Les talibans fêtent leur «liberté», un an après le retrait des Etats-Unis d'Afghanistan

Des combattants talibans se rassemblent dans les rues de Kaboul alors qu'ils célèbrent le premier anniversaire du retrait des troupes américaines d'Afghanistan, près de l'ancienne ambassade américaine à Kaboul le 30 août 2022. (AFP)
Des combattants talibans se rassemblent dans les rues de Kaboul alors qu'ils célèbrent le premier anniversaire du retrait des troupes américaines d'Afghanistan, près de l'ancienne ambassade américaine à Kaboul le 30 août 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 31 août 2022

Les talibans fêtent leur «liberté», un an après le retrait des Etats-Unis d'Afghanistan

  • Mercredi matin, Kaboul était calme et peu de combattants talibans circulaient en ville. Les habitants préféraient rester chez eux pour ce jour décrété férié par le régime
  • Des bannières célébrant les victoires contre trois empires - la Grande-Bretagne et l'ancienne Union soviétique ont également perdu des guerres en Afghanistan - étaient disposées dans les rues de la capitale

KABOUL: Les talibans célèbrent mercredi la "liberté" retrouvée de l'Afghanistan avec le premier anniversaire du retrait de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, qui a permis aux fondamentalistes islamistes de reprendre le pouvoir après 20 ans de guerre.

Mercredi matin, Kaboul était calme et peu de combattants talibans circulaient en ville. Les habitants préféraient rester chez eux pour ce jour décrété férié par le régime.

Des bannières célébrant les victoires contre trois empires - la Grande-Bretagne et l'ancienne Union soviétique ont également perdu des guerres en Afghanistan - étaient disposées dans les rues de la capitale, et des centaines de drapeaux talibans blancs portant la proclamation de foi islamique flottaient sur les lampadaires et les bâtiments gouvernementaux.

Le régime taliban, qui a largement imposé depuis son retour au pouvoir l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait caractérisé son premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001, avec en particulier de fortes restrictions à la liberté des femmes, n'a encore été reconnu par aucun pays.

"Nous sommes heureux qu'Allah se soit débarrassé des infidèles de notre pays, et que l'Emirat islamique (les talibans) ait été établi", a assuré Zalmai, pharmacien à Kaboul.

Ce jour marque le premier anniversaire de "la libération du pays de l'occupation américaine", a déclaré mercredi dans un communiqué le gouvernement. "Dieu a donné à notre nation musulmane cette immense liberté et cette victoire", écrit-il.

"Tant de moudjahidine ("combattants du régime") ont été blessés, tant d'enfants sont devenus orphelins et tant de femmes sont devenues veuves", poursuit le gouvernement, qui a appelé la communauté internationale à "une politique raisonnable" afin de dialoguer.

Feux d'artifice 

Les autorités ont organisé une cérémonie officielle pour marquer cet anniversaire sur la base aérienne de Bagram, d'où les forces américaines ont mené leurs opérations aériennes contre les talibans durant deux décennies. Mais les médias étrangers n'ont pas été autorisés à assister à l'événement.

Mardi soir, des feux d'artifice ont éclaté dans le ciel et des talibans, remplis de ferveur, ont tiré des coups de feu en l'air et traversé la ville en klaxonnant. "Mort à l'Amérique", ont-ils scandé sur la place Massoud, près de l'ex-ambassade des Etats-Unis.

Le 30 août 2021, une minute avant minuit, le dernier soldat américain s'envolait de l'aéroport de Kaboul avec 24 heures d'avance sur la date butoir fixée par le président américain, Joe Biden, pour le retrait des troupes du pays.

Leur départ a mis fin à la plus longue intervention militaire des Etats-Unis, débutée en réaction à l'attaque du 11 septembre 2001 à New York.

La guerre a coûté la vie à plus de 2.400 soldats américains et plus de 3.500 soldats des autres pays de l'Otan, a souligné l'armée américaine. Des dizaines de milliers d'Afghans ont aussi péri pendant la guerre.

Deux semaines avant le retrait des troupes, les talibans avaient pris le pouvoir au cours d'une offensive éclair menée sur tout le territoire contre les anciennes forces gouvernementales.

«Humiliée»

Sur les médias sociaux les talibans ont publié des dizaines de vidéos et de photos de troupes nouvellement formées, dont beaucoup exhibaient du matériel militaire américain laissé sur place dans la précipitation d'un retrait chaotique.

"C'est ainsi que l'on se moque d'une superpuissance après l'avoir humiliée et forcée à se retirer de son pays", peut-on lire dans la légende photo d'un drapeau taliban géant peint sur le mur de l'ancienne ambassade américaine, postée sur Twitter.

Pourtant, depuis la reprise du pouvoir des talibans, le pays aux 38 millions d'habitants doit faire face à l'une des pires crises humanitaires dans le monde, selon les Nations unies.

La situation n'a fait qu'empirer quand les versements de milliards de dollars d'aide étrangère, qui avaient soutenu l'économie afghane pendant des décennies, ont été soudainement interrompus avec le retrait des troupes américaines.

Les épreuves des Afghans, en particulier des femmes, se sont accrues.

Les écoles secondaires pour les filles ont été fermées dans de nombreuses provinces et les femmes exclues de nombreux emplois publics. Elles ont également reçu l'ordre de se couvrir entièrement en public, idéalement avec une burqa, le voile intégral.

"Les femmes ont des troubles psychiques car elles n'ont pas de carrière, pas d'éducation, pas de droits", a déclaré Zulal, une ancienne employée du gouvernement à Hérat (ouest), qui a perdu son emploi après l'arrivée des talibans. "Les filles sont particulièrement désemparées après la fermeture de leurs écoles. Cela se voit sur leurs visages".


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.