L’Arabie saoudite s’impose comme «championne du multilatéralisme»

Les dirigeants du prochain G20 discuteront des problèmes climatiques croissants dans le monde, comme les fortes inondations dans la capitale bangladaise, en photo (Shutterstock)
Les dirigeants du prochain G20 discuteront des problèmes climatiques croissants dans le monde, comme les fortes inondations dans la capitale bangladaise, en photo (Shutterstock)
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Publié le Mardi 17 novembre 2020

L’Arabie saoudite s’impose comme «championne du multilatéralisme»

  • Dans un entretien exclusif, l’ambassadeur de l’UE affirme que le royaume d’Arabie saoudite est l’un des premiers pays à relever les défis mondiaux
  • De nouveaux débats ont eu lieu lors des sommets sur l’économie spatiale et l’intelligence artificielle

RIYAD : L’Arabie saoudite s’est imposée comme championne du multilatéralisme durant sa présidence du G20, selon l’ambassadeur de l’UE au Royaume, Patrick Simonnet.

Dans un entretien exclusif, il indiqué que l’Arabie saoudite a une vaste expérience dans l'organisation de grands événements et qu’elle s’est appuyée sur les expériences passées du GCC, de l'OCI et des sommets de la Ligue arabe. Cependant, le G20 est d’un autre calibre, et comprend des dizaines de réunions ministérielles et des centaines d'ateliers et de séminaires spécialisés.

«Lors de sa présidence du G20, l’Arabie saoudite est parvenue à organiser ces réunions malgré les défis posés par la pandémie au niveau logistique, et le passage au monde virtuel», affirme l’ambassadeur de l’UE.

«Plus encore, l’Arabie saoudite a prouvé qu’elle était championne du multilatéralisme en utilisant le forum du G20 pour s'attaquer aux enjeux critiques du monde, et qui sont devenues de la plus haute importance à la suite des difficultés causées par la Covid-19», souligne-t-il.

Le Royaume a réussi à réunir tous les membres du G20 pour discuter de questions sur lesquelles ils ne sont pas nécessairement d'accord, comme le changement climatique ou la durabilité énergétique, et à parvenir à un consensus afin que la collaboration mondiale puisse avancer.

«À une époque où le multilatéralisme est menacé, l’UE a beaucoup apprécié les efforts déployés par l’Arabie saoudite à cet égard », déclare l’ambassadeur.

Sous le règne du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, l’Arabie saoudite traverse une période de changements et de réformes très importants dans les domaines économique et social, conformément à sa Vision 2030. «Je suis heureux que le processus de réformes du pays ait également été mis en valeur lors du G20», dit-il.

En ce qui concerne la signification de cette présidence du G20 lors de la pandémie et ce que le G20 pourrait réaliser durant cette période difficile, l’ambassadeur a précisé que l’Arabie saoudite avait remodelé sa présidence du G20 afin de l’adapter aux défis mondiaux.

«Sous le slogan saoudien “Réaliser les opportunités du 21e siècle pour tous”, les questions liées à la réduction de l’impact contre la pandémie et à l'engagement dans la phase de redressement post-Covid ont été placées au centre des discussions du G20 et dans les différents axes de travail : la croissance économique, la numérisation, la résilience des systèmes financiers et éducatifs, la suspension du service de la dette, l’accès à l'énergie et la relance verte »,explique-t-il.

«Grâce à l’attitude engagée et proactive des différents présidents saoudiens, nous avons désormais des priorités définies qui aideront les gouvernements des pays du G20 a mieux répondre aux besoins de leurs citoyens et à réaliser la reprise post-Covid nécessaire», ajoute-t-il.

«Permettez-moi de vous donner quelques exemples. Premièrement, l’accent sur le commerce a réussi à insister sur la notion de libre-échange et de réforme de l'OMC, qui sera vitale dans la phase de reprise. Deuxièmement, l'agenda énergétique a favorisé la stabilité et la sécurité du marché de l'énergie, conformément à l'accord de Paris sur le changement climatique et aux engagements en matière d'énergie durable ».

L’ambassadeur de l’UE en Arabie saoudite, Patrick Simonnet (Photo fournie)
L’ambassadeur de l’UE en Arabie saoudite, Patrick Simonnet (Photo fournie)

«De plus, cette réunion du G20 a contribué à accélérer l’agenda numérique, en traitant, par exemple, de la mesure, de l'inclusion et de la fiscalité numérique mondiale», a-t-il mentionné.

D’après M. Simonnet, un accent a également été mis sur des questions sanitaires, financières, environnementales et de développement, ainsi que sur de nouveaux débats, tels que ceux qui ont eu lieu lors des sommets sur l’économie spatiale et l’intelligence artificielle.

L’ambassadeur a affirmé que le G20 constitue une plate-forme pour renforcer les relations entre l’UE et le Royaume. «Les nouveaux dirigeants de l'UE ont été en contact régulier avec leurs homologues saoudiens tout au long de l'année ».

La présidente von der Leyen s’est adressé au roi Salmane au début de la présidence du G20. «En ce qui concerne notre partenariat bilatéral, je pense qu’il existe beaucoup d’opportunités de coopération en matière de relations politiques, économiques  et commerciales», affirme-t-il.

M. Simonnet a noté que l’UE était le deuxième plus grand partenaire commercial du CCG et son premier fournisseur d’investissements directs étrangers.

Les relations auraient pu être renforcées de plusieurs autres manières, comme par un accord de libre-échange, dont les  négociations devaient être relancées, explique-t-il. Cet accord profiterait à la fois au plan de relance écologique de l’UE et à la Vision 2030 de l’Arabie saoudite dirigée par le prince héritier Mohammed ben Salmane.

«Nous partageons également un voisinage commun et avons donc un intérêt mutuel dans la paix et la stabilité dans toute la région. Nous augmentons déjà notre niveau de consultations politiques et continuerons à travailler ensemble pour une région du Moyen-Orient et du Golfe plus stable », déclare l'ambassadeur.

«Ma mission ici est de rapprocher l’UE du peuple saoudien et de promouvoir la vraie image de l’Arabie saoudite aux européens», ajoute-t-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com