La Jamaïque s'attend à ce que l'afflux de touristes saoudiens augmente à la suite du nouvel accord

La Jamaïque s'attend à recevoir au moins cent mille touristes en provenance d'Arabie saoudite au cours des trois prochaines années. Photo fournie.
La Jamaïque s'attend à recevoir au moins cent mille touristes en provenance d'Arabie saoudite au cours des trois prochaines années. Photo fournie.
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Publié le Jeudi 01 septembre 2022

La Jamaïque s'attend à ce que l'afflux de touristes saoudiens augmente à la suite du nouvel accord

  • La Jamaïque s'attend à recevoir au moins cent mille touristes en provenance d'Arabie saoudite au cours des trois prochaines années
  • «Nous souhaitons confirmer que le contexte économique en Jamaïque est propice à vos investissements, car la pandémie de Covid-19 n'a pas affecté notre économie»

RIYAD: La Jamaïque, pays insulaire des Caraïbes, s'attend à recevoir au moins cent mille touristes en provenance d'Arabie saoudite au cours des trois prochaines années, les deux pays ayant signé un protocole d'accord pour collaborer dans le domaine du tourisme, a déclaré Edmund Bartlett, ministre jamaïcain du Tourisme.
Dans une interview exclusive accordée à Arab News, M. Bartlett indique que le nouvel accord touristique permettrait également d'accroître les possibilités d'investissement en Jamaïque et dans le Royaume.
«Ce protocole d'accord vise à partager les meilleures pratiques entre les deux pays. Il contribuera à développer le capital humain et à créer des compétences dans des domaines nouveaux du tourisme. Nous nous apprêtons à accueillir les cent mille premiers visiteurs au cours des trois prochaines années», souligne Edmund Bartlett.
Il ajoute: «C'est une excellente occasion pour les produits jamaïcains et caribéens de faire leur entrée sur le marché de l'Arabie saoudite, et le chemin inverse pour les produits saoudiens.»

Améliorer les conditions d'investissement
M. Bartlett a en outre noté que la Jamaïque est prête à accueillir des investissements, car la pandémie de coronavirus n'a pas eu d'impact négatif sur l'infrastructure économique du pays.
«Nous souhaitons confirmer que le contexte économique en Jamaïque est propice à vos investissements, car la pandémie de Covid-19 n'a pas affecté notre économie», déclare-t-il.
Selon le ministre, la Jamaïque a déjà enregistré cinq trimestres consécutifs de croissance économique depuis la pandémie.

jamaique
Edmund Bartlett, ministre jamaïcain du Tourisme. Photo fournie.

 

Voici une excellente occasion pour les produits jamaïcains et caribéens de faire leur entrée sur le marché de l'Arabie saoudite, et le chemin inverse pour les produits saoudiens.

Edmund Bartlett, ministre jamaïcain du Tourisme

Le ministre souligne que le dernier trimestre s'est achevé sur un taux de 5,7 % et que la nation insulaire devrait connaître une croissance de l'ordre de 6 % d'ici à la fin de l'année en cours.
L'autre caractéristique frappante de l'île des Caraïbes est que les syndicats sont progressistes et comprennent l'équilibre entre le travail et le capital, ce qui fait de la nation un endroit parfait pour investir.

Une porte sur le monde
Edmund Bartlett souligne que les aéroports sont essentiels pour développer les activités touristiques entre l'Arabie saoudite et la Jamaïque.
«Le facteur essentiel est le “passage”, le passage de Riyad ou de Djeddah. Nous devons développer la connectivité aérienne. Nous devons ouvrir de nouveaux passages», souligne-t-il.
Le ministre du Tourisme est convaincu que le partenariat de son pays avec le Conseil de coopération du Golfe (CCG) établira des ponts vers l'Afrique du Nord et l'Asie, en particulier l'Inde et la Chine, permettant ainsi l'accès aux Caraïbes et aux Amériques. L'année dernière, M. Bartlett a déclaré à Arab News que la connectivité aérienne entre les deux pays était une priorité.

Saisir les opportunités
Le ministre s’est montré particulièrement optimiste quant à la capacité du protocole d'accord à stimuler le tourisme de croisière dans le Royaume, lorsqu'il a révélé que les Caraïbes accueillaient vingt-trois millions des vingt-huit millions de voyages de croisière dans le monde.
«La croisière est un élément fort des Caraïbes. Nous pouvons former les acteurs de cette activité pour qu'ils la maîtrisent parfaitement», précise le ministre.
Ce partenariat facilitera les expériences d'excursions à terre mémorables pour les visiteurs, en plus de partager des idées sur la configuration de l'infrastructure portuaire et la négociation des meilleures offres avec les paquebots de croisière.
Le secteur du tourisme de croisière en Arabie saoudite ne cesse de progresser à mesure que le Royaume diversifie son économie, dépendante du pétrole pendant plusieurs décennies.
Cruise Saudi est un projet mené par le Fonds d'investissement public (PIF) qui vise à établir une industrie de croisière stable au sein du Royaume. Au début du mois d'août, Cruise Saudi a signé un protocole d'accord avec Saudi Railways Co. (SRC) pour développer le secteur des croisières dans le Royaume.
Lars Clasen, le PDG de Cruise Saudi, a déclaré que l'accord visait à établir un partenariat significatif avec la SRC afin de promouvoir le tourisme de croisière en tant que secteur nouveau et prometteur qui contribue activement au développement de l'industrie touristique croissante du pays.

Améliorer les relations commerciales
Le ministre jamaïcain affirme que le nouvel accord touristique permettra d'améliorer les relations commerciales entre l'Arabie saoudite et la Jamaïque.
Edmund Bartlett précise: «La connectivité aérienne permettra aussi d'acheminer des produits agricoles jamaïcains, tels que des fruits et légumes frais. En outre, nous pourrons obtenir des épices et d'autres produits délicieux en provenance d'Arabie saoudite.»
Il ajoute qu'un centre logistique de services touristiques dans les Caraïbes offrira une excellente occasion pour les produits saoudiens de se retrouver dans les hôtels des Amériques.
M. Bartlett révèle que la Jamaïque a fortement rebondi après la pandémie, car le secteur touristique du pays a déjà engrangé 3 milliards de dollars (1 dollar = 1 euro) cette année.
«Les bénéfices du tourisme ont déjà augmenté de 20 % par rapport à 2019. Nous avons déjà gagné trois milliards de dollars grâce à ce secteur, et ce n'est que le huitième mois de l'année», indique-t-il.
La Jamaïque est très dépendante du tourisme, dans la mesure où le secteur contribue à hauteur de 10 % au produit intérieur brut (PIB) du pays, rappelle M. Bartlett.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.