« C'est bon d'être de retour »: bradeux et chineurs envahissent les rues de Lille

07H00, sur "l'axe de la chine", une suite de grands boulevards réservés aux brocanteurs professionnels. (AFP).
07H00, sur "l'axe de la chine", une suite de grands boulevards réservés aux brocanteurs professionnels. (AFP).
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Publié le Lundi 05 septembre 2022

« C'est bon d'être de retour »: bradeux et chineurs envahissent les rues de Lille

  • Horloges vernies, cheval à bascule élimé, vase Art déco... Partout dans la capitale des Flandres, des antiquités côtoient vêtements, vaisselle, ou jouets à quelques euros
  • Venue sur les conseils de son compagnon lillois, Isabelle Djama a arpenté "toutes les rues" à la recherche de "bonnes affaires"

LILLE: "Ça fait du bien d'être là": qu'ils viennent "trouver la perle rare", "négocier de bons prix" ou juste "festoyer", des centaines de milliers de "chineurs" ont envahi samedi les rues de Lille pour le grand retour de la braderie, après deux ans d'absence.

07H00, sur "l'axe de la chine", une suite de grands boulevards réservés aux brocanteurs professionnels. Déjà nombreux dans l'aube bleutée, des chineurs équipés de lampes torches croisent des fêtards encore éméchés.

"On a commencé à 04H30. Il a fallu marcher, mais on a trouvé des stands ouverts. La braderie est de retour, on voulait jouer le jeu", s'enthousiasme Joëlle Ridolfi, 51 ans, venue de Tongres en Belgique par "passion de la chine".

Dans le chariot tiré par son mari, leurs "trouvailles": un miroir en forme de soleil et une statuette d'oiseau. Elle "aime ici la diversité des choses proposées. "Un peu cher" mais "il y a des objets spéciaux, qui valent la peine".

Horloges vernies, cheval à bascule élimé, vase Art déco... Partout dans la capitale des Flandres, des antiquités côtoient vêtements, vaisselle, ou jouets à quelques euros. 8.000 exposants, dont 600 professionnels, proposent leur marchandise sur 80 km d'étals, dans un périmètre sécurisé et entièrement vidé de ses voitures.

« Ça manquait vraiment »

Pendant 34 heures, de samedi 8H00 à dimanche 18H00, la ville est transformée en vide-grenier géant. Deux à trois millions de visiteurs sont attendus, après deux annulations successives en raison du Covid-19.

Caddies en main, beaucoup d'acheteurs étrangers se faufilent, comme Esther, 50 ans, "venue dénicher des trucs pour ses deux boutiques aux Pays-Bas".

Muen Van Minh, un Vietnamien de 18 ans, inspecte une table ornée de nacre. Il cherche "de l'art chinois, des objets anciens et rares". Sur le stand voisin, Sally Light, antiquaire londonienne de 32 ans, jette son dévolu sur une peinture abstraite.

"Ça fait du bien d'être là, ça manquait vraiment ! On a accumulé du stock pendant deux ans, on a 30 ou 40% de stock en plus", confie le brocanteur breton Didier Cloarec, 64 ans. "Ici, les ventes sont bien meilleures qu'ailleurs. Mais il y a aussi l'esprit braderie, ce côté festif, le mélange des langues".

Robes, figurines et jeux vidéo: dans les ruelles du Vieux Lille, la marchandise est moins chère. Les cuivres des fanfares se mêlent aux cliquetis des couverts installés par les restaurateurs. Des dizaines de milliers de gourmands y dégustent le traditionnel moules-frites.

« Fête populaire »

"J'ai déjà pris deux frites, aujourd'hui on se lâche", plaisante la maire socialiste Martine Aubry, attablée au stand du PS avec l'ancien ministre Patrick Kanner. Sortie "comme toujours" à 15H00, quand éclatait une courte averse, elle a déambulé sur les stands des associations et de plusieurs partis politiques, dont EELV ou le PCF.

Sans croiser le chef de file des insoumis Jean-Luc Mélenchon, venu prononcer un discours de mobilisation pour la rentrée sociale dans l'après-midi au stand de la Nupes, ni le communiste Fabien Roussel, de passage sur le stand communiste.

"C'est pas un rendez-vous politique ici, c'est le rendez-vous de la fête populaire. Je suis très contente que Jean-Luc vienne", mais "je ne vois pas pourquoi j'irais le voir. Je vais voir les Lillois", a dit Mme Aubry.

La braderie, "tout le monde l'attendait". "Cette rentrée elle est dure. Il y a l'inflation, les inquiétudes avec la guerre (...) Les gens ont besoin de se rencontrer et en plus on est vraiment dans l'air du temps, puisqu'on est le plus grand événement de seconde main, d'économie circulaire", s'est-elle réjouie.

Venue sur les conseils de son compagnon lillois, Isabelle Djama a arpenté "toutes les rues" à la recherche de "bonnes affaires". "Face à l'inflation, on cherche forcément de la qualité à moindre prix", explique-t-elle.

"On vient d'emménager à Lille alors on cherche des meubles, de la déco. Notre appartement est un peu vide, parce qu'on n'a pas un gros budget", renchérit Martial Philau, 20 ans.

"J'achète des babioles à quelques centimes, ou des produits que je ne me permets pas habituellement", confie aussi Sarah Marrer, 24 ans. Et après la chine, place à la fête sur les terrasses ouvertes jusqu'à 02H00 du matin. Voire "toute la nuit" pour certains.


A la Fondation Vuitton, «  L'Atelier Rouge  » de Matisse comme un manifeste

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
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  • "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets
  • L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949

PARIS: Comme un manifeste, il a inspiré d'innombrables peintres abstraits américains, ce qu'Henri Matisse ne savait pas lorsqu'il l'a peint: "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets.

L'exposition réunit en effet pour la première fois toutes les œuvres présentes dans ce tableau, une quinzaine de toiles et de sculptures qui se trouvaient dans l'atelier de l'artiste à Issy-les-Moulineaux, en région parisienne.

Certaines sont célèbres, comme "Le Jeune Marin II" (1906), exposé en France pour la première fois depuis 31 ans. D'autres moins, comme "La Corse, le vieux moulin" (1898).

L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949 et qui fait partie de ses œuvres les plus prestigieuses, selon Ann Temkin, sa conservatrice en chef.

Des documents d'archives inédits et d'autres œuvres éclairent le contexte de création de ce "tableau-énigme", selon l'expression de la commissaire générale Suzanne Pagé, telles que "La Fenêtre bleue" (1913) du MoMA et "Grand Intérieur rouge" (1948) du Musée d'art moderne du Centre Pompidou.

Révélation

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau".

"Chtchoukine lui a passé commande, a acheté d'innombrables tableaux, dont +La Danse+ et +L'Atelier rose+, mais, cette fois, il refuse", raconte Mme Pagé.

"Dans sa première phase, les murs de l'atelier étaient bleus avec des rayures vertes, le sol rose et le mobilier ocre, représentant un intérieur avec une perspective traditionnelle".

"Matisse l'a laissé reposer pendant un mois et il va le recouvrir entièrement de rouge vénitien très rapidement avec une technique très fébrile", développe-t-elle.

Matisse "ne l'explique pas très bien lui-même. Il a eu une révélation". Le tableau fera "fonction de manifeste pour tous les artistes américains expressionnistes et la génération suivante, du type Mark Rothko puis Ellsworth Kelly. La représentation y est abolie au profit de l'abstraction", ajoute Mme Pagé.

A l'époque, souligne-t-elle, "tout le monde a pensé que Matisse tombait dans une espèce d'errance".

Montré à Londres, il y reçoit un accueil très froid, comme à New York, Boston et Chicago plus tard, au prestigieux Armory Show. Il finira dans un club privé londonien avant d'être revendu à un galeriste new-yorkais en 1940, puis d'entrer au MoMA en 1949.

Tableau « osé »

"L'histoire de l'art n'aurait pas été la même sans lui. C'est l'un des tableaux les plus osés de Matisse, qu'il a fait à l'aube de ses 40 ans, et c'est un moment d'expérimentation dans son travail qui a le plus influencé l'histoire de l'art du reste du XXe siècle", assure Mme Temkin.

"Lorsqu'il est arrivé au MoMA en 1949, c'était au moment où les artistes commençaient à utiliser de très grands formats avec des tableaux plein de couleurs. On raconte que la femme de Rothko se plaignait de le voir aller tout le temps voir +L'Atelier rouge+ au MoMA, ce à quoi il aurait répondu que, sans lui, elle n'aurait pas la maison dans laquelle elle vivait, façon de dire qu'il n'aurait pas eu lui-même la carrière qu'il a eue", confie-t-elle.

Parallèlement à Matisse, la fondation présente une exposition consacrée justement à un artiste américain de l'abstraction, Ellsworth Kelly (1923-2015), la plus grande de cette ampleur organisée à Paris où il vécut plusieurs années, intitulée "Formes et Couleurs", en collaboration avec le Glenstone Museum (Potomac, Maryland).

Connu pour ses œuvres monochromes, à mi-chemin entre peinture et sculpture, Ellsworth Kelly a aussi conçu pour la Fondation Vuitton le décor de son auditorium, juste avant de mourir.


La French touch pour un voyage de renouveau et de bien-être à Dubaï

Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
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  • La journée commence par un petit déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique
  • Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique

DUBAÏ: Le Retreat Palm Dubai MGallery propose à ses clients un véritable voyage avec le programme intitulé «MGallery Memorable Moments», récemment dévoilé.

Le MGallery fait partie de la chaîne hôtelière française Sofitel Hotels, basée à Paris.

Conçu pour offrir une journée inoubliable de relaxation et de rajeunissement, le MGallery offre aux touristes et aux résidents des Émirats arabes unis une expérience inoubliable de bien-être, loin de l'agitation de la ville et de la vie quotidienne.

La journée commence par un petit-déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique. Qu'il s'agisse de s'immerger dans le royaume de la thérapie «color and sound», de s'adonner à des expériences sportives ou de prendre soin de son visage, la chaîne française offre une expérience qui répond à tous les goûts.

«Ces rituels servent de marqueurs profonds dans votre voyage. Ils revigorent le corps, l'esprit et l'âme», confie ainsi Samir Arora, directeur général de MGallery.

«Chaque moment de ce séjour exceptionnel est soigneusement conçu pour vous laisser un sentiment d'équilibre intérieur et de renouveau», ajoute-t-il.

Le Retreat Palm Dubai MGallery est un hôtel de luxe marqué par la French touch.

Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique et il offre à ses clients un espace serein où ils peuvent profiter d'un service personnalisé et d'expériences culinaires exquises.

Avec son mélange inimitable d'élégance contemporaine, le Retreat Palm Dubai MGallery offre une retraite inoubliable aux voyageurs exigeants qui sont à la recherche d'une expérience unique et enrichissante.

 


Soprano se lance dans le cinéma

Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
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  • Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français
  • «Marius et les gardiens de la cité phocéenne» doit sortir en 2025

PARIS: Le rappeur marseillais Soprano se lance dans le cinéma et tiendra le rôle principal d'une comédie d'aventure familiale dont le tournage vient de débuter, ont annoncé mardi les producteurs.

"Marius et les gardiens de la cité phocéenne" doit sortir en 2025.

Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français, y joue le rôle d'un guide touristique autoproclamé "Roi de Marseille", "qui trimballe ses clients dans son bus panoramique".

Virage artistique 

"Le jour où son véhicule tombe en panne, mettant en péril son petit business, il fait la rencontre de trois gamins du quartier qui prétendent être sur la piste d'un trésor. Marius se retrouve alors engagé dans une dangereuse aventure", résume le synopsis.

De nombreuses personnalités populaires du rap se sont essayées au cinéma, certains étant devenus des habitués des plateaux comme Joeystarr ou plus récemment, alias Fianso.