résultat, les records sont tombés à la pelle, avec 87 températures maximales dépassées localement, pulvérisant de nombreux records dans l'Ouest et sur la façade Atlantique, souvent de plusieurs degrés.

Mais aussi 86 records de températures minimales, avec de nombreuses "nuits tropicales", quand le mercure ne descend pas sous les 20 degrés, mettant à mal les organismes, privés de récupération. Nice vient de connaitre sa 61e nuit tropicale d'affilée!

Le record absolu en journée, 43°C, a été pour Arcachon (loin toutefois des 46°C en juin 2019 à Vérargues dans l'Hérault), mais le thermomètre s'est envolé jusque sur la côte d'Opale, avec 39,9°C au Touquet le 19 juillet.

Méga-feu

Combinée à l'absence de pluie, la chaleur a favorisé la sécheresse qui touche la quasi-totalité du pays et rendu la végétation particulièrement inflammable. Résultat, une saison noire de feux de forêts avec 62.000 hectares ravagés depuis le début de l'année, contre une moyenne de 8 500 à même époque, selon les données du Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS).

Le pays a connu des incendies inhabituels, comme celui de Landiras, dans le sud de la Gironde, un "méga-feu" qui a brûlé en deux fois et sur une durée d'un mois plus de 20 000 hectares. Et des feux jusque dans des lieux qu'on n'imaginait pas exposés, comme la mythique forêt bretonne de Brocéliande.

Autre victime de la sécheresse, le monde agricole, avec certaines récoltes attendues en baisse (-18% pour le maïs, -20% pour la pomme de terre), conduisant le gouvernement à débloquer des aides.

L'opinion publique a également été marquée par des épisodes orageux impressionnants qui ont fait cinq morts en Corse le 18 août. Si de tels phénomènes météo exceptionnels ne sont pas directement imputables au changement climatique, il les rend "de plus en plus fréquents, sévères et intenses", rappelle Samuel Morin.

Résultat, entre les canicules à répétition et la crise énergétique, la question climatique s'est invitée dans le débat politique de la rentrée, l'exécutif appelant notamment à la "sobriété".

"L'été que nous venons de passer est un puissant rappel à l'ordre", a ainsi lancé lundi la Première ministre Elisabeth Borne, quelques jours après que le président Emmanuel Macron a estimé que le pays était confronté à une "grande bascule".

Mais l'opposition de gauche, comme les ONG environnementales, accuse l'exécutif de ne pas en faire assez.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.